La saison des fraises en Égypte touche à sa fin. Les producteurs comptent leurs pertes et réfléchissent à une saison exceptionnellement difficile qui aura des répercussions sur d'autres secteurs.
Elsayed Elgohary, producteur égyptien de fraises : « Nous avons rencontré beaucoup de problèmes cette année. Tout d'abord, les conditions météorologiques ont été catastrophiques pour les fraises. Nous avons dû faire face à des fluctuations extrêmes de température, passant de très élevées à très basses sur de courtes périodes, ce qui soumet les fruits à un stress. Dans ces conditions, les fruits consomment plus d'hydrates de carbone pour résister au stress, ce qui entraîne des baisses de rendement. »
L'impact des conditions climatiques est exacerbé par la détérioration de la qualité des plantes. « Cela fait trop longtemps que les mêmes variétés sont plantées à plusieurs reprises, ce qui affaiblit la résistance des fruits aux maladies fongiques et aux insectes. » Les fournisseurs de plants défendent leur position et accusent les conditions de production, mais Elgohary insiste : « Il ne s'agit pas seulement d'une conséquence des conditions climatiques ; la qualité des plants s'est détériorée, en réalité, et pas seulement dans le cas des fraises, mais aussi dans d'autres cultures de masse comme les pommes de terre et les oignons. Nous avons besoin que les fournisseurs de plantes nous fournissent de nouvelles variétés robustes, et c'est devenu une nécessité urgente ».
Les conditions climatiques et phytosanitaires difficiles ont donc imposé aux producteurs des opérations agricoles plus intenses, telles que l'irrigation, la fertilisation et la lutte contre les maladies, ce qui a entraîné une augmentation considérable des coûts de production, atteignant au moins le double des coûts de l'année dernière, selon M. Elgohary.
Toutes ces contraintes ont entraîné une baisse significative des volumes produits par rapport à l'année dernière, assure M. Elgohary. « Le déficit en volume est de l'ordre de 25 à 30 % inférieur à celui de l'année dernière, contrairement à certaines déclarations faites au début de la saison qui prévoyaient une augmentation des volumes de 10 %. Quiconque s'attend à une augmentation des volumes de fraises en Égypte est soit un intrus dans l'industrie, soit quelqu'un qui manque de connaissances sur les fraises. »La baisse des volumes de production, l'augmentation des coûts de production et la forte demande se sont combinées pour faire grimper le prix des fraises en Égypte, ce qui affectera d'autres industries qui dépendent des fraises fraîches.
« Les fabricants locaux de fraises transformées et congelées seront malheureusement surpris à la fin de la saison. Ils ne seront tout simplement pas en mesure d'obtenir les quantités dont ils ont besoin pour leurs activités et verront les prix à la fin de la saison plus élevés qu'au début ».
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Elsayed Elgohary
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