La campagne 2025 des agrumes en Argentine se déroule avec des volumes stables et des prix fermes en Europe, dans un contexte marqué par une hausse des coûts et une reconfiguration de la carte des exportations. « Les volumes sont similaires à ceux de l'année dernière, mais nous devons faire face à une augmentation de 15 % des coûts en dollars. A cela s'ajoute une appréciation du taux de change argentin qui a augmenté les coûts de 25 % en glissement annuel. Toutefois, la demande européenne a réussi à absorber cet ajustement, principalement dans le cas des citrons, grâce à une sortie précoce de l'Espagne et de la Turquie du marché », expliquent Walter Scotton, directeur commercial et logistique, et Gonzalo Piñeiro, chef du département des opérations logistiques de Ledesma. L'entreprise prévoit d'exporter environ 20 000 tonnes d'agrumes, dont 13 000 tonnes d'orange Valencia et environ 6 000 tonnes de citron.
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« L'Espagne a terminé sa saison Verna plus tôt que prévu et la Turquie a brusquement réduit ses exportations après une gelée à la fin du mois de mai. Cela a avancé le changement d'hémisphère et renforcé le marché des citrons argentins avec des prix qui se sont maintenus entre 20 et 25 euros FOB par carton de 15 kg. »
© Ledesma Dans le cas des citrons, le principal marché cette année a été l'Europe, dans un renversement par rapport à 2024, lorsque les États-Unis ont absorbé la majeure partie du volume. « Les chiffres étaient inversés : en 2024, 70 000 tonnes étaient envoyées aux États-Unis et 35 000 en Europe ; cette année, c'est l'inverse. Les citrons californiens ont prolongé leur saison, tandis que l'Europe a été privée d'approvisionnement en raison de la baisse de production en Turquie et en Égypte. »
En ce qui concerne l'orange Valencia, dont les exportations sont concentrées dans l'Union européenne en raison du manque d'accès au marché américain, les perspectives sont également positives. « Nous n'avons pas encore de prix fixes, mais les références de l'hémisphère nord montrent une amélioration par rapport à 2024. L'Espagne a connu une baisse de production due à la pluie et à la chaleur, et l'Égypte a également moins d'offre et plus de destinations industrielles, ce qui ouvre de l'espace pour nos fruits. »
En logistique, si les tarifs n'ont pas changé de manière significative, le poids des coûts reste déterminant. « 70 % de nos coûts sont liés au taux de change et 30 % à la logistique, ce qui justifie notre orientation vers l'industrie : aujourd'hui, 80 % de notre production est destinée aux jus congelés, où les coûts de fret sont jusqu'à 15 fois plus efficaces par conteneur que pour les fruits frais. »
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Le secteur doit encore relever le défi de l'accès au marché américain des agrumes doux, qui reste fermé malgré les protocoles phytosanitaires déjà en place. « Nous travaillons au niveau politique pour obtenir cette ouverture. Ce serait un pas important vers la diversification de nos débouchés. »
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Walter Scotton et Gonzalo Piñeiro
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