Le 27 juin dernier, le - Bureau National Interprofessionnel du Kiwi (BIK) a organisé son Assemblée Générale suivie de la première restitution technique des travaux de recherche-expérimentation de l'année 2024, à Saint-Lon-les-Mines, dans les Landes. Le point sur la journée.
© BIK
Lutte contre la francisation : création de la base de données 'Origine France'
Parce que la lutte contre la francisation est l'une des principales préoccupations du BIK, celui-ci travaille à la création d'une base de données « origine France » pour pouvoir identifier par analyse (analyses isotopiques et RMN) l'origine France des kiwis, « et ainsi orienter les possibles falsifications d'origine. Au bout de 3 années de construction de cette base de données et l'introduction cette saison d'échantillons étrangers dans cette base, les résultats sont très positifs : les limites de l'origine France sont consolidées, et l'usage des données est jugé fiable pour les échantillons français (bien classés à 99 %) et étrangers (bien classés à 72 %). L'année 2024 sera donc une année de consolidation de la base de données, entre autres en accroissant le nombre d'échantillons étrangers. Cet outil devrait ainsi permettre dans les prochaines années de contribuer à la protection des kiwis origine France ».
'Défaillance' des moyens de protection
Une des préoccupations « majeures » de l'année en cours est la défaillance des moyens de protection, et particulièrement en France. Les travaux du BIK pour le « Comité de solutions » sont toujours en cours. « Aujourd'hui, sur les 35 usages kiwi répertoriés en Europe, 8 n'existent pas en France bien que pour 6 d'entre eux les maladies ou ravageurs soient présents dans l'Hexagone (les deux restants étant des ravageurs présents en Espagne et Italie, dont on peut craindre qu'ils arrivent prochainement en France). Plus alarmant encore, sur les 15 usages essentiels existants en France pour les producteurs, 11 sont non ou mal pourvus – bientôt 12 voire 13. Et lorsqu'on regarde du côté des substances actives d'intérêt fort, seules 9 % d'entre elles sont autorisées en kiwi en France contre 56 % en Italie, 49 % au Portugal et 39 % en Grèce. Les attentes des kiwiculteurs sont donc fortes sur ce dossier, eu égard aux impasses auxquelles ils font face ». Jérôme Ossard, Président d'Audace, est intervenu pour rappeler que « 75 substances actives qui risquent d'être prochainement supprimées, pouvant entraîner la suppression de 1772 autorisations de mise sur le marché de spécialités phytosanitaires. Les carences observées en kiwi ne sont malheureusement pas un cas isolé en France, l'ensemble des autres cultures étant concernées, plus ou moins gravement, par ce problème ».
Travaux en cours : punaise diabolique, dépérissement et irrigation
Parmi les travaux en cours mené par le BIK : la punaise diabolique qui peut occasionner des dégâts importants et provoquer la chute des fruits. C'est donc pour tenter de trouver des solutions de biocontrôle que le BIK a participé au projet POLCKA* (régulation des punaises PentatOmides en cuLture de Choux, Concombres, Kiwis et Aubergines) « en vue de rechercher des solutions de lutte alternatives et complémentaires à la lutte phytosanitaire. Si l'étude de la maturation ovarienne a permis de valider en France le modèle connu pour prédire le 1er pic de ponte de la punaise diabolique, les essais de répulsifs et méthodes alternatives n'ont pas démontré à ce jour d'efficacité. Les essais 2024 sont orientés autour de 3 axes : les pièges d'hivernage, les plantes répulsives et les lâchers augmentatifs de Trissolcus mitsukurii, parasitoïde de la punaise diabolique présent en Nouvelle-Aquitaine. »
*Le projet POLCKA est un projet collectif de 3 ans co-financé par FranceAgriMer avec plusieurs partenaires : Invenio, le BIK, le CVETMO, le GRAB, l'INRAE Sofia Antipolis et Koppert.
Deuxième point, le dépérissement en verger de kiwi qui constitue aujourd'hui une autre problématique majeure de la culture de kiwi. Le BIK a participé début 2024 au XIe symposium international sur le kiwi organisé par l'ISHS pour présenter ses travaux. « Les échanges engagés avec d'autres chercheurs ont abouti en juin 2024 à une visite d'essais en Italie. Et les travaux menés par les italiens tendent à démontrer que l'engorgement en eau des sols serait un facteur majeur expliquant le dépérissement, en interaction avec les pratiques agronomiques (irrigation en premier lieu) et le climat, et que des solutions agronomiques appropriées à la sévérité du dépérissement peuvent permettre de restaurer un verger dépérissant. Enfin l'irrigation : des essais ont démarré début mai 2023 avec pour objectif d'étudier les effets de chaque système d'irrigation sur le système racinaire des vergers de kiwi. Le but premier est de connaître la répartition de l'eau dans le sol (bulbe d'irrigation) et, de fait, la répartition des racines et leur activité, ainsi que les conséquences sur l'appareil végétatif, mais également de déceler un potentiel stress hydrique engendré. Les
résultats pourraient permettre de choisir au mieux le système d'irrigation en fonction des besoins du kiwi et des caractéristiques pédologiques de la parcelle (la météo pluvieuse de 2023 et de début 2024 n'a toutefois pas permis de mettre en œuvre l'ensemble du protocole) ».
Un essai ombrières photovoltaïques à venir
Un essai visant à étudier le comportement du kiwi sous ombrière photovoltaïque sera lancé au dernier trimestre 2024. L'objectif est de suivre le comportement physiologique du kiwi dans de telles conditions afin de vérifier si la culture sous ombrières photovoltaïques est compatible avec l'Actinidia.
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