Avec une récolte avoisinant les 40 % de celle d’une saison normale, la campagne de la poire Rocha prendra cette année fin plus tôt qu’à l’accoutumée : « Nous en aurons encore jusqu’à fin avril – début mai, alors que d’habitude nous arrivons jusqu’à fin juin », rapporte Eric Tastayre, gérant de la société Apifood. « Nous allons essayer d’aller le plus loin possible dans la saison mais malheureusement cette année la situation est compliquée ». En cause, une production perturbée par une série d’aléas climatiques comme les gelées printanières, la canicule et la sécheresse estivales.
Un marché peu rémunérateur
Face à ce manque de volumes sur le marché, on aurait pu s’attendre à des prix en conséquence. Ces derniers n’auront pourtant pas non plus été au rendez-vous. « L’année aura été d’autant plus compliquée que les autres variétés de poires n’ont pas fait face aux mêmes difficultés que la poire Rocha. Elles étaient donc présentes en volume sur le marché, ce qui fait que la Rocha s’est retrouvée plus chère que d’autres variétés et n’a donc pas forcément séduit le consommateur, malgré sa très bonne qualité cette année. Nous avons eu des difficultés à avoir un prix qui correspondait au manque de volume, elle n’a donc pas pu être valorisée comme elle aurait dû l’être. C’est une des années les plus mauvaises pour la poire Rocha depuis 1991. Le marché n’est pas rémunérateur, et nous avons même dû arrêter de suivre certains clients qui ne voulaient pas payer. Nous avons été prêts à faire des efforts et même parfois à vendre à perte pour garder une certaine continuité dans les ventes avec nos clients, mais nous devons aussi penser à nos producteurs qui doivent obtenir une juste rémunération de leurs poires ».
Une belle qualité de poires
Si ce fut une saison difficile quantitativement et financièrement parlant pour la Rocha, la qualité de la poire portugaise aura pourtant été au rendez-vous : « Même si nous avons eu beaucoup de petits calibres avec une prédominance de 55-60 mm, cette année la qualité est vraiment très belle, avec un taux de sucre important. La Rocha n’est peut-être pas la plus lucrative des poires, mais avec sa très bonne tenue et son bon goût, elle a clairement sa place sur le marché ».
Outre la poire, Apifood est en pleine saison d’oranges qui se déroule plutôt bien. D’ici la fin de la semaine, l’entreprise proposera également de la prune Lovita d’Afrique du Sud et de la fraise à partir de la mi-mars, avant de commencer la saison de la cerise en juin.
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Eric Tastayre
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