Pommes : les coûts de stockage élevés orientent davantage de pommes vers la transformation
La production de pommes de l'UE devrait s'élever à environ 12,2 millions de tonnes en 2022/23 (un volume similaire à celui de la dernière campagne, 2,6 % au-dessus de la moyenne quinquennale). Une récolte record en PL (4,2 millions de t, +5 % en glissement annuel) et des récoltes élevées en IT (+7 %) ont compensé la récolte plus faible que d'habitude en FR (-10 %). Une production plus faible a également été observée dans d'autres pays de l'UE, principalement en Hongrie, en Roumanie, en Espagne et au Portugal.
Près de la moitié de la production devrait être destinée à la transformation plutôt qu'au stockage. Cette situation résulte d'une plus grande disponibilité de pommes de qualité inférieure ne convenant pas à la consommation en frais, de leur faible prix, de possibilités d'exportation réduites et de coûts énergétiques (de stockage) élevés. En outre, les problèmes de disponibilité des travailleurs saisonniers dans certains pays de l'UE ont retardé les récoltes, ce qui a eu une incidence sur la qualité des fruits. Au total, environ 5,8 millions de tonnes de pommes devraient être vendues dans l'UE pour la consommation fraîche (-9 % par rapport à l'année précédente) et 5,7 millions de tonnes pour la transformation (+8 % par rapport à l'année précédente).
La production européenne d'oranges au plus bas depuis 10 ans
En raison des conditions climatiques sèches et chaudes dans les principaux pays producteurs de l'UE (en particulier en Espagne et en Italie), la production d'oranges de l'UE en 2022/23 devrait diminuer de 13 % pour atteindre environ 5,7 millions de tonnes. La dernière fois qu'une production aussi faible a été enregistrée, c'était en 2012/13. Dans le cas de l'Espagne (plus de 50 % de la production de l'UE), la baisse de 16 % est attribuée à des rendements plus faibles alors que la superficie est restée relativement stable. En Italie, la baisse de la superficie a été combinée à une diminution des rendements, de sorte que la production a été inférieure de 20 % à celle de l'année dernière. Dans l'UE, la baisse des superficies a été légèrement inférieure (-5 %) à la variation des rendements (-8 %).
Outre la baisse des rendements d'oranges, la qualité des fruits serait également inférieure. Habituellement, les oranges de moindre qualité sont destinées à la transformation, alors qu'en raison de la baisse de l'offre, certaines d'entre elles sont également susceptibles d'être consommées fraîches. Dans l'ensemble, on s'attend à ce que la baisse de la production ait un impact plus important sur la transformation que sur la consommation de produits frais (-32 % et -9 % respectivement).
Alors que l'offre pour la transformation pourrait être historiquement basse, la production pour la consommation fraîche pourrait rester faible, mais à des niveaux comparables à ceux observés les années précédentes. En raison de la faiblesse de la production, les prix à la production ont augmenté (à l'exception du PT), mais ils pourraient ne pas être suffisamment élevés pour compenser la hausse du coût des intrants, principalement de l'énergie et des engrais.
Source : agriculture.ec.europa.eu