A Sainte-Anne, les producteurs de melons doivent faire face aux conséquences de la sécheresse, comme Maryse Germé qui possède une exploitation de 5 hectares sur la route des Salines.
« Habituellement, sous un pied de melon, on trouve 10 melons, mais en cette période, on en trouve seulement deux », explique-t-elle. Sa récolte a été abîmée par le soleil : de rares melons sont exploitables, cachés sous des feuilles jaunies et mortes. « J’ai quelques melons, mais les récoltes ne sont pas les mêmes. Les plants sont chétifs. Le sol est dur comme du bois alors c’est vraiment très difficile. Les outils se cassent ! »
Cette situation n’est pas inhabituelle, chaque année les problèmes liés à la sécheresse se multiplient : « On ressent la sécheresse beaucoup plus en ce moment qu’au début du carême. J’ai quelques cabris et on voit qu’ils souffrent. Ils cherchent l’ombre, il n’y a pas d’herbe », précise-t-elle.
Afin de limiter l’utilisation de l’eau du lac La Manzo, la Collectivité territoriale de Martinique a suspendu la distribution d’eau du PISE (Périmètre Irrigué du Sud Est) entre 15 heures et 6 heures du matin. « A Sainte-Anne, nous sommes en bout de chaîne et nous recevons l’eau en dernier. Nous n’avons pas d’eau avant 9 ou 10h00 le matin et dès 14h30 je n’ai plus d’eau ».
Le scénario se répète pour toutes les cultures de la région. Maryse Germé a essayé de faire pousser des concombres, mais les difficultés sont les mêmes : « Je les ai mis en goutte à goutte et, même là, ils souffrent pour prendre de l’eau. »
Sur le marché, le carton de melon produit par Maryse Germé se vend autour de 10 euros. « Aucun agriculteur ne peut dire qu’il a gagné de l’argent cette année », conclut-elle.
Source : franceantilles.fr