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Les importations de fruits exotiques en Suisse menacées par les troubles logistiques

Certains fruits exotiques se retrouvent en rupture de stock depuis quelques jours dans les épiceries suisses. Si les bateaux naviguent, la main-d’œuvre portuaire et les conteneurs font défaut.

On trouve encore des bananes péruviennes, des kiwis italiens et des mangues sud-américaines dans les épiceries de Genève, mais certains produits pourraient connaître une pénurie. « Il y aura moins de fruits exotiques dans quelques semaines, et plus de fruits locaux, idem pour les légumes, car quoi qu’on en dise il y a des problèmes sur la chaîne d’approvisionnement », explique Lina Jasutiene, directrice de Recoupex.

Le mois dernier, la ministre allemande de l’Agriculture, Julia Kloeckner, a déclaré que si la crise venait à durer, ielle engendrerait de « véritables pénuries » de fruits et légumes avant d’avoir un impact sur les denrées de base. Des difficultés d’approvisionnement et des augmentations de prix se font déjà sentir. 

Plusieurs commerces ont décidé de concentrer leurs achats sur les produits les plus prisés : « Cette année, pour Pâques, on abandonne les caramboles, tamarillos, physalis, cherimoyas. Les grandes surfaces ont décidé de se focaliser sur les principaux produits exotiques, comme les avocats, les mangues, les fruits de la passion ou les patates douces », explique Daniel Buchmüller, directeur de Georges Helfer SA, un importateur à Gland.

Eric Lagache, dirigeant de Kinobé Groupe, leader français de l’importation de fruits d’outre-mer, a commenté : « Des dattes devaient arriver la semaine prochaine dans mon entrepôt, mais j’ai appris hier que le confinement en Tunisie avait été prolongé. Les livraisons prévues avant le début du Ramadan, le 23 avril, auront un retard quasi irrattrapable ». Les contretemps logistiques peuvent s’avérer très épineux car les marges d’erreur sont faibles pour certains produits.

Selon CargoHandbook, les kiwis peuvent rester en bon état jusqu’à six mois après leur récolte à condition qu’ils soient emballés de façon adéquate dans des conteneurs réfrigérés à des températures entre -0,5 et 0,5°, un taux d’humidité entre 90 et 95 % et une ventilation de 25 m3 par heure. Pour les bananes, la durée est beaucoup plus courte bien qu'elles soient récoltées encore vertes. Les fruits exotiques actuellement sur les étals en Suisse ont en général été cueillis avant que la pandémie n’arrive en Europe.

En Grande-Bretagne, des fraises risquent de pourrir à cause du manque de main-d’œuvre. Reuters indique même que des confinements en Afrique du Sud, au Kenya ont une incidence sur les exportations de petits pois et de haricots en Europe. Au Brésil, il faut ajouter au manque de personnel le fait que les camions, pour transporter les denrées vers les ports, font défaut. De plus, les fruits exotiques arrivent souvent par bateau ou avion, et ces derniers sont immobilisés au sol. « Les papayes ne peuvent que venir par avion, car elles ne supporteraient pas un voyage en bateau. On utilise les quelques lignes aériennes qui fonctionnent encore, en Europe », indique Daniel Buchmüller. « Les ananas Victoria ne sont plus à l’offre, relève Eric Lagache. En temps normal, ils arrivent par avion depuis l'île Maurice ou La Réunion ».

Selon L’ONU, 90 % du commerce mondial transite par voie maritime. Actuellement, les navires transportant des biens essentiels, comme de la nourriture, ont la priorité. Les entreprises suisses opèrent d’ailleurs plus de 900 bateaux de la marine marchande, ce qui fait de la flotte helvétique la 15e plus grande au monde, selon la Swiss Shipowners Association. Mais des problèmes à quai se posent : durant les deux premiers mois de l’année, les ports chinois ont tourné au ralenti, bloquant ainsi des conteneurs. Depuis, la situation s’est généralisée. « Vu que les exportations chinoises ont chuté, un grand nombre de conteneurs vides se trouvent en Chine et il y a des manques aussi ailleurs », indique Nicolas Tamari. « Jusqu’à présent, les retards ont été limités sur les transports de denrées alimentaires. Mais dans certains pays, des exportateurs commencent à avoir de la peine à remplir les conteneurs, parce qu’il en manque, ou parce que les équipes chargées de leur inspection sont absentes à cause des mesures de couvre-feu », indique Marko Mihajic, porte-parole de A.P. Moller-Maersk.

A cela s’ajoute d’autres troubles, comme à Melbourne, où des dockers ont refusé de décharger un bateau de Cosco Shipping, qui n’aurait pas respecté quatorze jours de quarantaine. A Houston, deux terminaux ont été fermés pendant une journée à la suite d’un cas de Covid-19. « C’est devenu difficile d’effectuer les rotations des équipages sur les navires ou de mettre les bateaux en cale sèche », indique Jean-Noël André, directeur général de Suisse-Atlantique, une entreprise de shipping à Lausanne. « Chaque pays, voire chaque port édicte ses propres règles et ça change tout le temps. Il semblerait pourtant que l’appel de l’ONU de ne pas fragiliser l’approvisionnement de produits essentiels ait été entendu, car nous observons que peu ou pas de ralentissements pour les cargos transportant de l’agroalimentaire ».

Un peu partout, les organisations internationales multiplient les appels pour que les restrictions prises par les Etats ne négligent pas certains accords-cadres. Selon certains importateurs : « On a plus de travail pour faire les mêmes volumes, mais les fruits arrivent. On a des avocats du Maroc et d’Israël qui arrivent chaque jour, on a eu vendredi un arrivage du Pérou, indique Daniel Buchmüller. Selon les produits, il y a de la marge : avec une figue, on est à un jour près, pour les mangues c’est compliqué aussi, mais pour un avocat, on peut se permettre deux semaines de retard. Je ne vois pas de problèmes d’approvisionnement pour les 3 à 4 prochaines semaines, après on verra ».

Il faut compter entre une et trois semaines pour qu'un fruit puisse atteindre l’Europe, en fonction de son origine.

 


Source : letemps.ch

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