Pour le Groupe Devos, la saison des pommes Rubis Gold est terminée. Ces dernières années, l'entreprise de Bekkevoort, en Flandre, a de plus en plus misé sur cette variété jaune et croquante, qu'elle a pu produire pour la première fois cette année, avec un volume totale de 400 tonnes. « Il s'agit pour nous d'un processus d'apprentissage à tous points de vue. Avec nos partenaires, tant au niveau cultural que commercial, nous continuons à écrire ce qui peut devenir une grande histoire. Nous pouvons clairement parler d'une saison très positive », déclare Louis De Cleene du groupe Devos.
Les fruits sont sur les étals belges depuis le 1er janvier et, bien que la pomme jaune doive encore gagner en notoriété dans le nord de l'Europe, le négociant estime que cette saison a été une étape enrichissante sur laquelle il peut s'appuyer. « Nous avons constamment augmenté notre volume de production ces dernières années, et tous nos clients habituels, qui sont là depuis le début, ont grandi avec nous en termes de ventes. Nous pouvons même dire qu'avec une production plus élevée, nous aurions pu tout vendre plus. Et dans ces premières années, c'est exactement ce que l'on espère. Nous avons commencé par vendre les plus gros calibres, en barquette de 6, puis lorsqu'ils ont été épuisés, nous avons également vendu les fruits stockés de plus petite tailles, dans différents emballages. Cette catégorie a montré des résultats plus élevés que prévu. »
Tempête de neige
« Chez Devos, pour bien faire notre travail, nous maîtrisons tout, du champ au frigo en passant par le tri et la commercialisation. Cette saison a confirmé que la pomme croquante, savoureuse et charnue se montre à la hauteur des attentes initiales », poursuit De Cleene. « Nous voulons d'abord la travailler nous-mêmes : la cultiver et la vendre. Entre temps, certains de nos meilleurs producteurs ont également planté Rubis Gold, mais c'est principalement sur nos propres terres que nous la produisons pour l'instant. Pour nous, il s'agit d'une grande responsabilité que de s'attaquer correctement à ce projet afin d'en tirer le meilleur. »
De Cleene assure que tout n'est pas non plus tout rose. « Beaucoup de choses se sont bien passées, mais souvent de façon différente de ce que nous souhaitions. Par exemple, nous avions prévu une grande promotion avec Studio 100 et Lidl, qui a tourné à la pire semaine de la saison en matière de ventes au détail. Toutes les prévisions été annulées, alors que nous pensions vraiment pouvoir démarrer, ce qui n'a malheureusement pas été le cas. La principale raison est que cette même semaine, une forte tempête de neige a balayé le pays, si bien que de nombreuses personnes ont décidé de ne pas sortir faire leurs courses. »
Et le jus de Rubis Gold ?
« Nous avons également dû livrer un volume limité à l'industrie car nous avons récolté deux parcelles trop tard. Cela fait partie de l'apprentissage. Surtout dans notre cas, où nous choisissons de seulement commercialiser la marque avec les meilleurs produits. Nous sommes donc très critiques quant à la qualité avec laquelle nous approvisionnons le marché. Les parcelles qui ne répondent pas à ces exigences sont sacrifiées plus rapidement. Cela a été un mal pour un bien, car nous avons effectué un petit test en produisant notre propre jus à partir de Rubis Gold. Normalement, les fruits partent à l'usine et on ne sait pas où le produit fini atterrit. Nous avons donc expérimenté le pressage avec un collègue fruiticulteur, avec pour résultat un jus particulièrement savoureux. Nous insisterons peut-être plus dans ce sens à l'avenir. »
Même en pleine phase d'apprentissage, le négociant s'attend à augmenter les volumes dans les années à venir. « De nombreux arbres sont jeunes. Nous espérons donc pouvoir répondre à la demande croissante du marché. Nous sommes sollicités de toutes parts par différents acteurs, de la production à la commercialisation, notamment au Royaume-Uni et en Scandinavie. Nous doublerons normalement le volume l'année prochaine. La saison est positive et l'engouement pour la pomme jaune sur le marché de l'Europe du Nord est palpable. A nous de construire sur cette base. »
Compétition positive des poires d'import
Au vu de la situation actuelle, De Cleene s'attend à ce que les derniers mois de la saison des poires se déroulent bien. « La Conférence a globalement connu une bonne année, qui se termine sur une note positive. La demande s'est maintenue. Traditionnellement, on voit aujourd'hui un certain nombre de lignes s'effondrer, du fait de la transition vers les fruits importés. Mais ce phénomène est compensé par le fait que les produits disponibles sont moindres. On répartit alors les volumes entre les débouchés, ce qui permet de maintenir l'équilibre du marché vers les mois d'été. Actuellement, les prix remontent tranquillement. »
« Il faut cependant noter que les poires en palox se vendent très cher. Lundi, c'était encore 1,18 et même 1,19 €/kg. Cela signifie qu'il existe encore une certaine attente du commerce. Chez nous tout est sous contrôle : nous savons exactement ce qu'il nous reste à vendre dans les mois à venir et avons gardé des poires qualitatives pour cela. Tout est planifié. » De Cleene ne craint donc pas la concurrence étrangère. « Cette concurrence existe toujours, avec des aspects positifs et négatifs. Ces imports connaissent aussi des problèmes de qualité, des volumes trop faibles ou un goût qui n'est pas au niveau. En fin de compte, beaucoup préfèrent toujours la Conférence, qui reste un vrai classique et la variété favorite de nombreux consommateurs. Nous espérons terminer la saison des poires sans souci et nous réjouissons du début de celle des cerises », conclut-il.
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