En Israël, la culture de la mangue et de l'avocat est en pleine expansion, ce qui accroît les besoins en installations de tri et de conditionnement. « Nous utilisons actuellement notre plus grande station, uniquement pour les agrumes, et au printemps, nous prévoyons une nouvelle ligne de tri optique pour les variétés rondes de mangues et d'avocats », commence Ayelet Shuer, directrice de Bustan Fruit.
Ayelet Shuer
Ayelet estime que la production totale de mangues d'Israël pour la prochaine saison se situera entre 70 000 et 80 000 tonnes.
Les chiffres de FAOSTAT montrent qu'en 2020, la récolte était légèrement inférieure à 35 000 tonnes, dont 15 000 étaient destinées aux marchés d'outre-mer. « La culture de l'avocat, elle aussi, va doubler ou tripler en quelques années. Nous avons besoin de plus d'infrastructures de conditionnement dans le pays pour rationaliser la commercialisation et les exportations », explique Shuer.
En 2020, 147 000 tonnes d'avocats ont été récoltées en Israël, dont un peu moins de 37 000 tonnes ont été exportées. C'est ce qu'indique le bureau des statistiques de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Comme Israël est autosuffisant pour ces deux fruits, les importations sont pratiquement nulles.
Les mangues et les avocats comblent les lacunes
Bustan Fruit prévoit de diversifier sa gamme afin de faire fonctionner ses installations de conditionnement toute l'année. La saison des agrumes était autrefois plus longue, mais avec la baisse de la demande à l'exportation des Sweeties et des pomelos blancs, c'est la transformation des avocats et des mangues qui comble ce vide.
« La consommation de pomelos blanc a un peu diminué ces dernières années. Les gens avaient l'habitude de les manger tranquillement, souvent en les coupant en deux, en les saupoudrant de sucre et en dégustant chaque segment à la cuillère. Mais les habitudes de consommation changent - aujourd'hui, les gens préfèrent la commodité des variétés faciles à peler. Les enfants choisiront invariablement une mandarine plutôt qu'un pamplemousse. L'avocat est considéré comme un « aliment puissant » par le secteur de la santé, et les mangues restent très demandées. »
Pénurie mondiale de main-d'œuvre
Le nouveau trieur optique s'est attaqué au problème de manque de travailleurs. « Un palettiseur va également prendre une partie du travail dans notre usine d'emballage. Non seulement le personnel est difficile à trouver et à former, mais les salaires ont considérablement augmenté, comme le prévoit la loi économique fondamentale de l'offre et de la demande », explique Shuer. Lorsqu'elle a commencé à travailler à la station d'emballage il y a 12 ans, le coût le plus élevé était le matériel d'emballage, venait ensuite le personnel. « Aujourd'hui, c'est l'inverse et la main-d'œuvre vient au premier poste des dépenses de production. Pendant la haute saison, nous avons besoin d'environ 70 employés sur ce site, 35 dans notre deuxième installation et environ 20 dans une plus petite usine où nous emballons le maïs doux. Avec le nouveau trieur optique, nous aurons besoin d'une quinzaine de personnes en moins. »
Exportations d'oranges
Shuet cite également l'exemple des oranges et la concurrence de l'Égypte. Nous ne pouvons pas rivaliser avec les faibles coûts de production de notre pays voisin. Le salaire minimum en Israël est d'environ 1 500 € alors qu'en Égypte, il est beaucoup plus bas. » Une étude comparative des exportations d'orange entre Israël et l'Égypte montre clairement les tendances diamétralement opposées de ces deux pays au cours des 50 dernières années. Dans les années 1970, Israël exportait encore en moyenne 600 000 tonnes d'oranges.
Pour l'Égypte, ce volume était d'environ 150 000 tonnes. Depuis les années 1980, la situation s'est progressivement dégradée pour Israël. En 2012, le pays expédiait encore un peu moins de 45 000 tonnes, mais en 2020, le chiffre symbolique de 2 000 tonnes a été énoncé. L'Égypte a connu des hauts et des bas au cours des trente dernières années. Toutefois, depuis 2007, où elle n'expédiait encore que 270 000 tonnes d'oranges vers l'étranger, ce pays gagne à chaque saison un peu plus de terrain pour atteindre près de 1,5 million de tonnes en 2020, selon les chiffres de FAOSTAT.
Il s'agit sans aucun doute d'une période difficile pour la filière fruitière en Israël. « Ce n'est pas seulement la concurrence des pays en développement et le problème des salaires plus élevés en Israël. Le taux de change n'aide pas non plus. Le taux shekel-euro n'est pas favorable pour nous actuellement, ni pour nos producteurs afin d'obtenir des prix de vente plus compétitifs sur le marché international. Aujourd'hui, nous vendons à des prix qui répondent aux conditions du marché et c'est encore trop élevé pour certains. Pour justifier de prix élevés sur le marché européen, les produits doivent être d'une qualité exceptionnelle. Ainsi, nous devons rester proches de nos producteurs en ces temps difficiles pour qu'ils restent concentrés et livrent la qualité nécessaire. Cela aussi fait partie de notre travail. Les fruits israéliens sont associés à une qualité supérieure en tant que marque et nous allons maintenir cette état de fait coûte que coûte. »
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Ayelet Shuer (directrice)
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