Les prévisions sont changeantes pour le secteur de l'ail : « Dans le sud de l'Italie, nous nous trouvons dans une situation assez compliquée, en raison des pluies continues des deux dernières semaines et des perspectives pour les jours à venir. Toute cette humidité pourrait créer des problèmes au niveau de la qualité de la production. Nous attendons les 15 prochains jours pour pouvoir bien comprendre les conséquences », a déclaré Antonio Tuccillo, directeur d'Agrimpex Farming.
« Au niveau international, un phénomène spéculatif-financier émerge de la Chine, qui pourrait complètement bouleverser les prévisions pas si mauvaises qu'on l'avait prédit. » En effet, suite à une réduction des surfaces cultivées en ail en Chine, on assiste depuis 5-6 semaines à une augmentation constante du prix du produit réfrigéré, jusqu'à atteindre la parité avec le prix de la nouvelle récolte. Une réalité commerciale qui n'est pas bien comprise par les marchés occidentaux où, invariablement, à l'approche de la nouvelle récolte, le produit réfrigéré perd de sa valeur. Dans certains cas, cette perte peut atteindre 30 à 50 %.
Ail réfrigéré (photo fournie par Antonio Tuccillo)
« En Chine, où les marchés de vente sont habitués à recevoir soit le produit de l'année précédente, bien réfrigéré, soit le produit frais, la valeur ne change pas de manière significative. Cet événement inattendu offre un répit au secteur, qui récolte actuellement de l'ail précoce en Espagne et en Italie. Plus tard, ce sera le tour de la France. »
Selon Tuccillo, il convient également de noter qu'avec la hausse des prix en Chine, l'intérêt du Brésil pour le produit d'origine espagnole s'est ravivé. En effet, au Brésil, le système de droits de douane favorise l'origine espagnole et ou égyptienne par rapport à l'origine chinoise. Il convient également de souligner qu'en Espagne, en raison de l'extrême sécheresse enregistrée en Andalousie, on s'attend à une pénurie de calibre et, par conséquent, à une baisse des rendements à l'hectare, ce qui, conjugué à la diminution de la surface investie, pourrait entraîner une réduction significative des volumes produits. »