Des milliers d'agriculteurs réunis à Bruxelles

En parallèle des manifestations agricoles dans l'Hexagone, liées à l'abattage de cheptels dans le cadre de la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), plusieurs milliers d'agriculteurs européens se sont réunis à Bruxelles pour exprimer leur opposition au Mercosur mais également au MACF (taxe carbone) ainsi que l'avenir de la PAC.

© FNSEA

Entre 7 000 et 10 000 agriculteurs, une mobilisation « historique » selon la FNSEA
Plus de 7 000 agriculteurs ont manifesté jeudi dans les rues de la capitale belge, à l'appel du syndicat européen Copa-Cogeca, pour dénoncer la ratification de l'accord UE-Mercosur, mais aussi la taxe carbone sur les engrais et l'avenir de la Politique agricole commune (PAC). Selon la police bruxelloise, 7 300 personnes ont pris part à la mobilisation, accompagnées de près de 950 tracteurs, paralysant plusieurs axes du quartier européen. Des agriculteurs venus de 25 pays, dont 4 000 de Français d'après la FNSEA qui annonce, elle un total de 10 000 manifestants, alors que s'ouvrait un sommet des chefs d'État et de gouvernement.

L'accord sur le Mercosur reporté
Dans ce contexte de forte mobilisation, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le report à janvier prochain de la signature de l'accord UE-Mercosur. Selon le site Euractiv l'accord devrait être signé le 12 janvier. Un report obtenu notamment sous la pression de la France et de l'Italie, mais jugé insuffisant par les organisations agricoles. La FNSEA a estimé que ce report « n'est pas suffisant » et a appelé ses adhérents à rester mobilisés. De son côté, la Coordination rurale a dénoncé une « manœuvre inacceptable », estimant que la signature de l'accord serait simplement repoussée dans l'espoir que la colère agricole retombe après les fêtes.

© FNSEA

Vers une trêve de Noël ?
A l'approche des fêtes, les syndicats agricoles ont également évoqué la possibilité d'une trêve de Noël. Reçus ce vendredi à Matignon par le Premier ministre Sébastien Lecornu, les représentants de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs ont indiqué être disposés à lever temporairement les actions afin de ne pas pénaliser les Français pendant les fêtes. Le syndicat agricole a toutefois prévenu que cette trêve ne pourrait être envisagée « sans engagements très concrets », assortis d'une mise en œuvre rapide, avant le prochain Salon de l'Agriculture fin février. Le président des Jeunes Agriculteurs, Pierrick Horel, a également confirmé son intention de respecter cette trêve, tout en soulignant que « le compte n'y est pas » et que la mobilisation reprendrait à la rentrée. De son côté, la Coordination rurale a conditionné toute levée des blocages dans le Sud-Ouest à une évolution de la stratégie sanitaire du gouvernement face à la dermatose nodulaire contagieuse. Le gouvernement a, quant à lui, averti qu'il ne « tolérerait plus de nouveaux blocages » durant les fêtes, tout en appelant à l'apaisement.

Mobilisation au Touquet devant la villa d'Emmanuel Macron
© FDSEA Pas-de-Calais
Sur le sol français, la contestation se poursuit également. Ce vendredi, une trentaine d'agriculteurs, accompagnés d'une vingtaine de tracteurs et de plusieurs remorques, se sont rassemblés au Touquet (Pas-de-Calais), devant la villa du président Emmanuel Macron, à l'appel de la FDSEA. Une action qualifiée de « symbolique » par les organisateurs, marquée par l'installation d'un cercueil sur lequel figuraient les slogans « RIP Agri », « Non Mercosur » ou encore « Mange français ». Les manifestants dénoncent un « ras-le-bol généralisé ». Selon le ministère de l'Intérieur, 110 actions agricoles ont encore été recensées jeudi en France, rassemblant plus de 5 000 agriculteurs, signe d'une mobilisation qui reste vive à l'approche des fêtes de fin d'année.