À Monteux, dans le Vaucluse, Guillaume Rippert, un agriculteur de 32 ans, a perdu 90 % de ses débouchés commerciaux, suite à la fermeture des hôtels et des restaurants ainsi que le confinement.
La plupart de ses produits étaient vendus à Rungis et aujourd’hui, il se retrouve à passer à la broyeuse une partie de sa production. Il estime ses pertes à 100 000 euros en un mois. Habituellement, il écoulait 1,5 tonne de jeunes pousses par jour. Aujourd’hui, il en écoule que 200 kilos par jour auprès des magasins de fruits et légumes. « En mesclun, on a broyé 60 à 70 % des semis. Pour les épinards et la roquette, on arrive à peu près à s’en sortir. Sur le reste on a été obligé de broyer. On essaye maintenant de trouver de nouveaux débouchés pour écouler la marchandise », commente Guillaume Rippert.
Le jeune agriculteur a dû accommoder les horaires de ses 11 salariés pour répondre aux normes sanitaire durant la crise : « Pour eux, la crise n’a pas changé grand chose en termes de nombre d’heures. Au niveau des équipes, j’ai aménagé pour éviter qu’ils se croisent tous en même temps. Après, on a des soucis pour avoir des masques. Des connaissances en ont fabriqué pour nous mais on ne sait pas si c’est fiable au niveau de la protection ».
Il n'est pas très optimiste quant à l'avenir et voit déjà cette situation défavorable pour son commerce s’étirer jusqu’à la fin de l’année. « Les hôtels et restaurants ne rouvriront sûrement pas avant juillet et il faudra qu’ils mettent deux fois moins de couverts. Donc on sera largement en dessous de ce qu’on faisait ». Il ne compte pas continuer de produire si aucun débouché ne se présente à lui à court terme. Il demande aujourd’hui l’annulation de ses charges sociales.
Source : francebleu.fr