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Pieter de Ruiter, 4 Fruit Company

« L'année dernière, les Espagnols me suppliaient de charger des melons supplémentaires, cette année les rôles sont inversés »

« La saison des melons a fini par devenir fantastique ! », commence sans la moindre hésitation Pieter de Ruiter, propriétaire de l'entreprise néerlandaise 4 Fruit Company. Pourtant, les quantités de fruits vendus n'ont pas été énormes. La disponibilité du produit était trop limitée avec la réduction des surfaces cultivées en Espagne. Une pénurie et des conditions météo qui ont assuré une forte demande et des prix très satisfaisants.

« L'année dernière, nous avons commencé, en mai, avec des pastèques à 0,75 €/kg. Fin mai, elles étaient déjà à 0,40 € ; en juin et juillet, elles étaient passées peut-être à 0,10 € de plus, mais en août, elles ont dégringolé à 0,30 €. C'est à ce moment-là que le soir, je recevais parfois des appels d'Espagnols, proches du désespoir, me suppliant de charger quelques melons supplémentaires. Parfois, j'acceptais de le faire. Je pouvais payer 0,20 à 0,25 € par kilo, ce qui ne leur laissait vraiment rien. Mais aux Pays-Bas aussi, nous n'arrivions pas à écouler. L'année dernière a été particulièrement dramatique. »

La météo comme facteur déterminant
Cette année, l'ensemble de l'Europe a connu une chaleur et un ensoleillement inhabituels, ce qui a considérablement dopé la consommation de pastèques. « La demande et les prix de la pastèque (et du melon, dans une moindre mesure) suivent de très près la météo. S'il fait plus de 20°C, les supermarchés, les petits magasins et les étals de fruits veulent tous de la pastèque », explique Pieter. « Cette année, nous avons commencé en mai à 0,45 €, qui a rapidement grimpé à 0,80 €, atteignant même très brièvement 1,10 €. En juin, le prix a baissé à 0,75 € pendant une courte période. Au cours d'une semaine moins bonne en juillet, il est même descendu à 0,45 €. Mais il est ensuite remonté. En août, il s'est envolé de 0,80 € à 1 €, puis à 1,50 €. J'ai dû appeler les Espagnols pour leur demander d'autres produits. Mais ils n'en avaient pas. »

Réduction de la superficie et tempête de sable
Selon l'association des producteurs espagnols, ASAJA, la superficie de la province d'Almería (où les pastèques sont cultivées en serre et récoltées en mai) a diminué de 10 %. Les producteurs ont opté pour d'autres cultures après la pitoyable saison précédente. La pluie et les tempêtes de sable du printemps n'ont rien arrangé, car la mauvaise nouaison des fruits a entraîné une nouvelle baisse de la récolte finale. La superficie de toutes les régions de culture d'Espagne a diminué. « À partir de juin, Murcie a mis des produits à disposition. Alicante et Valence ont suivi fin juin. Puis, en plein été, ce fut le tour de Castille-La Manche », énumère Pieter. Comme en Almería, la superficie a diminué également d'un peu plus de 10 % dans cette région, selon les calculs de l'Organisation interprofessionnelle du melon et de la pastèque de Castille-La Manche.

L'Espagne, le leader mondial
Sans surprise, 4 Fruit Company s'approvisionne en melons et pastèques en Espagne, premier exportateur mondial de pastèques. Avec une part de plus d'un quart du commerce mondial de pastèques, elle relègue loin derrière elle le Mexique et l'Italie, les numéros deux et trois. Les chiffres de Faostat montrent qu'en 2020, avec ses 21 620 hectares, l'Espagne n'a eu à battre que les 46 500 hectares de l'Ukraine parmi les pays européens.

Toutefois, la quasi-totalité de la récolte ukrainienne de pastèques est destinée à la consommation locale (33 878 tonnes d'exportations), tandis que l'Espagne se concentre sur le marché de l'exportation (844 034 tonnes). L'Italie possède environ les deux tiers de la superficie de l'Espagne (13 450 hectares) mais n'atteint pas la moitié du volume d'exportation de l'Espagne (306 592 tonnes). Les autres pays exportateurs d'importance en Europe sont la Grèce (8 770 hectares et 205 438 tonnes), la France (1 010 hectares et 53 293 tonnes) et la Hongrie (3 740 hectares et 32 435 tonnes).

Pour les melons, le tableau est similaire, avec 18 520 hectares et 435 708 tonnes d'exportations pour l'Espagne. La France (13 110 hectares et 33 273 tonnes), l'Italie (23 760 hectares et 24 401 tonnes) ainsi que la Grèce (3 470 hectares et 7 824 tonnes) suivent. Une bonne partie de la pastèque est cultivée dans le sud-est de l'Europe, notamment en Roumanie (17 980 hectares) et en Serbie (5 237 hectares), mais les exportations y sont négligeables.

En termes de volume, 4 Fruit Company a commercialisé environ la moitié de ce qu'elle avait mis sur le marché l'année dernière. Cela ne veut pas dire pour autant que le volume total en Espagne ait été réduit de moitié. En effet, la plupart des produits des grandes coopératives et des autres fournisseurs sont liés à des programmes stricts avec les grandes chaînes de supermarchés. Ainsi, si une année l'offre est limitée, l'approvisionnement du marché en pâtit inévitablement.

Bons prix pour les melons
Bien que les pastèques offrent les recettes les plus élevées, les melons se sont également bien comportés cette année. « La saison dernière, les Galias (plus populaire aux Pays-Bas que le Cantaloup ou le Piel de Sapo) ont commencé en mai avec un prix de 3 € pour les 4, 5 et 6. Mais ce prix est rapidement tombé à 2,50 €. En juin, le produit de Murcie s'est un peu mieux comporté. Les prix ont atteint entre 5 et 6 € et ont même brièvement atteint 6,50 €. Mais ils sont ensuite redescendus jusqu'à 2,50 €. En mai, ces prix ont parfois atteint 5 € ; qui fut le prix moyen en juin. Puis, en plein été, nous avons atteint un plateau de 7 € en moyenne, avec une brève pointe à 8 € », explique Pieter.

Même si ces prix ont immédiatement été accompagnés de bémols, ils ont apporté un certain soulagement aux producteurs espagnols. « Si les coûts de production et les rendements avaient été ceux des étés précédents, nous parlerions d'une année spectaculaire. Compte tenu des circonstances, nous considérons qu'il s'agit d'une bonne saison », déclare Julián Díaz, président de la coopérative Alimer en Espagne.

Focus sur la durée de conservation
En ce qui concerne les Galias, Pieter déplore que la priorité soit désormais donnée à la durée de conservation. « La sélection variétale ne stagne pas. Avec les Galias, l'accent est mis sur la durée de conservation parfois au détriment de la saveur et ce sont les grands marchés comme l'Allemagne et le Royaume-Uni qui conditionnent cette évolution. Malheureusement, nous sommes obligés de suivre le mouvement. Naturellement, un autre facteur important est le rendement moyen. Les producteurs vont évidemment choisir des variétés qui assurent un certain nombre de kilos à la récolte. À Almería, par exemple, les semenciers s'en servent notamment pour faire la publicité de leurs variétés sur les panneaux d'affichage en bord de route. »

« Il est théoriquement possible pour les commerçants d'intégrer des variétés anciennes dans leurs assortiments. Il suffit qu'ils passent un accord, au bon prix, avec un producteur. Mais la consommation de melon est très dépendante de la météo. Au début du printemps, lorsque les plantations ont lieu, il est impossible de savoir à quoi ressemblera l'été. Les négociants ne sont donc jamais sûrs de pouvoir vendre toute leur marchandise. De plus, il faut du volume. J'ai de bons clients qui seraient certainement partants, mais je n'arriverais pas à obtenir les quantités nécessaires pour convaincre les producteurs », explique le négociant.

Piel de Sapo, le dernier sur la liste
Au moment de la rédaction de cet article, les magasins proposaient principalement du Piel de Sapo. « Je trouve que ces produits sont plus beaux et plus savoureux à cette période de l'année. En mai, ce n'est pas encore tout à fait ça. En juin, lorsque les premiers produits de Murcie arrivent sur le marché, ils sont déjà d'excellente qualité. Et maintenant, avec l'apport de La Mancha, le produit est vraiment délicieux. Aux Pays-Bas, mais, les gens préfèrent les melons et les pastèques très maniables. Des produits comme les pastèques miniatures se portent très bien, tout comme les Galias. Le Cantaloup est également populaire, mais le Piel de Sapo ne se vend pas tant que ces deux variétés de melon ne sont pas épuisées. Il faut aussi que ce soit des calibres 8, 9 ou 10, alors que les personnes d'origine turque préfèrent les gros melons. »

Les melons jaunes sont encore moins populaires aux Pays-Bas. « Ceux-ci ont pourtant la meilleure durée de conservation étant donné que leur peau est la plus dure. Nous les exportons principalement vers le Royaume-Uni et la Scandinavie. Cette année, nous avons également produit l'Orange Candy, un melon jaune à l'extérieur et orange à l'intérieur, comme un Cantaloup. Ils sont croquants et très sucrés. Certaines spécialités de pastèques, comme celles à chair jaune et orange, ne font pas recette. Nous nous battons pour vendre ne serait-ce qu'une seule palette par semaine. La Fashion, avec sa belle peau noire lisse et sa chaire rouge à l'intérieur, est un excellent produit savoureux mais les gens préfèrent encore largement les pastèques rayées. »

« La saison des melons a été fantastique, mais il y a le risque que ces excellents prix incitent les producteurs à étendre considérablement leurs superficies l'année prochaine. Si l'on ajoute à cela un été possiblement doux, la situation sera à nouveau totalement différente. Je suis curieux de voir ce qui va se passer », conclut Pieter.

Pour plus d'informations :
Pieter de Ruiter
4 Fruit Company
Handelsweg 30
2988 DB Ridderkerk
Tél. : +31 (0)180 641902
pr@4fc.nl

Date de publication: