Le démarrage tardif de la saison des agrumes au Maroc et l'abondance de clémentines précoces de taille insuffisante jettent une ombre sur les exportateurs. La situation est encore plus compliquée pour les exportateurs vers l'Amérique du Nord.
Yassine Fellah, un exportateur marocain d'agrumes spécialisé dans le marché nord-américain, a déclaré à FreshPlaza : « L'année dernière, à la fin du mois d'octobre, nous avons exporté notre première cargaison d'agrumes vers les États-Unis. Cette année, nous travaillons d'arrache-pied pour que la première cargaison arrive avant le 11 novembre. La sécheresse a retardé la maturation des fruits et les clémentines précoces sont rares cette année, car toutes les prévisions au début de la saison étaient erronées de 10 à 20 %, ce qui s'est traduit par des volumes de clémentines précoces inférieurs à ce que nous avions prévu. Il y a une abondance de petits fruits, qui ne sont pas très intéressants sur la plupart des marchés pour les agrumes marocains. »
« Les exportations d'agrumes sont maintenant en concurrence avec le marché local », ajoute M. Fellah. « Le manque de volume de ces dernières années a rendu les agrumes très recherchés au Maroc, faisant du marché local notre concurrent numéro un. Les prix sur le marché local ont augmenté de 200 % dans certains cas, ce qui rend l'exportation très difficile. »
Une autre difficulté qui tempère les exportations d'agrumes vers l'Amérique du Nord, comme l'explique M. Fellah, « est le fait que les producteurs choisissent d'envoyer leurs fruits en Amérique du Nord par conteneur, plutôt que par navire conventionnel, car les prix des conteneurs ont chuté. Il est donc difficile de réserver des navires conventionnels à l'heure actuelle, en raison du manque de régularité des volumes hebdomadaires. En fin de compte, c'est une bonne chose. Cela signifie simplement que, pendant que ces changements ont lieu, le marché américain pourrait recevoir moins de volume que prévu jusqu'à ce que la logistique soit résolue. Les compagnies maritimes nous promettent une ligne directe beaucoup plus rapide vers Philadelphie, où se trouvent la plupart de nos clients. La ligne existante vers New York est rapide mais finit par être très coûteuse pour nous. À mon avis, la bonne chose à faire est de garder les deux options ouvertes, afin de maintenir la cohérence et la compétitivité. »
Bien que la campagne précoce de clémentines semble avoir échoué, M. Fellah garde espoir pour les prochaines récoltes de Nadorcott à la mi-décembre. « D'ici là, nous sommes convaincus que les problèmes logistiques seront résolus et qu'il y aura plus de produits à offrir. Chez Canmar Produce, nous avons la chance d'avoir des partenariats très forts avec les producteurs à travers le Maroc, et ils préfèrent nous donner la priorité tant que le produit est disponible. »
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Yassine Fellah
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