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Les producteurs africains de fruits réclament une juste rémunération de la banane par la grande distribution

L'industrie de la banane semble être dans une crise. À la fin de l’été, plusieurs producteurs de bananes s'étaient plaint de la pression exerçait la chaîne de magasins Aldi afin de réduire le prix que ce fruit.

Aujourd'hui encore ils élèvent leur voix. Les dirigeants d’Afruibana ont écrit une lettre à la grande distribution, réclamant une rémunération plus juste de ce fruit très populaire. Vous pouvez lire le contenu de cette lettre ci-dessous :

Alors que la polémique internationale autour du prix d’achat du carton de bananes par la grande distribution en 2019 enfle depuis plusieurs semaines, nous, producteurs africains de fruits, nous voulons exprimer notre solidarité avec la démarche de nos confères et concurrents latino-américains et, dans notre volonté d’avancer vers un monde et un commerce plus équitables, attirer l’attention sur la dégradation continue des conditions d’achat de nos fruits. En demandant pour l’année 2019 une baisse supplémentaire de près de 9% du prix d’achat du carton de bananes, avec une baisse sur le prix d’achat de l’ananas qui pourrait suivre également, la grande distribution manifeste son incompréhension, trop commune dans le secteur, des chaînes de valeur fruitières et témoigne d’une forme d’indifférence aux enjeux socio-économiques des territoires mondiaux du fruit.

Nous tenons solennellement à nous joindre à cet appel de nos confères et concurrents latino-américains parce que nous partageons avec eux ce souci de voir se pérenniser des modèles économiques justes et durables, prenant en compte l’intérêt de toutes les parties prenantes, plutôt qu’une spirale perpétuelle de mise en concurrence aveugle. Un juste prix d’achat de la banane doit permettre à la fois d’amortir les structures de coût qui conditionnent sa production et favoriser un partage équitable des fruits du labeur, mais aussi donner à ses acteurs les moyens d’investir dans la transformation et l’adaptation continue de leur modèle économique, social et environnemental intégré : investissements dans les communautés rurales africaines au moyen d’infrastructures d’éducation, de santé et de logement et la poursuite de pratiques culturales vertueuses et en amélioration continue. C’est ainsi que nous pouvons contribuer à une croissance économique durable et inclusive, qui bénéficie véritablement à l’ensemble des parties prenantes.

Toutefois la grande distribution ne semble pas se soucier de ces aspects cruciaux dans sa politique d’approvisionnement en banane ou autres fruits. Pourtant, les consommateurs, qui sont avant tout des citoyens, sont de plus en plus sensibles aux enjeux sociétaux liés aux produits qu’ils achètent. De plus, les pouvoirs publics, qu’ils soient africains ou européens, sont attachés à bâtir ensemble les fondations d’une croissance durable et partagée entre les deux continents.

En tirant en permanence les prix vers le bas, la grande distribution a le pouvoir de précipiter la destruction d’une industrie africaine pourtant créatrices de richesses et d’emplois en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Ghana et dans d’autres pays du continent. En Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Ghana, l’industrie de la banane fournit plus de 28 000 emplois directs et 50 000 emplois indirects, avec un impact considérable dans le développement des zones rurales. Pour les jeunes et les femmes de ces régions, l’industrie de la banane représente une rare opportunité d’accéder à des emplois non-qualifiés et qualifiés, offrant une rémunération décente et des possibilités de progression professionnelle.

Ce problème, dont souffrent les plus grands producteurs de bananes mondiaux d’Amérique latine, est encore plus aigu pour nous producteurs de moindre échelle, dont les modèles sont plus sensibles aux variations de prix. Ces pressions engendrent un écrasement continuel des parts de marché et menace chaque jour la survie d’une quelconque diversité dans la concurrence et de choix pour les consommateurs.

Des prix excessivement bas ne sont en aucun cas des prix justes, et les citoyens comme les pouvoirs publics en sont les premiers conscients. C’est pourquoi nous appelons l’ensemble des parties prenantes – pouvoirs publics, entreprises de la banane, grande distribution, consommateurs – à s’asseoir autour d’une table et convenir ensemble d’un prix plus juste, plus durable et plus humain.

C’est par des initiatives de bon sens sur des sujets essentiels que nous pouvons tous faire notre part pour encourager les bons modèles d’entreprise, atténuer le creusement des inégalités et du fossé nord-sud et permettre l’avènement d’un monde plus équitable.

Les signataires

M. Joseph Owona Kono, président d’Afruibana

M. Jean-Marie Kakou-Gervais, vice-président d’Afruibana

M. Anthony Blay, vice-président d’Afruibana


Source : agenceecofin.com

Date de publication: