Si les fruits du printemps commencent à arriver sur les étals des marchés, il faudra encore patienter pour voir arriver le melon charentais produit en France. Les producteurs, actuellement en phase de recrutement de saisonniers, peinent à trouver de la main d’œuvre pour la récolte.
Ces emplois sont physiques et mal payés; ils attirent donc de moins en moins les candidats. En effet, pour 35 heures de travail, les saisonniers sont payés au Smic, congés payés en prime. Le phénomène s'aggrave depuis 10 ans maintenant, et il est impossible, selon les producteurs, d'augmenter les salaires. La concurrence européenne serait trop forte.
Cette réduction de la main d’œuvre fait que les maraîchers commencent à réduire volontairement les surfaces plantées.
Les producteurs multiplient les méthodes de communication avec Pôle Emploi pour essayer d’atteindre leurs objectifs. « On a lancé des campagnes d'affichages dans les écoles, on a fait des flyers de distribution, Pôle emploi, le département nous aident un peu sur la communication pour le recrutement des saisonniers en melon », explique Sandrine Bogers, productrice en Vendée, qui cherche à recruter les 150 saisonniers. « On fait à peu près 300 inscriptions parce que sinon on est sûrs de ne pas avoir les 150 personnes ». L'année dernière, 30 saisonniers ont manqué à l'appel faute de moyens de locomotion, ou de logement.
Pour Julien Godet, le président du syndicat des producteurs de melons du Haut-Poitou, assouplir le droit du travail des mineurs, leur permettre par exemple d'effectuer des heures supplémentaires : « Quand on se retrouve en période très chaude, on a des pics de récolte et du coup, on se retrouve à avoir besoin de travailler plus et plus longtemps pour faire face aux récoltes de melons. C’est vrai que c’est délicat quand on n’a pas le droit de faire d’heures supplémentaires ».
La France produit chaque année 246 000 tonnes de melons.
Source : rmc.bfmtv.com