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Jean-Hugues Belland, Interfel Nouvelle-Aquitaine :

« Nos métiers doivent s’adapter aux attentes de la nouvelle génération »

« Soutenir et développer la consommation de fruits et légumes frais », telle est la principale mission d'INTERFEL qui œuvre au quotidien pour atteindre cet objectif. Un objectif ambitieux qui demande une remise en question perpétuelle de la filière qui se heurte de plus en plus à un manque de main d'œuvre qui in fine, limite le développement de la production française. Face à ce constat, le Comité régional d'Interfel Nouvelle-Aquitaine a décidé de prendre la problématique à bras le corps, en luttant contre la méconnaissance des métiers de la filière par la sensibilisation des jeunes notamment.

Réunis le 23 mai dernier en Assemblée Générale sous la présidence de Jean-Hugues Belland (président) et Jean-Louis Chapeyroux (vice-président), le Comité régional a présenté les derniers chiffres clés de production et consommation pour la région Nouvelle-Aquitaine et a échangé sur l'attractivité des métiers et les besoins en compétences et en formation pour faire connaitre la diversité des emplois proposés par les entreprises de la filière sur le territoire.

A droite : Jean-Hugues Belland

Un CAP Primeur fruits et légumes pour mieux former aux métiers de la filière
« On se rend compte qu'il y a un manque de formation dans la filière et un gros écart entre les profils », commente Jean-Hugues Belland. « Il y a beaucoup de bac+5, mais peu de formations entre le bac et le niveau ingénieur. Or, nous avons un grand besoin en formations bac+2. Nous travaillons donc sur plusieurs axes pour pallier ce manque : nous nous sommes rapprochés de Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine, et leur avons proposé de visiter des entreprises de la filière et ainsi les accompagner pour mettre en place un programme conforme aux attentes des entreprises. Au niveau de la profession, nous avons créé des vidéos pour présenter les spécificités des métiers de la filière. Enfin, nous valorisons des formations telles que le CAP Primeur fruits et légumes qui convient aussi bien aux primeurs qu'aux grossistes. Une formation avec une orientation en amont et pas seulement commerciale comme ce fut le cas jusqu'à présent ».

De la sensibilisation auprès des jeunes
Des actions soutenues par une communication renforcée et une sensibilisation au sein des lycées : « On s'aperçoit souvent que les métiers avec une fonction High-Tech sont ceux qui sont les plus connus, les plus mis en avant. On parle très peu des métiers qui composent notre filière. Voilà pourquoi il y a un grand besoin de sensibilisation auprès des jeunes. Jusqu'à présent, notre filière était animée par une forme de consanguinité où les enfants des producteurs et commerçants reprenaient l'activité une fois le départ en retraite de leurs parents. Mais aujourd'hui, la nouvelle génération n'a plus envie de reprendre. Nos métiers sont perçus comme étant très difficiles en termes de saisonnalité et de contraintes horaires, apportant peu de garanties. Un phénomène qui s'accentue avec le changement climatique. A nous d'ouvrir nos métiers à d'autres horizons et de nous adapter aux attentes de la génération qui arrive ».

Le développement de la robotisation et l'automatisation des tâches
Redorer le blason des métiers de la filière, c'est tout à fait possible selon le président d'Interfel Nouvelle Aquitaine, sous réserve de quelques adaptations aux attentes de la nouvelle génération : « Nous travaillons activement avec le CTIFL pour l'automatisation des tâches. La robotisation de la cueillette et le traitement de la marchandise en entrepôts sur l'amont de la filière peuvent apporter un réel confort à nos jeunes. En parallèle, nous souhaitons travailler en plus étroite collaboration avec des organisations, comme la SAFER, par exemple,pour l'aide à l'installation des jeunes producteurs. Au niveau du commerce, nous devons passer par une réorganisation du travail qui n'est pas simple puisqu'il est plus facile de transporter la marchandise la nuit pour que les consommateurs l'aient dès le matin. Autant d'adaptations dont nous n'avions pas mesuré l'intérêt car on nous n'en avions pas besoin, mais qui deviennent aujourd'hui nécessaires pour attirer les jeunes vers nos métiers ».

Des secteurs et des zones plus touchés que d'autres
Si tous les métiers de la filière sont confrontés au manque de main d'œuvre, ce sont ceux en amont qui sont le plus touchés particulièrement dans le secteur arboricole et dans des zones reculées : « Les grandes cultures déjà semi-industrialisées souffrent de ce problème, mais moins qu'en arboriculture où certains exploitants ont les moyens financiers et fonciers de s'agrandir, mais ne le peuvent parce qu'ils ont trop de difficultés à embaucher. Par ailleurs, on observe deux dynamiques différentes en fonction des zones géographiques : sur la façade atlantique, il y a moins de souci en termes de reprise des entreprises que dans des départements plus ruraux. Les jeunes veulent être à proximité des axes de communication. Il est plus facile d'être arboriculteur à 80 km de Bordeaux que de Limoges ».

Un gain d'intérêt pour la filière depuis la crise du Covid
Ce manque de main d'œuvre soulevé depuis de nombreuses années a été accentué depuis la crise du Covid, qui a tout de même été à l'origine d'une réelle prise de conscience : « Jusqu'en 2020, les aides à l'installation dans notre région s'articulaient principalement autour du secteur de l'industrie aéronautique et du vin. Mais la crise du Covid a mis en avant l'importance capitale du secteur agricole, qui nourrit la population. Les instances politiques sont depuis beaucoup plus ouvertes à cette problématique pour laquelle on sent une réelle prise de conscience ».

Les derniers chiffres clés de la filière des Fruits et Légumes Frais en Nouvelle- Aquitaine
Au niveau régional, 830 000 tonnes de fruits et légumes frais sont récoltés, en moyenne, chaque année. Au niveau national, la Nouvelle-Aquitaine est la première région productrice d'asperges, de carottes, de fraises, de kiwis et de noisettes. Elle se classe à la deuxième place pour la production de tomates, aubergines, framboises, noix et châtaignes. Elle occupe la troisième place du podium pour la production de melon, courge, citrouille, potiron et prune.

En termes de consommation, 158 kg de fruits et légumes frais sont achetés en moyenne par ménage néo-aquitain chaque année pour un budget moyen de 403 €. Des achats qui s'effectuent très majoritairement (73 %) en grande distribution.

La filière néo-aquitaine représente actuellement 5.157 entreprises (hors grandes surfaces généralistes et restauration collective) et 24.160 emplois en ETP (Equivalent Temps Plein), dont de nombreux emplois saisonniers. Bien implantée dans toute la région, elle génère un chiffre d'affaires de 3,6 milliards d'euros, dont 1,6 milliards d'euros au stade de la consommation.

Pour plus d'informations :
Julia Badets
[email protected]
juliarp.com