Florimond Desprez, directeur de Germicopa, s’est exprimé sur les conditions du plant breton : « La campagne 2019/2020 s’est déroulée en 2 temps : elle a démarré par des exportations dynamiques, suite à l’annonce précoce dans la saison de déclassements élevés aux Pays-Bas. L’Algérie a ensuite marqué un tournant, nous avons perdu des volumes sur ce marché ».
La concurrence arrive de l’Algérie notamment ; près de 85 000 t de plants ont été écoulées, contre plus de 115 000 t importées par ce pays du Maghreb en année normale. Avec un report sur des destinations comme la Grèce ou le Maroc, cela a engendré des prix plus agressifs des concurrents exportateurs. Il a aussi noté « la volonté accrue de l’Algérie, de la Tunisie ou de l’Égypte de développer la multiplication locale ».
Les 7 principaux pays producteurs européens ont vu leurs surfaces augmenter de 3 000 ha, dont 1 200 ha pour la France seule. La moitié va vers le marché de l’industrie, un tiers répond à la demande en frais, et le reste est destiné à l’export.
Le directeur a également signalé que « la Pologne devient autre chose qu’un pays producteur secondaire, avec une augmentation de 670 ha en production », indiquant que la France « accélère son orientation vers des variétés pour la frite ; la production suit la demande de très près ».
Le plant breton a connu quelques difficultés : « les arrachages ont été tardifs, les variétés de type précoce sont arrivées plus tard et ont peiné à trouver leur place », explique Baptiste Brunello, directeur de la production chez Germicopa. A cela, il faut ajouter des mouvements de grève dans les ports perturbant la fin de campagne. Des alternatives de livraison par camions ont été trouvées, mais à un coût de transport deux fois plus élevé.
Source : paysan-breton.fr