Au cours des cinq à six dernières années, la Moldavie a réduit sa superficie de pommiers de quelques centaines d'hectares chaque année. Alors qu'en Moldavie comptait au total 53 mille hectares de vergers de pommiers, cette superficie est descendue à 49 mille hectares en 2017. De nouvelles plantations ont également été effectuées, mais le rythme de développement des nouveaux vergers de pommiers a été plus lent que le processus d'arrachage.
Conformément à la « stratégie nationale pour le développement de la production fruitière en Moldavie jusqu'en 2025 », le pays prévoit de réduire encore la superficie des vergers de pommiers jusqu'à 42 mille hectares. Le ministère de l'agriculture et de l'industrie alimentaire de Moldavie (MAFIM) souhaite libérer les terres des plantations négligées, anciennes et improductives et a donc promis d'augmenter les subventions pour l'arrachage des anciens vergers jusqu'à 10 000 MDL par ha (soit 526 $ US). Cependant, les associations de producteurs agricoles ne sont pas pressées de promouvoir l'arrachage car elles craignent le déclin massif de la superficie des vergers de pommiers.
Selon les responsables de grandes exploitations horticoles, « étant donné la forte hausse du coût de l'énergie, la vente de vieux pommiers pour le bois de chauffage à certains agriculteurs ne semble peut-être pas être la pire des affaires actuellement. » En fait, cela pourrait être plus rentable que de cultiver des pommes de certaines variétés obsolètes comme Idared, Renet Simirenko, Florina et d'autres, car les prix de ces pommes de bonne qualité ne sont actuellement que de 5-6 MDL par kg (soit 0,26-0,31 $ US/kg), la productivité des vergers n'est généralement pas très élevée et une part importante des pommes ne peut pas être vendue même à ce prix et est transformée pour quelques centimes.
Dans le même temps, le coût du stockage des pommes depuis l'automne est estimé par certains producteurs à 2,5-2,8 MDL par kg (soit 0,13-0,14 USD/kg) en raison d'une très forte augmentation des coûts de l'électricité en 2022. De plus, les perspectives d'exportation et d'augmentation des prix semblent illusoires.
Mais, certaines personnes, nostalgiques du passé, pensent que des temps meilleurs peuvent encore revenir. Les employés de l'Institut scientifique et pratique de l'arboriculture, de la viticulture et des technologies alimentaires donnent l'exemple du raisin de table. Il y a dix ou douze ans, les ministères pensaient que c'était une bonne idée de remplacer l'ancienne variété de raisin de table appelée Moldova par d'autres variétés plus prometteuses. Cependant, au cours de la dernière décennie, les exportations de Moldova vers les marchés traditionnels et l'Union européenne ont augmenté de manière significative. Les agriculteurs ont commencé à étendre les surfaces cultivées au lieu de les réduire.
Certains experts sont allés jusqu'à dire que dans l'industrie fruitière, on ne peut pas exclure la possibilité de réorienter les vieux vergers de pommiers pour une certaine période de transition, par exemple, vers la production de matières premières biologiques pour les jus à pressage direct. Cependant, on dirait qu'ils oublient d'apprécier le fait que la transition vers le bio nécessite généralement trois ans de temps et des investissements importants. Ils ne comprennent pas que la productivité sera réduite et que le marché pour ces produits n'est pas du tout assuré.
Pour plus d'informations : east-fruit.com