Jeudi 6 avril, le grossiste rungissois Desmettre Bio lancera officiellement sa nouvelle marque Mochébio sur le carreau. Une initiative qui émane d’un double constat : « D’une part, nous nous sommes rendu compte que de plus en plus de clients se détournaient des produits bio pour des raisons budgétaires. Or, nous refusons que les gens se détournent de produits sains et bons par manque de moyen. D’autre part, face au gaspillage important associé au monde des fruits et légumes, nous avons voulu agir à notre échelle. Voilà pourquoi nous avons eu l’idée de créer la marque Mochébio, afin de permettre à tous d’accéder au bio tout en luttant contre le gaspillage alimentaire ».
Une meilleure valorisation qu’en industrie
Une marque qui permet à des produits bio, gustativement identiques à ceux qui ne sont pas déclassés, de rester dans le circuit du frais : « Environ 20 % des fruits et légumes de nos producteurs sont déclassés parce qu’ils sont visuellement moins attractifs ou qu’ils ont un calibre qui ne rentre pas dans les standards. Sachant qu’aujourd’hui, le consommateur achète avec les yeux et que la grande distribution est de plus en plus exigeante sur l’aspect visuel. Ces produits frais, pourtant aussi bons que les autres, partent alors pour la plupart dans le secteur de l’industrie où ils sont faiblement valorisés. Le fait de proposer de les vendre à moindre coût dans le secteur du frais permet pour les producteurs d’obtenir une meilleure valorisation pour ces produits ».
Une initiative peu commune sur le carreau
Par sa nouvelle marque Mochébio, Desmettre Bio se distingue par l’ambition d’accompagner ses producteurs dans une démarche globale : « L’objectif est de commercialiser la plus grande part de la production de nos producteurs. Nous ne nous focalisons pas uniquement sur les fruits et légumes déclassés, mais en en commercialisant un pourcentage supplémentaire, nous leur permettons d’avoir au final une meilleure valorisation de leur production. De plus, si cette initiative est déjà visible dans les primeurs et autres magasins, nous sommes aujourd’hui les seuls grossistes situés sur le carreau à proposer cette offre ».
Une sensibilisation qui reste nécessaire
Une initiative intéressante, qui ne peut néanmoins se faire sans une certaine sensibilisation : « Le défi consiste à communiquer auprès de nos clients en leur montrant que même si ces produits ne correspondent pas aux critères visuels habituels, gustativement ils sont comme les autres. Avant de lancer la marque, lorsque nous avons fait les tests, nous nous sommes rendu compte que les clients se dirigeaient tout de même vers le « moins moche du moche ». Mais une fois que nous leur expliquons notre démarche, alors ils se détournent de l’aspect visuel des produits en faveur du prix, plus attractif. Nous pourrons également les aider à communiquer auprès de leur clientèle à l’aide de supports ».
Le 6 avril, Desmettre bio aura alors l’occasion d’expliquer sa démarche par la création de sa marque et de prouver à ses invités que ces produits, bien qu’ils soient « moches », sont tout aussi bons que les autres : « Un chef va venir cuisiner nos produits Mochébio. Nous allons également les transformer en jus pour les comparer aux produits non déclassés. L’objectif étant de montrer qu’il n’y a aucune différence entre les deux jus. Un bon moyen de se dire que même si l’on a l’habitude d’acheter avec les yeux, il est temps désormais de passer au-dessus des préjugés ».
Pour plus d'informations :
Manon Gayraud
Desmettre Bio
20 Rue de Carpentras
Bât. D3, 94150 Rungis
[email protected]
desmettrebio.com