Selon les analystes d'EastFruit, à la suite d'attaques contre des navires civils, qui seraient le fait des rebelles houthis du Yémen, la plus grande compagnie maritime du monde, Maersk, a suspendu toutes ses expéditions par la mer Rouge. Les navires déjà en route attendent de poursuivre leur mouvement dans des rades situées dans des zones sûres. La compagnie maritime allemande Hapag-Lloyd a pris une décision similaire.
Selon des informations non officielles, le retard dans les livraisons de marchandises, si le problème de sécurité est résolu assez rapidement, pourrait atteindre 20 jours, ce qui est une période extrêmement longue pour de nombreux types de fruits et légumes frais. Il est possible que le problème ne soit pas résolu avant longtemps et que la situation devienne menaçante, car la route de la mer Rouge est l'une des plus fréquentées au monde et de nombreux fruits et légumes y transitent.
« Les exportateurs de pommes ukrainiens auront des difficultés à approvisionner les marchés du Moyen-Orient, qui sont actuellement les principaux importateurs de pommes fraîches ukrainiennes. Les fournisseurs de Pologne, d'Italie et, bien sûr, de Moldavie auront des problèmes similaires. Dans ces conditions, les exportateurs de pommes d'Iran auront un avantage sur les marchés de l'Inde et des Émirats arabes unis », explique Fedir Rybalko, expert du marché des fruits et légumes.
On ne sait pas du tout ce qu'il faut faire des pommes et des autres fruits et légumes frais qui se gâteront à la suite de ces événements, ni qui en sera responsable.
Aujourd'hui, les agriculteurs ukrainiens envisagent d'urgence la possibilité d'exporter des pommes par d'autres voies, mais la situation actuelle entraînera de toute évidence une forte augmentation des coûts de transport et de la durée des trajets. Cette situation risque de rendre les exportations de pommes non rentables.
« Outre les exportations, des problèmes se poseront pour les importations de certains biens qui suivent également cet itinéraire. Il s'agit notamment des importations de raisins de table en provenance d'Inde, d'avocats du Kenya et de produits saisonniers d'Afrique du Sud et d'Israël, mais ces problèmes ne seront pas aussi critiques pour les pays d'Europe de l'Est que la situation des exportations », note Andriy Yarmak, économiste au département des investissements de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Les experts d'EastFruit continuent de suivre de près la situation et informeront nos lecteurs de tout changement. En attendant, nous recommandons aux acteurs du marché de rechercher d'autres voies logistiques pour l'exportation.
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