La guerre commerciale entre les États-Unis et l'Union européenne a abouti à un accord après des mois de négociations. Au cours de ce processus, un droit d'importation de 15 % a été convenu pour les produits agricoles européens, au lieu des 30 % initialement menacés.
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Selon l'analyste sectoriel Jelmer Schreurs d'ABN AMRO, l'impact sur les producteurs et négociants néerlandais de fruits et légumes restera relativement limité. « Pour le secteur des fruits et légumes néerlandais, les dégâts ne sont pas trop importants. Les groupes de produits tels que le poisson, les produits laitiers et la viande sont les plus touchés. Pour les fruits et légumes, nous prévoyons une baisse des exportations vers les États-Unis d'environ 31 %, soit 93 millions d'€. Sur l'ensemble des exportations agricoles néerlandaises, cela ne représente qu'une part limitée. »
Pression sur les prix due à l'augmentation de l'offre américaine
Bien que l'impact direct sur les exportateurs néerlandais de fruits et légumes semble mineur, Schreurs met en garde contre un effet indirect. En effet, l'accord élargit également les quotas d'importation européens pour les fruits secs, les pommes de terre et certains produits végétaux, entre autres. Cela permet à un plus grand nombre de produits américains d'entrer sur le marché européen, créant ainsi une concurrence supplémentaire et une pression sur les prix. « Aux Pays-Bas, les fruits secs ne représentent qu'un segment relativement restreint - pensez aux dattes ou aux abricots, des produits qui proviennent principalement d'autres pays. Pour les fruits et légumes frais, l'effet est encore plus limité. Les volumes en provenance des États-Unis sont faibles par rapport à l'offre européenne totale. »
Peu de changement pour les producteurs
Pour les producteurs et les négociants néerlandais, les prix restent principalement déterminés par l'offre et la demande au sein même de l'Europe. « Les prix des fruits et légumes aux Pays-Bas sont davantage influencés par des facteurs tels que les conditions météorologiques, les rendements des cultures et les habitudes de consommation en Europe. L'accord commercial avec les États-Unis ne joue qu'un rôle modeste à cet égard. »
Les droits de douane sur le soja et le maïs ne sont pas à l'ordre du jour
Pour les éleveurs néerlandais, il est particulièrement important que les contre-mesures européennes aient été retirées de la table. Cela signifie que les droits d'importation sur des produits tels que le soja et le maïs, essentiels pour l'industrie de l'alimentation animale, ne seront pas maintenus. Cela limitera les augmentations de coûts et les pressions inflationnistes.
Les règles de durabilité changent
Un aspect frappant de l'accord est que les valeurs européennes en matière de durabilité et de sécurité alimentaire ont été en partie utilisées comme monnaie d'échange. La Commission européenne étudie notamment la possibilité d'assouplir les réglementations relatives à la certification des aliments et à la lutte contre la déforestation. Les critiques craignent que cela n'entraîne un affaiblissement des normes européennes. Schreurs souligne que ce risque est réel, mais difficile à quantifier. « L'Europe a toujours été connue pour sa fermeté en matière de développement durable. Aujourd'hui, elle semble plus disposée à faire des concessions, bien que Bruxelles elle-même affirme que ce n'est pas le cas. Pour les producteurs néerlandais, cela pourrait aboutir à des conditions de concurrence inégales si la législation nationale n'est pas assouplie. »
Incertitude
L'avenir de l'accord n'est cependant pas garanti. Le Parlement européen s'y oppose, tandis que du côté américain, l'incertitude règne quant à la viabilité juridique des droits de douane à l'importation. « La décision n'est pas encore définitive. Les dynamiques politiques pourraient encore faire basculer les accords. »
Relativement indemne
Pour le secteur néerlandais des fruits et légumes, cela signifie pour l'instant qu'il faut garder les yeux sur l'Europe. Les volumes à destination des États-Unis sont faibles et la concurrence des importations américaines limitée. Par conséquent, les producteurs semblent pour le moment sortir relativement indemnes de cette situation.
Consultez et téléchargez ici le rapport complet (en néerlandais)
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