Un blocage de tracteurs dans le deuxième port de Grèce, celui de Thessalonique, a été annoncé pour le vendredi 12 décembre par les agriculteurs du grand blocus de Malgara, situé à la périphérie de Thessalonique. Il s'agit d'un nouveau blocage portuaire après ceux de Volos et de Mytilène, ainsi que le blocage de deux aéroports en Crète, qui ont eu lieu mardi et mercredi et ont été marqués par une intense violence policière.
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Confrontés à une impasse économique sans précédent et exigeant des mesures immédiates pour soutenir leur travail et leurs revenus, les agriculteurs grecs ont choisi de bloquer les ports et les aéroports au cours de la deuxième semaine de leur mobilisation nationale. Dans le même temps, ils maintiennent les barrages de tracteurs à tous les postes de douane frontaliers et les ont multipliés sur les principaux axes routiers, atteignant désormais près de 70, qu'ils soient permanents ou fréquemment répétés.(Voir sur ce lien la carte mise à jour de tous les barrages actifs)
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Mercredi 10 décembre, des unités spéciales de la police ont bloqué le pont Rio-Antirrio, d'importance nationale, pour empêcher les agriculteurs de laisser les véhicules passer librement aux péages. Elles ont même bloqué les ambulances, tandis que les agriculteurs distribuaient des agrumes aux automobilistes. (crédit photo : 902.gr)
Comme nous l'explique M. Kostas Sefis, président de l'association agricole de Kymina-Malgara : "Nous voulons procéder à un blocage symbolique du port de Thessalonique. C'est une idée que nous avions en tête, mais c'est aussi une réponse au gouvernement que nous n'avons pas peur de ses menaces. Il s'agit d'une lutte pour la survie et nous ne reculons pas. Nous ne faisons qu'aller de l'avant. S'ils veulent nous mettre en prison, qu'ils viennent nous arrêter".
M. Sefis fait référence à la décision prise il y a deux jours par le parquet suprême nommé par le gouvernement, qui a demandé aux autorités chargées de l'application de la loi d'agir d'office contre les mobilisations des agriculteurs, c'est-à-dire sans attendre les poursuites judiciaires. Auparavant, le gouvernement avait tenté de cultiver l'opposition de l'opinion publique à l'égard des agriculteurs, en parlant de perturbation de la vie quotidienne. "Les solutions passent par le dialogue. Les formes extrêmes de protestation, telles que les blocages, peuvent exercer une pression mais, en fin de compte, rendent la vie quotidienne plus difficile", avait déclaré le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, quelques jours avant la décision du tribunal, mais les agriculteurs ont immédiatement rejeté son invitation, la jugeant insincère.
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Agriculteurs bloquant le port de Volos par voie terrestre avec leurs tracteurs, mercredi 10 décembre. (crédit photo : 902.gr)
Le gouvernement n'a pas réussi à isoler les blocages des agriculteurs, car la solidarité est exprimée quotidiennement par les principaux syndicats de travailleurs et d'autres organisations de masse, et même par des associations d'anciens militaires et policiers. En outre, les syndicats de travailleurs participent désormais aux mobilisations. Le blocage du port de Thessalonique aura lieu en coordination avec les syndicats de la ville, tandis que des grèves de solidarité seront organisées mardi prochain, le 16 décembre, à Lesvos et à Karditsa, ainsi qu'à Larissa, qui abrite une importante industrie de produits frais.
Pour résumer la deuxième semaine des intenses mobilisations des agriculteurs en Grèce, elles sont déjà décrites comme les plus importantes des trois dernières décennies, et c'est la première fois qu'un soutien aussi large est exprimé par les syndicats de travailleurs et d'autres syndicats. La répression gouvernementale n'a pas réussi à les affaiblir par la force. Au contraire, les agriculteurs sont devenus encore plus indignés, voyant le gouvernement les poursuivre au lieu de poursuivre les personnes impliquées dans le scandale des subventions agricoles de plusieurs millions d'euros, y compris deux anciens ministres de l'agriculture du parti au pouvoir.
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Pêcheurs bloquant le port de Volos par la mer avec leurs bateaux, mercredi 10 décembre. (crédit photo : 902.gr)
La semaine prochaine commence avec des décisions clés sur l'escalade des mobilisations, qui devraient être prises samedi lors de la première réunion nationale des agriculteurs, deux semaines après le début de leurs actions coordonnées, tandis que des mobilisations supplémentaires de la part des syndicats de travailleurs sont également possibles. Nous continuerons à rendre compte des développements les plus importants.
