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Pêches et Abricots : La génétique au service de la filière française

Nombreux sont aujourd’hui les défis à relever pour produire pêches, nectarines et abricots dans un contexte de changement climatique, tout en répondant aux nouvelles exigences du consommateur du point de vue organoleptique, économique et éthique. Comment, à l’heure où le changement fait partie du quotidien, la génétique réussit-elle à soutenir la filière pêche et abricots ?

Évolutions génétiques en pêche et abricot : vers un même objectif
Si la filière abricot est en pleine effervescence concernant la recherche de nouvelles variétés adaptées au marché français, le travail en pêche et nectarines a commencé il y a déjà plus de 20 ans. « Le constat pour les deux filières est le même, à la différence qu’il arrive pour l’abricot 15 ans plus tard », explique Raphaël Martinez, directeur de l’AOP Pêches et Abricots de France.

De ce constat commun, basé sur une qualité gustative insuffisante au regard des exigences de consommation croissantes, est née la même ambition de proposer des variétés au meilleur potentiel gustatif. « C’est un travail qui a été fait dans les années 1990/2000 pour les pêches et nectarines. Si bien qu’aujourd’hui il est rare de trouver une pêche ou une nectarine qui ne soit pas bonne à manger. Avec les variétés que nous avons maintenant, un producteur qui fait bien son travail produira forcément un fruit qui répondra aux attentes actuelles du client final. Les éditeurs ont vraiment cette capacité-là de créer des variétés qui conservent un niveau de rendement élevé, tout en garantissant une certaine qualité gustative ».

Si aujourd’hui, on retrouve une certaine homogénéité qualitative tant sur le plan visuel que gustatif en ce qui concerne les pêches et nectarines, les variétés d’abricots que l’on retrouve sur le marché français sont encore très diversifiées. « Cette différence entre les deux espèces est simplement due à un décalage dans l’avancement des programmes d’amélioration variétale qui est plus abouti en pêche. Cela fait des années que les créateurs et éditeurs français se sont intéressés aux pêches et nectarines. La diversification en abricots s’est quant à elle faite plus récemment, dans les années 80-90. Tous les obtenteurs pour les pêches et nectarines ont jadis commencé leurs travaux avec les mêmes objectifs en termes de coloration, de forme et de goût. Alors que pour les abricots, ces attentes gustatives ont émergé plus récemment. Ce qui donne lieu aujourd’hui à une plus grande diversité de variétés tant au niveau gustatif que coloration ou forme, comme ce fut le cas dans le passé pour les pêches et nectarines. A la différence tout de même, que nous cherchons aujourd’hui à sélectionner des variétés d’abricots qui soient auto-fertiles, ce qui n’était pas le cas à l’époque pour les pêches et nectarines », explique Marie Laure Etève, directrice de la société COT International.

Si les travaux génétiques plus aboutis dans la filière pêche et nectarine permettent aux créateurs obtenteurs de se concentrer désormais sur des améliorations de la résistance des variétés aux maladies et ravageurs, pour ce qui est de l’abricot, les recherches intègrent également l’amélioration gustative. Les acteurs de la filière comme l’AOP Pêches et Abricots de France incitent désormais les producteurs à planter des variétés qui ont du goût. Et pour les aider dans leur prise de décision, l’Association d’Organisation de Producteurs et les créateurs et éditeurs travaillent depuis quatre ans sur un Indicateur Qualité Abricot basé sur quatre critères que sont le sucre, l’acidité, les arômes et le jus. A la suite de dégustations répétées, une note sur 10 est attribuée à chaque variété, qui seront listées en tant que prometteuses, recommandées, à ne plus planter ou à éliminer. « Si on avait une meilleure qualité gustative, on aurait plus de consommation. Encore beaucoup trop de fruits sont cueillis avant la maturité optimale avec une acidité trop élevée et pas assez de sucre, ce qui fait que le consommateur se détourne de l’abricot au profit des pêches et nectarines. Cet indicateur aide la filière abricot à s’uniformiser et à produire des fruits qui répondent aux nouvelles attentes. Mais comme il émane d’une prise de conscience récente, il gagnera en efficacité au fil des années », précise Marie Laure Etève.

France / Espagne : des orientations différentes
Si la filière d’abricots français a décidé d’orienter la création variétale sur des critères gustatifs, c’est pour répondre aujourd’hui aux attentes du marché hexagonal, principal débouché des abricots français. « Dans les années 2000, plus du tiers de la production française d’abricots était exportée. Aujourd’hui, la part d’export représente moins de 20 % de la production. Cela est en grande partie due à la perte du marché allemand sur lequel l’origine n’est pas considérée comme un avantage, au profit de l’Espagne. Le consommateur allemand a un comportement d’achat complètement différent du français, en privilégiant avant tout le rapport qualité-prix. Le recul de la part d’export des abricots français a également été amplifié par le développement de la production italienne qui alimente le marché interne. C’est donc parce que l’on a perdu ces consommateurs allemands et italiens que l’on s’est concentrés sur notre propre marché », explique Raphaël Martinez.

Alors que le marché français a choisi de s’orienter vers des variétés plus gustatives, l’Espagne a privilégié le rendement et le calendrier de production dans ses choix variétaux. « Certains producteurs ont ainsi eu une évolution positive de 20 à 40 tonnes à l’hectare. Les Espagnols sont techniquement très bons et leurs vergers sont récents. Ils ont également profité de cet apport génétique pour couvrir une période de production régulière qui s’étend de mai à août ».

Vers un équilibre de l’offre et de la demande sur le marché français ?
Bien que les Espagnols soient des concurrents de taille à l’export pour le marché français, les importantes gelées qui se sont abattues sur les vergers cette année ont limité leur présence à l’international : « Cette situation a permis à la filière française de retrouver des couleurs à l’export. Nous avons fait une performance assez intéressante sur l’Allemagne. Peut-être fut-ce une occasion de montrer au consommateur allemand que le produit français a un bon rapport qualité-prix ? »

Si les dernières années ont été marquées par de mauvais résultats économiques car le marché français n’était pas en mesure d’absorber ces volumes initialement destinés à l’export, cette année 2022 marquera peut-être un tournant dans ce constat : « Pendant des années, l’offre française a baissé suite aux mauvais résultats économiques. Au sein même de l’AOP, nous avons perdu 200 hectares par an ce qui représente au total 1 000 hectares, soit 20 % du potentiel de production de l’AOP, alors qu’elle représente la partie la plus dynamique de la filière. Après la perte des marchés étrangers, les achats des consommateurs français n’ont pas suffi pour pouvoir rééquilibrer le marché. La filière française a donc perdu entre 20 et 30 % de sa capacité de production, avec un taux de renouvellement du verger qui est tombé à moins de 2 % par an (vs 7 à 8 % en pêche). Et cette année pour la première fois, on voit que le marché a trouvé son équilibre. Les ventes ont été fluides, il y a eu peu de stock et les prix à l’expédition ont été corrects. Cet équilibre doit cependant être resitué dans son contexte très favorable : une météo propice à une belle et une faiblesse de l’offre espagnole. Alors, la question est de savoir si on retrouvera cet équilibre dans le futur avec une météo moins favorable et une concurrence espagnole plus forte ? ».

Pour plus d’informations :
Raphaël Martinez
AOP Pêches et Abricots de France 
Tél. : +33 (0)6 09 98 38 09
direction@aop-pechesabricots-france.com

Marie Laure Eteve
COT International
Tél. : +33 6 81 40 02 82
marielaure@cot-international.eu 
www.cot-international.eu