La crise liée au Covid-19 a eu un grand impact sur le marché du melon guadeloupéen. En effet, les contraintes au niveau du transport des fruits par avion ont considérablement limité l’exportation du produit. Cette année, seules mille tonnes de melons de Guadeloupe ont été exportées dans l’hexagone, au lieu des 2 300 tonnes initialement prévues.
« Toutes les conditions étaient réunies cette année pour faire une belle campagne sur le melon de Guadeloupe. Mais le « corona » est venu tout fusiller ! », s’est exclamé Jean-Marc Boyer, directeur général de la société Boyer SAS, adhérente de Caraïbes Melonniers et partenaire du groupement de producteurs pour la mise en marché des fruits en Europe. Ce constat fait suite à une année 2019 compliquée, où ni la quantité (moins de 1 400 tonnes exportées, contre 2 000 tonnes prévues), ni la qualité n’avaient été au rendez-vous (maladies au champ, sols fatigués…).
La campagne 2020 du melon de Guadeloupe a commencé fin janvier. Elle s’est achevée la semaine 21, avec un dernier chargement le 20 mai. Cette année, 2 280 tonnes devaient être expédiées sur le marché français et européen, soit près de 70 % de la production totale, qui devait atteindre 3 250 tonnes. « Le Covid-19 est arrivé en plein pic de la saison à l’export (mars-avril), et nous avons subi de plein fouet cette crise sanitaire », regrette Jean-Marc Boyer. Au final, seules 970 tonnes ont pu être exportées.
L’obstacle principal à l’exportation a été l’arrêt du trafic aérien : seuls deux vols hebdomadaires d’Air France étaient disponibles, au lieu de 20 vols par semaine habituellement utilisés sur la période de mars et avril. Afin de pallier le manque, Caraïbes Melonniers a affrété quatre vols supplémentaires en avril, sur la compagnie TUI (avec une aide financière de la Région Guadeloupe). Cela a permis d’envoyer 134 tonnes.
De plus, à cause du confinement, la demande a chuté. « Les clients cherchaient plus des aliments pour se nourrir que des produits pour se faire plaisir, comme le melon », explique José Barbera, grossiste à Rungis.
Sur le commerce local, l’inondation avec des fruits commercialisés à prix cassés, pour tenter d’écouler les invendus à l’export, a affecté les producteurs qui alimentaient habituellement les points de vente de Guadeloupe.
Aujourd’hui, le groupement de producteurs Caraïbes Melonniers tente d’éviter le dépôt de bilan, et doit décider en juin de la poursuite ou non de son activité.
Source : francetvinfo.fr