L'approvisionnement en mangues est actuellement difficile. « Le marché est porteur, mais ce sont les volumes qui sont faibles », déclare Ive Lambert de Starfruit. « Avec pour résultat une offre faible face à une demande relativement forte, et des prix élevés. »
« Tout ça s'explique par le fait que la saison espagnole s'est terminée beaucoup plus tôt que prévu et que l'offre du Brésil, qui devrait maintenant être dominante, a été freinée par les problématiques climatiques en plus des élections. La conséquence, c'est que l'approvisionnement a été dernièrement bien inférieur à ce qu'il aurait dû être », poursuit Ive. Reste à savoir si la situation reste stable, confit le négociant. « Le Pérou commence déjà à livrer des petites quantités cette semaine. Les volumes peuvent donc vite se rétablir, avec le risque que la situation actuelle soit complètement inversée dans les 4 à 5 semaines à venir. En effet, si le Pérou prend le business par les rennes et que le Brésil parvient finalement à envoyer des volumes conséquents, il y aurait très rapidement à une offre excédentaire. L'avantage est que nous nous dirigeons rapidement vers Noël. Période à laquelle la demande augmente toujours traditionnellement. »
Néanmoins, le marché va continuer de fluctuer de façon considérable au cours de la période à venir. « A partir de janvier, la demande en exotiques va normalement baisser. Si ces volumes élevés persistent, le prix baissera fortement. Mais, je m'attends à ce que les importateurs soient plus prudents, en particulier avec les origines d'Amérique du Sud. Avec les frets actuels, il faut compter 2 $ de transport par colis de mangues. Si les prix de vente sont de 3 ou 4 €, ça na vaut plus le coup. Aujourd'hui, le marché se situe aux environs de 7 € ; donc on peut souffrir de 2 € de fret. »
Période laborieuse pour les avocats et instable pour les fruits de la passion
Quant aux avocats, le marché reste compliqué. « L'offre en gros calibres restera difficile jusqu'à la fin de l'année. L'Afrique du Sud et le Pérou stoppent. Le Chili offre généralement des fruits un peu plus petits et le Maroc démarre juste, avec des fruits plutôt fins. Ça donne des grosses différences de gabarit. L'offre est excédentaire et les prix sont bas pour les petits calibres, mais comme les calibres plus gros sont les plus courants sur le marché, la demande reste forte et les prix augmentent. »
Le fruit de la passion, en revanche, a connu des prix bas durant une longue période, selon Ive. « Toutefois, nous pensons que cela va changer. Là aussi, nous constatons des taux de fret problématiques. Il en résulte que ça n'est plus intéressant pour les producteurs d'expédier vers Europe à prix. Les volumes ici diminuent de plus en plus mais en revanche, la demande augmente vers la période de fêtes de fin d'année. Bien que cela reste un pari, avec de tels prix, ça ne peut que se révéler positif ». Pour finir, Starfruit a également redémarré avec le litchi sud-africain. « La demande pour cet exotique plutôt coûteux est en fait extrêmement bonne. C'est un produit qui s'est imposé ces dernières années, car la marchandise d'Afrique du Sud est très qualitative en comparaison avec les fruits venus de Madagascar. Sur ce produit, les consommateurs préfèrent vraiment la qualité au prix. »
Par ailleurs, ce n'est pas l'assaut chez Starfruit. « Le début du mois de novembre est traditionnellement une période moins faste pour les exotiques, mais avec les prix élevés de l'énergie, le commerce est encore plus calme. La nourriture se vendra toujours, mais on ne peut dépenser son euro qu'une seule fois. Lorsque l'argent sert à payer la facture d'énergie, les consommateurs sont plus enclins à laisser de côté les produits exotiques plus coûteux. Nous attendons donc les vacances de Noël avec une certaine méfiance. Les exotiques courants comme les avocats et les mangues se vendront, mais ce sera difficile pour les produits plus couteux. Le mangoustan et le ramboutan, par exemple, sont des produits que nous vendions encore régulièrement ces dernières années, mais nous nous attendons à une demande nettement moins importante cette année. »
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Ive Lambert
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