Alors que l’on aurait pu s’attendre à ce que la demande soit soutenue face à un manque d’oranges sur le marché, les ventes restent peu dynamiques malgré des températures hivernales. « Le marché commence à s’assainr. Nous sommes en train de finir les oranges de grand import notamment celles en provenance d’Afrique du Sud. On retrouve alors sur le marché les origines d’hémisphère Nord telles que l’Espagne et le Portugal », rapporte Mourad Ben Salem, gérant de MedEssor, présent sur le MIN de Rungis. « Cette campagne est caractérisée par un manque de volumes sur le marché, ce qui engendre des prix soutenus. Or, la demande elle, même face à une offre plus limitée, n’est pas au rendez-vous ».
Des prix élevés malgré une consommation timide
En cause, certainement le contexte morose et inflationniste qui n’est, une fois encore, pas propice à la consommation. Une demande qui n’est pas non plus facilitée par des prix élevés : « On se situe entre 0,90 et 1,20 euro/kilo pour l’origine portugaise et entre 0,50 et 1 euro/kilo pour l'Espagne. Des prix relativement importants qui ont tendance à freiner les achats. En réalité, nous sommes un peu dans un cercle vicieux. Les producteurs ont moins de récolte et face à des coûts de production qui ont augmenté, ils veulent mieux valoriser leur marchandise. Nous en achetons donc moins mais plus cher, et devons à notre tour répercuter ces augmentations sur nos clients si nous voulons conserver nos marges. Nos clients réagissent pareil que nous, et préfèrent nous acheter moins quitte augmenter les marges en magasin pour s’y retrouver. Dans ce contexte de marché fluctuant, il n’y a pas de prévisions en ce qui concerne les achats qui se font donc au jour le jour. L’incertitude ambiante a changé le pouvoir d’achat, voilà pourquoi nous nous retrouvons dans une logique de compensation de l’augmentation des coûts par des marges élevées plutôt que par la vente de volume ».
Constat généralisé à l’ensemble de la filière, puisque la situation est la même sur un certain nombre d’autres fruits et légumes : « L’année dernière par exemple, nous vendions deux camions voir trois par semaine de kakis. Aujourd’hui, on est à deux ou trois palettes »
Une baisse attendue de 30 à 40 % de volumes pour la Maltaise de Tunisie
A défaut de quantité, niveau qualité, les oranges portugaises sont à la hauteur des attentes : « C’est une orange qui est très bonne à manger, très juteuse, bien sucrée et avec une belle coloration. Nous sommes aussi satisfaits de la qualité espagnole, mais qui manque encore un peu de coloration. Et bien sûr, comme chaque année, nous attendons avec impatience la fameuse Maltaise de Tunisie, qui à l’instar de ses homologues méditerranéennes, sera moins présente en quantité cette année ». Les premières Maltaises de Tunisie arriveront aux alentours du 10 janvier. On estime aujourd’hui une diminution de 30 à 40 % de la récolte 2023 par rapport à l’année précédente.
La grenade de Tunisie mise à l’honneur le 18 novembre dernier
Aux côtés de la Maltaise de Tunisie, MedEssor cherche à développer la grenade de la même origine. Pour ce faire, le grossiste a organisé en collaboration avec le Gifruits le 18 novembre une animation autour du produit, afin de faire découvrir les nombreuses possibilités de cuisiner ce fruit aux arilles sucrées : « C’était vraiment une belle journée de dégustation à laquelle nous avions convié des chefs de l’Académie Française de cuisine, et de l’Académie tunisienne. Ils ont présenté des plats chauds et froids à base de noix de Saint-Jacques, de crevette ou encore de couscous, afin de montrer que la grenade peut se cuisiner de multiples façons.
Beaucoup d’opérateurs sont venus sur Rungis, des collègues, des clients et même Stéphane Layani, qui est venu nous rendre visite. L’objectif était vraiment de mettre en avant l’origine Tunisie, moins connue que l’espagnole et qui gagne pourtant à être connue tant sa qualité gustative est intéressante. Nous avons beaucoup planté et souhaitons développer le marché français dans les années à venir, d’autant plus que la grenade est vraiment un produit qui commence à rentrer dans les habitudes de consommation des Français, bénéficiant d’une excellente réputation ».
Pour plus d’informations :
Mourad Ben Salem
Med’Essor
Rue de Carpentras CP90295
94592 Rungis Cedex
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Cell. : 06 73 35 37 41
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