Les élections européennes approchent à grands pas. Le jeudi 6 (et le 9 en Belgique) juin, tout le monde se rendra aux urnes. Elles sont souvent reléguées à l'arrière-plan au niveau microéconomique, mais comme le décrivent de nombreux plans de campagne, cette fois-ci, l'Europe est à un point de bascule. « Les défis à relever sont énormes », affirme Luc Vanoirbeek, secrétaire du VBT. « Il est important que nous fassions face à ces défis de façon organisée au sein de l'Europe. »
Luc Vanoirbeek explique qu'un certain nombre de questions occupent le devant de la scène lors de ces élections, à savoir : « Des facteurs auxquels nous sommes tous confrontés. Pensez aux tensions géopolitiques. Ici, on pense toujours à l'invasion de l'Ukraine, qui déterminera bien sûr notre avenir, mais cela va bien au-delà. Qu'adviendra-t-il de nos relations avec les États-Unis après les prochaines élections ? La Chine devient un acteur de plus en plus puissant, dépassant désormais les États-Unis et l'Europe. L'ordre mondial tout entier est sur le point de changer complètement. Cela crée une grande incertitude. Comment allons-nous nous organiser en conséquence ? Pensez à la défense. Nous nous sommes laissés endormir par l'idée que tout le monde resterait gentil, alors que les dirigeants avaient d'autres objectifs. »
« Nous avons également un gros travail à faire sur les questions climatiques. Regardez encore la Bavière, mais l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas, l'Espagne et la Grèce sont également en proie à de nombreux problèmes », poursuit Venoirbeek. « Ou en rapport à la vague de l'innovation. À Louvain, nous avons l'IMEC et aux Pays-Bas, l'ASML. Les fabricants de puces continueront à croître rapidement. Pour suivre cette tendance, nous devrons être soutenus, ce qui nous amène automatiquement à un point important : le financement. La plupart des États membres ont d'énormes déficits budgétaires en raison des conséquences de la crise coronale et de la crise de l'énergie. »
« Ce n'est qu'à ce moment-là que la prise de décision est à nouveau possible. Car nous devons encore voir comment nous allons l'organiser. Si vous voyez les problèmes que nous avons en Hongrie, le gouvernement slovaque ou le précédent gouvernement polonais. De plus, il y a un discours fort pour revenir à un niveau national, ce qui ne facilite pas les décisions. Je ne pense pas que ce soit un pas dans la bonne direction, car les problèmes qui se posent à nous sont des problèmes mondiaux, auxquels l'UE doit s'attaquer pour rester en phase avec son temps. »
La politique agricole européenne
Pourtant, les élections nationales ont une grande influence sur la tendance générale en Europe. Aux Pays-Bas, Geert Wilders est devenu le candidat favori. En Allemagne, en France et en Italie, les partis de droite sont également de plus en plus nombreux. « Cela se répercute également sur le secteur agricole. En effet, la droite signifie souvent que les gens sont prompts à se rapprocher des leurs et uniquement des leurs. Une certaine insécurité, où des termes tels que 'les nôtres d'abord' apparaissent rapidement. Mais je pense que nous devons nous y attaquer en tant qu'Europe, car la politique agricole suscite de nombreuses inquiétudes. Elle est également soumise à de fortes pressions. Aujourd'hui, il y a de nouveau des manifestations d'agriculteurs à Bruxelles et on le voit partout dans les rues. »
« Si vous voulez mon avis, il y a trois points importants. Le premier est la souveraineté alimentaire européenne, mais nous devons trouver un équilibre avec la durabilité. Nous ne devons pas commettre les mêmes erreurs qu'avec l'approvisionnement en énergie. Ce qui est important pour moi, et ce qui devrait devenir un discours, c'est que nous revenions à l'essentiel. La durabilité n'est qu'un élément important. Nous avons besoin de produire beaucoup de nourriture, et la culture intensive nous met en conflit avec l'environnement et la durabilité. Il est très important de continuer à produire nous-mêmes suffisamment de nourriture. Nous devons investir dans ce domaine. Le Green Deal suscite beaucoup de réactions, mais si nous voulons nous tourner sérieusement vers l'avenir, nous devrons également travailler sur la durabilité. Il est important de trouver un équilibre dans ce domaine. La durabilité n'est pas seulement verte, elle est aussi économique. Il s'agit de faire en sorte que les prix restent abordables pour le consommateur, mais aussi qu'ils soient équitables pour l'agriculteur. »
Réaliste
« Pour y parvenir, il est important de rester réaliste. Cela n'a aucun sens de dire, comme dans l'ancienne Union soviétique, que nous allons produire beaucoup sans plan précis. Il faut être réaliste, et les alternatives à la protection des cultures sont cruciales. Cela demande du temps et de l'argent, mais aussi des investissements de la part d'entrepreneurs et, par exemple, des stations d'expérimentations. Tout cela doit rester abordable. Il existe de nombreuses différences de pouvoir d'achat en Europe, mais il est important de ne pas augmenter inutilement les prix. Il faut donc cultiver de manière plus intensive, sans pour autant négliger les autres aspects. C'est un défi de taille. »
« Enfin, il faut être juste. Il ne sert à rien de positionner l'Europe comme la plus belle et la plus intelligente de la classe si, ce faisant, nous nous excluons du marché. Si nous regardons les pays voisins, nous verrons que le commerce ne diminue pas. Par conséquent, nous devrons toujours trouver un moyen de faire en sorte que les règles imposées à un pays soient compatibles avec le produit importé. Telles sont les principales énigmes des prochaines élections. Je pourrais en parler à l'infini, car tout est imaginable. Supposons que la guerre en Ukraine prenne fin et que les Ukrainiens cherchent à se rapprocher de l'UE. Cela ne sera-t-il pas difficile à vendre pour nos producteurs de céréales ? Ce sont autant d'éléments de réflexion et d'enjeux pour les élections des 6 et 9 juin. Il est donc très important que chacun exerce son droit de vote afin de ne pas avoir à affronter à nouveau ces problèmes dans les années à venir. »
Pour plus d'informations :
Luc Vanoirbeek
Verbond van Belgische Tuinbouwcoöperaties (VBT)
[email protected]
www.vbt.eu