L’écomusée du pays de Rennes présente une exposition jusqu’au 30 août : Pom, Pom Pommes, une histoire bretonne.
En 1820, la production du cidre va transformer la pomme, jusque-là simple complément alimentaire, en une vraie source de revenus. La Bretagne va construire une véritable industrie du cidre. La boisson est servie dans les bars, les fêtes, les mariages, les pardons et les foires. « À Saint-Malo, les marins pêcheurs partent en mer avec du cidre », raconte Anne-Cécile Turquety, commissaire de l’exposition. Entre les maladies de la vigne et la mauvaise qualité de l’eau, le cidre est très prisé grâce à sa fermentation pour éliminer les bactéries.
Vers 1880, la Bretagne produit 36 % du cidre français. Au début du 20e siècle, la ferme de la Bintinais, aux portes de Rennes, produit 130 000 litres de cidre par an. Dans les années 1920, l’Ille-et-Vilaine devient le 4e département producteur de pommes de table, premier producteur de cidre. Avec ce développement industriel, les emplois se multiplient : tonneliers, cercliers, cidreries, distilleries, transporteurs…
Cet engouement durera jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. De plus, les méthodes agricoles évoluent avec l’intensification : « un désir de moderniser, de quitter la polyculture, pour davantage de rendements. Dans les champs, les pommiers vont gêner le passage des machines agricoles. »
Par la suite, les distilleries perdront les commandes de l’Etat et fabriqueront de l’alcool pour faire sécher la poudre, et des alcools de synthèse pour l’industrie pharmaceutique. « Certaines distilleries vont fermer. Les pommes vont manquer de débouchés et l’État va encourager l’arrachage des pommiers. »
Aujourd’hui, le cidre breton représente 45 % de la production nationale. Deux industriels totalisent 84 % de la production régionale. Quinze entreprises artisanales et 55 producteurs fermiers se répartissant les 16 % restant.
Source : ouest-france.fr