La saison de la pomme polonaise vient de se terminer, cependant, les préparatifs pour les saisons à venir sont déjà en cours. Un exportateur polonais de pommes jette un regard mitigé sur la saison 2018-2019. En effet, il faut savoir que la récolte record s'est accompagnée d'un certain nombre de défis.
Wil-Sad est un groupe polonais de producteurs de pommes. Comme d'autres exportateurs polonais, la saison a été assez rude, explique Dominika Koc, responsable des exportations chez Wil-Sad : « Ce fut une très mauvaise saison pour le marché polonais des pommes, tant pour les producteurs que pour les sociétés commerciales. Actuellement, nous vendons encore des pommes de la récolte de l'automne 2018. La production de l'année dernière a été très importante, nous avons eu une récolte exceptionnelle. D'ailleurs, ce n'a pas seulement été le cas pour la Pologne, car les pomiculteurs de toute l'Europe ont eu une très grosse récolte. Cela signifie que l'offre de pommes a été abondante, alors que la demande est malheureusement restée faible. Il en résulte donc des prix insatisfaisants. »
Bien qu'il y ait de nombreux facteurs sur lesquels les producteurs et les exportateurs ne peuvent rien faire, M. Koc affirme qu'il y a une chose qui devrait être faite chaque année et chaque saison : « Nous devrions travailler davantage sur la qualité des fruits que nous produisons. En Pologne, nous avons beaucoup de petites exploitations fruitières familiales qui, malheureusement, ne sont pas compétitives sur le marché, et ce marché a beaucoup changé au cours des dernières années. De nos jours, nous ne vendons pas de pommes dans un petit bazar local, mais nous les envoyons dans des conteneurs à l'autre bout du monde. La qualité de ces fruits, leur fermeté et leur coloration doivent être impeccables. Il semblerait que certains producteurs de fruits polonais pensent que l'offre créera une demande et que tout ce que nous produisons, le monde nous l'achètera. En attendant, c'est exactement le contraire qui est vrai - nous devons nous adapter aux besoins du marché et observer ce qu'il veut. Malheureusement, l'industrie fruitière a un énorme inconvénient : nous ne pouvons pas agir en temps réel et nous adapter aux besoins et aux exigences du marché au jour le jour, il nous faut souvent quelques années pour cela. Cependant, d'après mes observations, il semble que nous apprenions très rapidement - c'est ce que montre, par exemple, la manière dont nous gérons l'embargo russe. »
« Nous exportons beaucoup de pommes vers les pays européens, comme la Bulgarie, la Hongrie, la Grèce, la Slovaquie, la République Tchèque, la Lituanie, le Royaume-Uni et la Norvège, mais cette année nous avons vendu beaucoup de nos pommes en Égypte, en Inde, en Chine et au Vietnam. Bien sûr, nous sommes toujours activement à la recherche de nouvelles zones commerciales. Jusqu'à présent, nous avons exporté environ 20 000 tonnes de pommes, cependant, il nous en reste encore à vendre. »
Pour l'avenir, la saison 2019-2020 approche déjà à grands pas. Koc s'attend à ce que la saison soit certainement différente de cette année. « Déjà à ce stade, nous observons que la récolte sera beaucoup plus petite que l'année précédente. De plus, la semaine dernière, en Pologne, nous avons enregistré des températures inférieures à zéro. Le gel a endommagé certaines fleurs, mais nous ne sommes pas encore en mesure d'estimer les pertes pour le moment », explique Koc. « Veuillez noter que nous ne sommes vraiment qu'au début de la végétation et que nous ne savons pas à quoi ressemblera la prochaine partie de l'année, et à quoi ressemblera l'été. Déjà en ce moment, nous luttons en Pologne contre la sécheresse, qui a également un impact négatif sur les exploitations fruitières. Cependant, nous espérons que la prochaine saison sera bonne pour nous en termes de ventes et de prix. L'expérience montre que tout peut arriver, que chaque saison est complètement différente et que rien n'est prévisible. Certes, nous travaillerons constamment sur la qualité de nos fruits pour nous démarquer sur le marché et pouvoir concurrencer la marque déjà développée de pommes italiennes ou françaises, afin que la pomme polonaise ne soit pas seulement associée à un prix bas mais aussi à une très bonne qualité. »
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Dominique Koc
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