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Jean-Luc Parou, directeur général de la Ferme des Arches :

« Les opérateurs de la filière oignon française sont plutôt dans une recherche de valeur que de volume »

Dans un contexte de globalisation du marché de l’oignon, la filière française, bien que peu compétitive à l’export, a su se démarquer sur son propre marché grâce à un niveau qualitatif élevé. Labels agro-écologiques et de qualité se sont alors développés au sein de la filière, permettant une segmentation importante de l’offre. Située dans la région Centre Val de Loire, au cœur de la Petite Beauce et dans le pays Drômois, l’Organisation de Producteurs Ferme des Arches rassemble 48 agriculteurs qui produisent environ 22 000 tonnes d’oignon, 1 300 tonnes d’échalote et 450 tonnes d’ail. Premier acteur de condiments à commercialiser, dès cette année, une production issue d’exploitations bénéficiant d’une certification environnementale de niveau 3 : « HVE » (Haute Valeur Environnementale), la Ferme des Arches s’investit à l’échelle de la région tant pour vulgariser ce label auprès du consommateur que pour élargir et sécuriser l’offre avec les producteurs.

Un manque de structuration au niveau national et de compétitivité à l’export
« La faiblesse de la filière oignon réside dans sa disparité et l’inorganisation de la profession », explique Jean-Luc Parou, directeur général de la Ferme des Arches. « Bien qu’il y ait eu par le passé, une organisation interprofessionnelle visant à structurer la filière oignon française, elle est aujourd’hui en sommeil. La multitude des metteurs en marché couplé au manque d’organisation de la filière représente actuellement un des principaux défis de la filière oignon en France ».

90 % des produits que la Ferme des Arches commercialise proviennent directement de ses producteurs associés. L’entreprise met un point d’honneur à produire le maximum de ce qu’elle vend. L’export en revanche ne représente qu’1 à 2 % de son activité : « Notre véritable cible, c’est le marché français. Nous faisons très peu d’export. Le marché de l’oignon est ainsi fait qu’aujourd’hui le leader européen est la Hollande avec l’export comme point fort. En Hollande, plusieurs structures conditionnent et commercialisent entre 100 000 et 150 000 tonnes d’oignons par an voire plus. Alors qu’en France, la majorité des plus grosses structures tournent entre 20 000 et 40 000 tonnes de produits. A cette dimension hollandaise s’ajoute la proximité de leurs ports et le bon fonctionnement de ces derniers. Quant à l’Espagne, le pays est un producteur important d’oignon mais aussi un grand consommateur et un exportateur significatif. Le marché français a donc tendance à s’auto-suffire avec des importations et des exportations en ajustement du marché en fonction des années, d’autant que la production française n’est pas forcément compétitive face aux deux leaders européens » explique Jean-Luc.

La qualité et la valorisation de l’oignon : points forts de la production française
55 à 60 % de la production de la Ferme des Arches est destinée à la grande distribution. « Depuis quelques années, la très grande majorité des enseignes donne la priorité aux produits d’origine française, ce qui nous protège des importations hollandaises ou espagnoles. L’oignon français a un niveau qualitatif reconnu notamment pour sa très bonne tenue de peau. Cela lui permet de satisfaire les clients qui souhaitent au-delà de la compétitivité, un produit de qualité. 

A cet aspect, s’ajoute un marketing développé qui a été fait en partenariat avec la grande distribution autour de différents modes de conditionnement, de préparation de produits et de calibrage de produits. Les opérateurs fournisseurs sont donc plutôt dans une recherche de valeur que dans une recherche de quantité. Même si certains cherchent à développer leur volume, comme il ne peut y avoir de comparaison face à la Hollande, la stratégie majeure des grosses structures françaises reste d’aller chercher de la valeur, associée à une dynamique marketing. Contrairement à la Hollande, la Belgique ou l’Allemagne où l’offre est peu diversifiée, la segmentation de l’offre en France permet ainsi de répondre aux différentes attentes des consommateurs ».

La certification « HVE » : une démarche plutôt horizontale qui peut concerner tous les modèles de production
La Ferme des Arches sera le premier opérateur à commercialiser, dès octobre 2019, des condiments issus d’exploitations certifiées HVE (certification environnementale de niveau 3). L’organisation de producteurs propose également à ses clients des oignons issus de la production biologique et des oignons certifiés « Zéro Résidu de Pesticides (ZRP) » au sein du collectif Nouveaux Champs. Jean-Luc considère ces certifications comme complémentaires : « C’est le marché qui nous guide et qui détermine notre surface de production. Comme on considère que 6 % du marché du frais actuel est bio, nous produisons en bio à hauteur de ce pourcentage. Nous allons monter petit à petit en puissance pour répondre à la demande du marché, qui selon certains devrait atteindre les 20 % d’ici quelques années ».

« Quant au label officiel public « HVE » encore trop méconnu des consommateurs pour sa contribution à la transition écologique, il est essentiel de les sensibiliser à ce type de produits. Si nos concitoyens sont favorables à cette transition écologique, il est important qu’ils prennent conscience de son véritable coût et que les producteurs en soient les premiers bénéficiaires. Aujourd’hui, 12 de nos producteurs dont un bio ont obtenus cette certification « HVE », représentant 30 à 35 % de notre surface. L’année prochaine, deux de nos producteurs « bio » rejoindront la démarche « HVE ». En effet, nous considérons que la certification « Agriculture Biologique » et « HVE » sont tout à fait complémentaires puisqu’elles ne répondent pas forcément aux mêmes exigences. La certification « HVE » répond à 4 critères principaux que sont la gestion de la biodiversité et de l’eau, la réduction des pesticides et des engrais. L’agriculture biologique est en principe respectueuse des deux derniers critères. En revanche, elle ne s’accompagne pas nécessairement du respect de la biodiversité et de la consommation de l’eau. Il n’est donc pas incompatible d’avoir une démarche répondant à la fois au cahier des charges de l’agriculture biologique qui repose sur une obligation de moyens et à la certification « HVE » qui repose, quant à elle, sur une obligation de résultats. Deux finalités en soi relativement complémentaires ».

HVE : un label qu’il faut faire connaître en amont et en aval
Dans le but de faire connaitre le label auprès des producteurs et des consommateurs, La Ferme des Arche est à l’initiative de la création d’un collectif régional de vulgarisation de la certification « HVE » en multi-filières : « Dans leur grande majorité, les consommateurs ignorent, aujourd’hui, ce qu’implique cette certification. Les pouvoirs publics, les ONG et les partenaires professionnels ont souhaité créer ce label à la fois pour reconnaître des pratiques agricoles vertueuses déjà existantes et pour en développer de nouvelles avec en filigrane la protection environnementale mais aussi limiter la multiplication des cahiers des charges à vocation commerciale. Pour ce faire, Il est maintenant tout à fait primordial d’avoir des relais en termes de communication et d’actions pour pouvoir vulgariser ce label « HVE » dont je rappelle qu’il a le soutien de plusieurs ONG de renom.

« Voilà pourquoi nous sommes en train au niveau de notre région de mettre en place un collectif de vulgarisation de la certification HVE en multi-filières, composé de plusieurs opérateurs (1), producteurs et structures de collecte et de conditionnement, afin de faire la promotion du label « HVE ». A cet effet, un dossier de candidature à un appel à projets pour un Partenariat Européen pour l’innovation va être déposé fin octobre 2019. Pour la réussite de cette transition écologique et au-delà de la communication auprès des consommateurs, il faut convaincre les transformateurs et les distributeurs d’être des acteurs majeurs de la promotion des produits issus d’exploitations certifiées « HVE ». Certains d’entre eux ont déjà répondu à cette attente. Parallèlement, il faut sensibiliser nos producteurs à cette démarche volontaire de reconnaissance environnementale, les accompagner techniquement à répondre au référentiel afin qu’à terme cette évolution soit perçue comme une opportunité et non comme une nouvelle contrainte. La réussite de cette transition sera effective, seulement si le marché est en mesure de rémunérer à sa juste valeur les produits issus de ces exploitations et si les volumes proposés sont suffisamment significatifs pour intéresser les acteurs de filière. En associant à cette initiative régionale des opérateurs de différentes filières et des opérateurs concurrents de même filière, nous sommes convaincus que notre démarche sera mieux reconnue par nos producteurs et nos marchés respectifs», conclut Jean-Luc.

(1)   Axereal, SCAEL, Pissier, Tereos, Ferme de la Motte, Beauce Champagne Oignon, Les 3 Laboureurs, Massaferro, Chambre Agriculture Loiret, IDFEL, Association Nationale pour le Développement de la HVE

Pour plus d'informations : 
Jean-Luc Parou
Ferme des Arches
Gommiers - 28140 Terminiers
Tél. : 02 37 32 10 10
jparou@fermedesarches.com  
www.fermedesarches.com