À la fin de la campagne 2022-2023, l'Association des Exportateurs du Pérou (ADEX) a annoncé sur TVPerú Noticias que le Pérou était à nouveau le premier exportateur mondial de raisins de table. Les envois ont atteint 526 857 tonnes, selon les données de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).
La croissance du secteur péruvien du raisin a été remarquable au cours des 20 dernières années et s'est faite de pair avec Provid, une association à but non lucratif fondée en 2001, qui représente actuellement plus de 70 % du volume de raisin de table péruvien exporté dans le monde.
Au cours de la dernière saison 2023-2024, la superficie cultivée était de 22 343 hectares, Ica représentant 49 % et Piura 37 % de la superficie totale cultivée, selon les données du SENASA, le Service National de Santé Agraire du Pérou.
« Nous avons eu une bonne campagne d'exportation de raisins de table », commente Manuel Yzaga, président de Provid, « en partie grâce à la stabilité politique - nous avons pu exporter le fruit de manière fluide, semaine après semaine, sans blocages de routes - et en partie à cause des conditions météorologiques défavorables pour la culture en Amérique du Nord, ainsi que dans d'autres parties de l'Amérique du Sud, ce qui a entraîné une baisse de l'offre de raisins de table sur le marché. Et c'est que lorsque le Pérou a lancé sa campagne d'exportation, autour de la semaine 38, le marché était presque vide. »
Il y a trois décennies, les variétés plantées au Pérou étaient principalement Crimson, Thompson, Flame, Sugraone et, plus tard, lorsque le marché asiatique s'est ouvert, également Red Globe. « À partir de 2015, cependant, le raisin Red Globe a commencé à perdre de sa valeur sur le marché en raison de la surproduction, ce qui a conduit de nombreux producteurs à arracher leurs cultures. Et bien qu'en 2020 le prix des raisins Red Globe ait commencé à augmenter à nouveau, dans cette saison récemment terminée, les cotations ont à nouveau chuté en raison des difficultés économiques sur le marché chinois », explique Manuel Yzaga.
Dans la campagne 2023-2024, les variétés les plus cultivées étaient Sweet Globe, représentant 22 % de la superficie certifiée, suivie de Red Globe (16 %), Autumn Crisp (14 %), Sheegene 20 – Allison (7 %) et Sweet Celebration (5 %), avec une tendance à la hausse par rapport à la saison dernière pour le raisin Autumn Crisp (+47 %) et une tendance à la baisse pour le raisin Red Globe (-13 %).
Par groupe variétal, les raisins White Seedless représentaient la saison dernière 54 % de la superficie cultivée, les raisins Red Seedless 25 %, Red Globe 16 % et Black Seedless 5 %, avec une tendance à la hausse des variétés blanches, tandis que les variétés rouges perdaient en présence.
75 % des surfaces étaient des raisins sous licence et 25 % étaient traditionnels, dans la saison 2023-2024, alors que seulement quatre ans auparavant, les raisins traditionnels dépassaient en superficie plantée les raisins sous licence. « Et c'est que les raisins traditionnels, parmi lesquels se trouvent les variétés Crimson et Thompson, perdent de leur pertinence en ne parvenant pas à atteindre le nombre suffisant de caisses avec la qualité adéquate pour l'exportation », maintient le président de Provid.
En ce qui concerne les raisins sous licence, International Fruit Genetics (IFG) et SNFL Group, aujourd'hui unis sous le nom de Bloom Fresh, et Sun World, étaient les trois principaux sélectionneurs, avec une représentation respective de 50 %, 25 % et 22 % du total des surfaces sous licence.
Concernant l'exportation, la saison 2022-2023 a établi un record avec 71,4 millions de caisses de 8,2 kg envoyées vers les marchés étrangers. Environ 90 % des envois sont réalisés entre la semaine 40 et la semaine 3, avec un pic de campagne aux semaines 47 et 48. « La saison dernière, cependant, en raison de l'influence d'El Niño, les exportations ont baissé de 12 %. Dans le nord du Pérou, la culture a souffert de taux d'humidité élevés. Les envois depuis les régions de Piura et Lambayeque ont baissé de 30 % et 40 % respectivement » , explique le président de Provid.
« Ce qui se passera la saison prochaine, nous ne savons pas. Cependant, je pense qu'il pourrait y avoir plus de volumes d'approvisionnement, car avec l'entrée d'un climat plus frais sous l'influence de La Niña, il est probable que la récolte augmente » , indique Manuel Yzaga.
Dans la saison 2023-2024, 59 % des envois de raisins étaient destinés à l'Amérique du Nord, 21 % à l'Europe et 13 % à l'Asie. Au niveau des pays, la performance des États-Unis (46 %) se démarque, suivie des Pays-Bas (12 %), du Mexique (9 %) et de la Chine (8 %).
Le développement du secteur péruvien du raisin de table dépendra, selon le président de Provid, du degré de connaissance des producteurs sur la culture et ses risques. « Nous ne pouvons pas nous laisser emporter par le court-termisme, mais nous devons nous concentrer sur la qualité du fruit et sur le contrôle des coûts. Et quand je parle de coûts, je ne fais pas référence à la main-d'œuvre, car les travailleurs méritent un salaire digne. En fait, le secteur péruvien du raisin de table paie à ses travailleurs un salaire qui est au-dessus du salaire minimum fixé par le gouvernement, car le marché du travail dans le pays est régi par les principes de l'offre et de la demande. »
Le top 10 des entreprises de raisins de table au Pérou témoigne du haut degré d'engagement et de professionnalisme dans le secteur. « Un autre point fort du secteur agricole en général au Pérou est la stabilité monétaire dans le pays. La Banque Centrale de Réserve du Pérou n'est pas dépendante des pouvoirs politiques, et en tant que telle, est capable de maintenir une faible inflation et d'éviter de grandes fluctuations du taux de change », conclut le président.
(Source des graphiques et des tableaux : Provid)
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Manuel Yzaga (Président)
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