La cinquième édition du concours Un des Meilleurs Apprentis de France Primeur a révélé 4 jeunes talents le 28 juin dernier à Strasbourg. Si ce concours apporte aux étudiants en CAP Primeur une valorisation supplémentaire, il est aussi gage d'une certaine garantie pour les professionnels qui cherchent à recruter. Rencontre avec Cindy Levy, gérante de deux magasins de fruits et légumes dans le 17e arrondissement à Paris, qui recrute des MAF depuis plusieurs années déjà. « Nous avons du mal à recruter des jeunes car le métier de primeur ne correspond pas à l'image que l'on s'en fait. On pense que l'activité d'un primeur se cantonne à vendre des fruits et légumes. Mais c'est bien plus que cela. Au-delà d'être commerçants, nous sommes aussi des artistes ».
© Planète Fruits
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Primeur : un métier enrichissant et source d'épanouissement
Un métier qui a beaucoup évolué depuis quelques années : « J'ai toujours baigné dans les fruits et légumes. D'abord incitée par mes proches à me destiner à une toute autre profession, je me suis dirigée vers le commerce international. Puis j'ai décidé de revenir aux sources. Car être primeur aujourd'hui, c'est pratiquer un métier moderne qui a beaucoup évolué ces dernières années. Il faut s'enlever de la tête cette image arriérée d'une profession vieillissante. C'est un métier de terrain, complet, où nous sommes actifs dans une ambiance souvent familiale et où l'ouverture d'esprit est primordiale. Les jeunes ont plein de choses à apporter à ce métier dans lequel ils peuvent pleinement s'épanouir. A l'image de notre génération, qui a beaucoup participé à la transformation de la profession.».
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Un métier de précision destiné à des candidats motivés et concernés
Cindy Levy a recruté plusieurs apprentis depuis la création du CAP Primeur. En sus des compétences et de la garantie qu'offre la distinction de MAF, elle recherche avant tout des candidats motivés et concernés : « Il s'agit de deux qualités qui en nourrissent plein d'autres : la ponctualité, la rigueur, la volonté, l'envie de bien faire et de donner satisfaction etc. Des qualités en somme recherchées dans la plupart des métiers. Un bon primeur va faire des besoins de sa clientèle sa priorité. Car si les gens viennent faire leurs courses chez un primeur, c'est qu'ils recherchent un service premium qu'ils n'auront pas en grande surface. Des conseils, des échanges, mais aussi une qualité de produits qu'ils ne trouveront pas ailleurs ».
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« C'est un métier de précision, qui demande à être pointilleux, minutieux, perfectionniste et avoir un esprit critique. S'il y a le moindre problème au niveau de la qualité des produits, il doit les écarter. Nous ne remettons d'ailleurs jamais la parole de nos employés en doute, on attend d'eux qu'ils aient cette autonomie et cette capacité de jugement en ce qui concerne le produit mis en rayon. Un primeur sait aussi s'adapter aux nouvelles habitudes de consommation. Aujourd'hui, il ne suffit pas d'avoir un bon produit, d'autres critères comme la saisonnalité, le local et l'écoresponsabilité sont devenus très importants pour les consommateurs. Nous aimons nous tourner vers des profils MAF car ils ont fait la démarche d'aller chercher la distinction, ce qui prouve qu'ils ont un réel intérêt pour le métier. Mais ce qui compte in fine, c'est la motivation dans la durée ».
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Sourcer les meilleurs produits…
Outre l'aspect commercial, le sourcing constitue également une facette essentielle du métier de primeur : « Notre métier consiste à vendre des produits de qualité. Nous allons donc tous les matins sur le MIN de Rungis pour faire nos achats. Nous avons un très grand nombre de références : légumes, produits de saison, fruits exotiques etc. nous sommes plusieurs acheteurs et nous nous partageons le travail. Afin de trouver les meilleurs produits, nous goûtons un peu de tout, ce qui représente notre force : absolument tous les produits mis en étalage ont été goûtés en amont. Nous sommes également connus pour le fait de ne pas être fidèles. Aujourd'hui nous achetons à untel, mais demain il est possible que nous achetions à un autre. La qualité et le goût du produit sont les deux critères essentiels de notre sélection. Proposer toujours de beaux produits au fil des années nous a permis de nous constituer une clientèle fidèle. De beaux produits que nous sublimons via des théâtralisations que l'on vient mettre en place tôt le matin avant l'ouverture du magasin. Nous formons d'ailleurs notre équipe à théâtraliser le produit afin de provoquer l'effet « Whaou », cette impression de faire ses courses dans un environnement privilégié, qui nous permet de recruter de nouveaux clients. La disposition des produits est primordiale, il faut que le client ait envie de tout acheter au moment où il rentre dans le magasin ».
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… Au meilleur prix
Dans un contexte économique où le pouvoir d'achat a été impacté ces dernières années, la qualité et le service – aussi premium qu'ils peuvent être –, doivent tout de même être abordables : « Même si nous avons la chance d'être situés dans un quartier où le prix est secondaire,nous faisons attention à ce que nous achetons pour ne pas outre-passer le budget des clients. Si nos clients nous disent que le produit est bon mais qu'il ne vaut pas le prix, nous avons perdu. A nous d'être plus exigeants aux achats, de nous battre un peu plus pour obtenir le meilleur prix possible, tout en veillant à ce que chaque partie prenante soit convenablement rémunérée – c'est important de valoriser chaque maillon de la filière. La négociation, c'est ce qui fait aussi le charme de Rungis, et l'art de négocier pour proposer nos produits au juste prix, c'est encore une autre facette du métier de primeur ».
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Pour plus d'informations :
Marie Daniel
Saveurs Commerce
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www.saveurs-commerce.fr
