Abonnez-vous à notre lettre d'information quotidienne pour vous tenir informé(e) des dernières actualités!

S'abonner Je me suis déjà inscrit(e)

Comme nous donnons la possibilité de consulter nos articles gratuitement, nous comptons sur les revenus de nos bannières publicitaires. Merci donc de désactiver votre bloqueur de publicités et de réactualiser la page pour pouvoir poursuivre votre visite sur ce site.

Cliquez ici pour savoir comment désactiver votre bloqueur de publicité.

Sign up for our daily Newsletter and stay up to date with all the latest news!

S'abonner I am already a subscriber
Xavier Laduron, de Fairebel :

« Actuellement, personne ne peut vivre des prix consommateur de la Jonagold »

Au vu des coûts actuels, de nombreux fruiticulteurs ont du mal à joindre les deux bouts. Pour les producteurs belges de Jonagold en particulier, il est presque impossible de s'y retrouver. « Les fruits sont vraiment de très bonne qualité cette saison, mais les prix incroyablement mauvais », déclare Xavier Laduron de Fairebel, dont la philosophie de base est que chaque maillon au sein de la chaîne devrait pouvoir gagner sa vie. « C'est seulement avec un prix équitable qu'un producteur pourra récupérer son prix de revient ».


Xavier Laduron

Il y a 12 ans, Fairebel, le label du lait équitable, a été introduit en Belgique par des agriculteurs luttant pour la juste rémunération de leur travail. À partir de novembre 2020, les pommes et les poires belges sont également vendues sous le label. « Si le producteur laitier a réussi, pourquoi ne pourrions-nous pas, en tant que fruiticulteurs, avoir le même succès ? Notre secteur est en péril depuis des années ». Entre-temps, les pommes et poires provenant venant de dizaines de producteurs adhérant à la coopérative Faircoop se retrouvent sur les étals sous la marque Fairebel. La coopérative gère entièrement la marque : « pour et par les agriculteurs. »

Faircoop a par exemple mandaté PCFruit afin de déterminer le prix de revient exact d'un kilo de pommes Jonagold ou de poires Conférence. « Pratiquement aucun producteur n'est capable de dire le prix de revient spécifique de ses fruits, mais l'étude a montré qu'il était plus élevé que nous le pensions. Quand on voit ensuite qu'un kilo de Jonagold est vendu 99 centimes dans les supermarchés belges, c'est difficile à avaler. Personne, à aucun niveau de la chaîne ne peut vivre d'un tel prix. Cela doit s'améliorer, il n'y a pas d'autre option », explique l'exploitant, qui cultive ses fruits à pépins sur 35 hectares.

Jonagold la plus connue et vendue : pourquoi faire si bas profil ?
Les pommes et les poires Fairebel sont actuellement dans les rayons de Carrefour et de Colruyt. « Carrefour est un partenaire depuis le début et a presque toujours introduit nos nouveaux produits. Avec Colruyt, cependant, cela a pris du temps. La première réaction lorsque nous abordons le commerce de détail est presque toujours négative. Ils craignent d'être trop cher et que les clients ne veuillent pas payer le prix. Mais, lorsque je vois qu'un kilo de Pink Lady est vendu 4 euros le kilo, pourquoi celui de la Jonagold coûte-t-il alors 99 centimes ? La réponse est souvent : « C'est différent, c'est Pink Lady. Mais pourquoi Jonagold devrait s'abaisser ainsi face à Pink Lady ? Jonagold reste la variété la plus connue et la plus vendue en Belgique. Alors pourquoi ne pas la vendre à 3 euros le kilo ? Il devrait s'agir d'une collaboration. »

Que les consommateurs abandonnent les fruits du fait l'inflation actuelle, Xavier n'y croit pas. « D'abord, il y a eu le Covid, maintenant c'est la crise de l'énergie. Il y a toujours quelque chose. Je ne veux absolument pas minimiser la situation, mais voyez comme les avions sont toujours surchargés. Pendant les vacances d'hiver, les gens partent au ski. Une grande partie des consommateurs ont encore assez d'argent pour acheter ce qu'ils veulent. La nourriture reste l'un des postes de dépenses les plus importants, car on a toujours besoin de manger. Pour de nombreux consommateurs, ces 2 euros n'ont peut-être pas beaucoup d'importance, mais pour les producteurs, et tous les acteurs de la chaîne, c'est un monde de différence. »

Une campagne à un million ou du bouche-à-oreille ?
Mais selon le producteur, il faut informer et raconter cette histoire. « Sans marketing, c'est impossible. Deux choix s'offrent alors : soit nous dépensons des milliers pour une campagne de promotion, soit nous nous rendons dans les magasins pour transmettre directement notre récit, la nécessité de consommer local et équitable. De nos jours, les consommateurs sont plus ouverts à cette notion d'équitabilité, ils sont de plus en plus conscients. Nous nous rendons souvent dans les magasins et je remarque que 99 % des personnes qui goûtent mes fruits ne demandent même pas le prix. Ensuite, grâce au bouche-à-oreille, ça peut finir par exploser. » La qualité des produits est également une priorité élevée. « Nous ne voulons pas seulement obtenir un bon prix mais aussi livrer des fruits de qualité. Si le consommateur paie un prix supplémentaire, il doit pouvoir constater que cela se reflète dans la qualité du produit. Nous devons respecter le consommateur. »

À l'avenir, la coopérative envisage de commercialiser d'autres groupes de produits sous la marque, mais pour l'instant, l'accent est mis sur les fruits à pépins. « Pour dire les choses simplement, cela nécessite toute notre attention. Les volumes sont encore limités, mais nous connaissons et rencontrons tous les fruiticulteurs rattachés à Faircoop. Il y a deux ans, on n'entendait pratiquement personne parler de prix équitable, aujourd'hui, la conversation reprend. Il y a cependant encore énormément de boulot », conclut Xavier.

Pour plus d'informations :
Xavier Laduron
Fairebel
Tél. : +32 8044 7726
[email protected] 
www.fairebel.be 

Date de publication: