À l’approche du 29 mars, les ports de la Manche et de la mer du Nord se préparent au pire en termes de contrôles douaniers ou d'évolution du trafic.
Dans ce climat d’incertitude, la Bretagne a dégagé une enveloppe de 1,8 million d'euros pour financer des bâtiments provisoires sur les ports de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et Roscoff (Finistère) dans l'éventualité d'un Brexit dur, sans accord. Des guérites et des conteneurs réfrigérés vont être érigés pour accueillir les marchandises qui seront contrôlées par les nouveaux inspecteurs vétérinaires et douaniers.
Sans éléments de réponse concernant la question des taxes douanières et le contrôle des marchandises britanniques, les responsables portuaires sont dans le brouillard : « On est dans une situation d'ignorance totale. On ne peut pas anticiper. C'est d'un inconfort complet », a déclaré à l'AFP Pierre Karleskind, vice-président de la région Bretagne aux infrastructures portuaires.
Le port de Boulogne-Calais a investi 6 millions d'euros pour organiser des contrôles douaniers et vétérinaires. A Dunkerque, un corridor sécurisé de trois voies menant au terminal est en cours de travaux pour anticiper des files de camions. Si la fluidité n’est pas assurée, des travaux beaucoup plus importants pourraient être engagés après le Brexit, estimés pour l'heure à 25 millions d’euros.
« Actuellement, 95% du trafic transmanche se fait via Calais ou Dunkerque. Dès qu'on met le moindre grain de sable dans ce dispositif, les engrenages se grippent: il y a tout de suite un bouchon entre Calais et Douvres », explique Jean-Marc Roué, président de Britanny Ferries. Pour éviter les perturbations, sa société va augmenter de 50 % ses capacités de fret sur trois de ses lignes au départ de Roscoff, Cherbourg (Manche) et du Havre (Seine-Maritime), sur demande du gouvernement britannique.
Du côté de la région Normandie, on s’inquiète de voir les camions au départ ou à destination de l'Irlande, passant aujourd'hui par Calais en traversant le Royaume-Uni, débarquer directement à Cherbourg pour éviter les formalités dues à une sortie du marché unique européen.
Une partie du trafic britannique pourrait aussi être détourné vers les ports belges, hollandais, normands ou bretons si le passage de Calais est ralenti par des contrôles douaniers.
Enfin, la question des moyens humains (en termes d'effectifs douaniers, policiers ou vétérinaires) reste elle aussi une source d’inquiétude.
Source : boursorama.com