Depuis le début de la crise du coronavirus, les ventes d’ail se sont envolées : « Durant la première période de confinement, du 15 mars au 1er avril, nous avons quasiment doublé nos ventes. Et en moyenne, nos ventes ont augmenté de 70 % en volume. Il est possible que cette demande soutenue soit due à la réputation de l’ail, considéré par certains consommateurs comme un alicament », explique Hervé Hel, Directeur de Top’Alliance.
Hervé Hel
« Nous connaissons une augmentation naturelle des ventes liée à la fermeture des collectivités »
Face au succès que l’ail connait en ces temps de crise, Top’Alliance a écoulé la plupart de ses stocks français bien plus vite que prévu : « Nous sommes sur un marché de produit qui s’est totalement vidé. Nous avions prévu de terminer de commercialiser l’ail français au mois de mai et nous avons terminé le 1er avril. A cela s’est ajouté pour nous une augmentation naturelle de 25 à 30 % des ventes liée à la fermeture des collectivités et de la restauration, qui ne font pas partie de notre clientèle. Les consommateurs qui mangeaient alors dans les restaurants d’entreprise s’approvisionnent désormais en grande surface. Nous avons donc dû basculer sur l’origine Argentine et Espagne en ail blanc et violet afin de pouvoir continuer de fournir nos clients. Le seul produit français que nous avons encore de disponible jusqu’à la fin du mois est l’ail rose », explique Hervé.
« Les stocks sont presque vides en Espagne, c’est une situation totalement inédite »
Les français ne sont pas les seuls à s’être davantage intéressés à l’ail en ces temps de crise. « Nous exportons également en Europe communautaire et avons pu observer le même phénomène. La consommation est à la hausse dans beaucoup de pays. Mais le client qui m’a le plus surpris est la Suisse, avec une demande relativement importante ».
Cette augmentation massive de la consommation mène à l’inquiétude de savoir s’il y aura de l’ail jusqu’à la prochaine récolte espagnole : « La saison argentine est finie et il n’y a presque plus de stocks en Espagne. C’est une situation totalement inédite. Il y a un risque de manquer si la consommation continue à ce rythme-là, mais nous devrions normalement arriver à faire la boucle avec la nouvelle saison espagnole qui devrait être disponible, si tout se passe bien, début juin », explique Hervé.
Malgré cette forte demande, les tarifs pratiqués par la coopérative sur ses produits stockés n’ont pas évolué. Les prix ont en revanche changé sur les aulx de rachat, suite à une hausse des prix d’achat.
« La nouvelle récolte aurait cette année a priori de l’avance »
Depuis une semaine, il est possible de retrouver de l’ail frais de la nouvelle récolte dans le Sud-Est. « Nous avons commencé dans le Sud-Est à faire de l’ail frais depuis une semaine. Ce sont pour le moment de petits volumes. Nous devrions en parallèle débuter fin avril la nouvelle récolte dans le Sud-Ouest. Nous allons commencer par de l’ail violet type Germidour qui est le premier ail frais français de la saison. Il s’agit d’une vente particulière car c’est un produit primeur, mais qui a tout de même son marché, ce qui devrait diminuer nos achats de ventes d’ail sec ».
« Quant à la nouvelle récolte espagnole, elle devrait commencer dans la région de Cordoba, début-mai, mi-mai, pour avoir des produits secs fin-mai, début juin, ce qui sera le premier ail de nouvelle récolte européenne. Et en ce qui concerne les premiers produits secs français, généralement l’ail violet, ils devraient arriver sur le marché aux alentours du 15 juillet. Puis, l’ail blanc devrait être disponible début août suivi de l’ail rose. Cette année, il y aurait a priori de l’avance, mais ces prévisions sont à prendre avec précautions puisque cela dépendra avant tout des conditions climatiques. Nous observons en général qu’à une semaine près, l’ail arrive toujours à la même période ».
« A l’heure actuelle, la nouvelle récolte s’annonce bien »
Pour l’instant, aucun problème en production n’est recensé. « Nos techniciens nous remontent des informations positives des visites qu’ils effectuent dans les exploitations, l’ail est beau. Mais il faut tout de même rester prudent. Tant que l’ail n’est pas récolté et mis dans les silos, nous ne pouvons pas tirer de conclusion. Mais pour le moment, tout va bien. Bien que nous ayons bénéficié en hiver d’une certaine quantité de pluie, nous avons dû mettre en place un plan d’arrosage auprès de nos 240 adhérents car le temps est plutôt sec depuis quelques semaines. Avec l’augmentation des surfaces plantées et celle du nombre de nos adhérents, nous devrions récolter des volumes supérieurs à l’année précédente. Mais encore une fois, tant que l’ail n’est pas rentré en bulbaison, nous ne pouvons pas nous prononcer », conclut Hervé.
Pour plus d’informations :
Hervé Hel
Top’Alliance
ZA de Bordevielle
82 500 Beaumont de Lomagne
Tél. : +33 5 63 26 28 00
[email protected]
www.topalliance.com