Le Maroc fait face à sa pire saison de sécheresse depuis 3 décennies. En raison de la sécheresse persistante, les réserves des barrages et certaines nappes phréatiques sont épuisées dans plusieurs régions. L'épuisement de la nappe phréatique a même poussé certains producteurs à arrêter complètement la production, tandis que d'autres dépendent totalement des usines de dessalement d'eau de mer. « La mutation des exploitations agricoles est nécessaire. L'optimisation des ressources en eau est devenue une nécessité, même dans les régions qui n'ont pas encore ce problème de manière aiguë », explique Hamza Bendahou, co-fondateur de la société d'agri-tech SOWIT.
« Nous nous trouvons au carrefour de la télédétection, de l'apprentissage automatique et de l'agronomie. Notre objectif est d'aider les agriculteurs à optimiser leurs opérations critiques, telles que la fertilisation, l'irrigation, l'estimation de la date de récolte et l'estimation du rendement, à travers plusieurs services, en utilisant notre application mobile du même nom : SOWIT. »
L'application mobile comprend un produit d'optimisation des ressources en eau appelé SOWATER®, qui répond aux besoins pressants du secteur agricole marocain et d'autres pays africains, a expliqué Hamza. « SOWATER® permet de contrôler l'irrigation grâce à l'imagerie satellite et aux données météorologiques. Le système donne à l'agriculteur le besoin d'irrigation recommandé sur une base quotidienne, ainsi qu'un calendrier d'irrigation sur 6 jours. C'est une fonctionnalité qui est mise à jour quotidiennement, en fonction de la météo et peut être personnalisée en fonction du système d'irrigation. Nous offrons également la possibilité d'installer des capteurs pour mesurer l'humidité du sol, le niveau d'eau, la conductivité, la température du sol et son PH et d'envoyer des alertes automatiques, par exemple, lorsque l'irrigation est inférieure ou supérieure à la capacité de la culture. »
Dans le secteur des services informatiques aux agriculteurs, la concurrence est rude avec une multitude d'offres. Pour se démarquer, il est indispensable de maîtriser l'aspect scientifique de l'offre. Bendahou déclare : « Nous sommes conscients de l'importance d'une évaluation indépendante de nos services et de la justesse de nos conseils. À cet égard, l'efficacité des produits SOWIT a été mesurée et prouvée scientifiquement et empiriquement. Une étude indépendante menée par l'USAID , dans le cadre du programme WE4F (eau et énergie pour l'alimentation), a mesuré de manière indépendante l'impact de l'utilisation des produits Sowater sur le terrain chez nos clients, et a déterminé que les économies d'eau dues à l'utilisation du produit atteignaient 20-25 %. »
« Concernant l'aspect scientifique de nos solutions, nous marchons droit », ajoute Bendahou, « la matière première que nous utilisons est basée sur l'imagerie satellitaire, qui est prise en compte dans le contrôle et la validation agronomique des modèles que nous proposons aux agriculteurs, et qui sont applicables dans différentes conditions agro et pédoclimatiques. Ensuite, nous avons des partenariats de recherche avec des instituts de recherche de référence comme l'INRA au Maroc, le Cirad en France, et l'EIAR en Ethiopie, qui nous permettent de développer ces modèles agronomiques et d'assurer leur compatibilité avec la réalité les conditions de travail. »
De plus, l'adoption et l'acceptation des solutions informatiques par les agriculteurs est un facteur déterminant, et cela dépend de plusieurs paramètres tels que l'expérience utilisateur, le coût financier et le temps de mise en œuvre. « Nous tenons compte de cette préoccupation », déclare Bendahou. « Nous travaillons avec de gros producteurs ayant un niveau de maturité organisationnelle qui leur permet d'adopter les services avancés que nous proposons. Mais nous avons également adapté nos produits aux petits agriculteurs, en leur dédiant un environnement entièrement gratuit et accessible, sans avoir besoin pour des connaissances agronomiques ou informatiques avancées. »
Bendahou poursuit : « Toutes les informations sont rendues de façon digeste, et nous donnons simplement un résultat. Par exemple, nous disons simplement aux utilisateurs quelle quantité d'azote ou combien d'unités de nitrate d'ammonium sont nécessaires sur la parcelle lorsque nous parlons de fertilisation, de quantité d'eau à utiliser si on parle d'irrigation, quel est le rendement estimé sur la parcelle à l'hectare, etc... Plusieurs services comme l'imagerie satellitaire, les indicateurs de stress hydrique, les indicateurs de végétation, la météo, etc., sont gratuits, et l'utilisateur est même pas demandé de fournir son nom ou son numéro de téléphone. Lorsque l'utilisateur est prêt à passer à l'étape suivante, nous l'assistons en fonction de son profil et de ses besoins. »
L'application SOWIT compte actuellement plus de 11.000 utilisateurs actifs exploitant 40.000 à 50.000 ha, dont 35 % au Maroc et le reste dans d'autres pays africains, selon Bendahou. « Nous nous attendons à une large expansion de l'utilisation du système, compte tenu de la situation au Maroc cette saison », ajoute-t-il.
« Nous proposons également d'autres services B2B, en utilisant les données générées à partir des conseils que nous donnons aux agriculteurs, en les consolidant pour fournir des informations aux institutions afin d'améliorer leurs services aux agriculteurs, comme les produits de crédit ou d'assurance par exemple, dans un modèle du cercle vertueux des données. »
Pour plus d'informations :
Hamza Benhadou
Sowit
Tél. : +212 6 41 06 62 14
www.sowit.fr