« Notre entreprise est leader dans l'exportation de pommes vers de nombreux pays. Aujourd'hui, nous nous souvenons des événements qui se sont déroulés il y a un an afin de comprendre la marche à suivre.
Pendant le premier mois de la guerre, nous n'avons pas exporté et nous nous sommes concentrés sur la sécurité de notre équipe et de nos proches. Pendant cette période, toutes les chaînes d'approvisionnement ont été détruites et les ports ont été bloqués. Nous avons redirigé les camions de marchandises qui se dirigeaient vers la Belarussie et renvoyé la plupart d'entre eux à leurs fabricants. Certains d'entre eux ont refusé de les reprendre et nous avons décidé de faire don de ces pommes pour répondre aux besoins des forces armées ukrainiennes.
En collaboration avec les principales entreprises de logistique ukrainiennes, il nous a fallu un mois pour mettre au point des itinéraires d'essai. Les problèmes étaient nombreux : les compagnies maritimes ne fournissaient pas de conteneurs et nous n'avions pas la possibilité d'expédier rapidement les pommes pour éviter qu'elles ne soient stockées à long terme dans des entrepôts. Ces facteurs ont gravement affecté l'économie de l'entreprise.
Nous avons pris des risques et commencé à exporter des pommes. On nous a dit que c'était de la folie. Mais quand on est exportateur, on ne peut pas se retirer du marché. Nous avons fait énormément d'efforts pour les exportations ukrainiennes, et il n'était pas envisageable de les perdre. Car si vous vous retirez, même temporairement, de ce marché très dense, vous perdez tout simplement votre position.
C'est pourquoi nous avons terminé la saison dernière avec la certitude que les exportations sont possibles dans les conditions de cette guerre et qu'elles se poursuivront en 2023. Même si la situation était très critique pour l'industrie, ainsi que pour l'ensemble de l'économie du pays, nous avons été en mesure de faire progresser les exportations d'une manière ou d'une autre. Aujourd'hui, sans exportations, il est difficile pour les producteurs de pommes ukrainiens de survivre. »
source : agrotimes.ua