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Prévisions de récoltes Pommes et Poires - ANPP

Des volumes en pommes supérieurs aux attentes initiales mais dramatiquement faibles en poires

Hier à Paris s’est tenu le lancement de la campagne de pommes et poires 2021 organisé par l’ANPP, qui a réuni environ 100 professionnels du secteur. Un évènement en présentiel très attendu par les participants, qui n’avaient pas pu se réunir l’année précédente à cause de la crise sanitaire.

Après un retour sur la campagne 2020/2021 en pommes et poires, les prévisions de récoltes pour 2021/2022 ont été présentées, en France, en Europe et sur le Grand-Export. Ce fut également l’occasion de faire un état des lieux du marché de l’industrie et de la production biologique.

2020 : un niveau d’exportations maintenu sur l’Europe mais diminué sur le Grand-Export
La petite récolte de la campagne précédente a engendré une diminution des exportations. Les producteurs ayant préféré réserver leur production aux canaux de distribution nationaux. Le marché français a donc été correctement approvisionné tout au long de la campagne. Il y a eu peu de pertes de volumes exportés sur l’Europe, mais beaucoup plus sur l’Extrême-Orient, le Moyen-Orient et l’Amérique. Par ailleurs, les ménages français n’ont jamais autant acheté de pommes que pendant cette campagne, malgré des prix de détail plus élevés qu’à l’accoutumée. A noter bien entendu que cette observation peut être biaisée par l’effet Covid, dont la pomme a bénéficié.  

Une augmentation des importations pour l’industrie
Côté industrie, la faiblesse des volumes de la campagne de pommes précédente couplée à une qualité de pomme assez exceptionnelle a eu pour répercutions une augmentation des volumes d’importation. On constate par ailleurs une augmentation constante des achats des compotiers sur le marché libre, de 10 000 tonnes par année depuis 3 ans.

Une récolte de pommes légèrement supérieure à celle de 2020
Au 1er juillet, le stock de pommes français s’élevait à 51 300 tonnes, nettement moins que celui de la campagne précédente. Si la campagne 2020 en pommes a été caractérisée par une petite récolte (1,337 millions de tonnes), nettement inférieure à la moyenne (1,448 millions de tonnes), les prévisions de récoltes 2021 n’annoncent pas des volumes beaucoup plus importants (1,375 millions de tonnes). Néanmoins, les quantités attendues sont finalement supérieures à celles qui avaient été imaginées. Le gel ayant significativement impacté la production française, touchant plus ou moins fortement les variétés, les régions et les différents producteurs.

Une récolte européenne de pommes en nette progression
A l’échelle européenne en revanche, les volumes de récolte attendus sont en nette augmentation, avec 11,735 millions de tonnes (10,705 millions l’année dernière). Ce volume est également supérieur à la moyenne établie sur les 10 dernières années (11,249 millions). Cette hausse est principalement due à l’augmentation de la production des pays de l’Est, comme la Pologne (+22 % par rapport à l’an passé avec 4,170 millions de tonnes) et la Hongrie (+49 % par rapport à la campagne précédente avec 520 000 tonnes). Là encore, une disparité importante est observée entre les pays de l’UE, avec des augmentations de volumes de +28 % prévus pour l’Espagne (543 000 tonnes) et une diminution du même ordre pour la Grèce (203 000 tonnes). L’Italie quant à elle, présente une baisse de -4 % avec 2,046 millions de tonnes attendues pour cette année.  

Hors UE, la production avoisinera les 4 millions de tonnes (+2 % par rapport à 2020) pour la Turquie, 45,381 millions de tonnes pour la Chine (+3 %) et 4,644 millions pour les USA (-4 %).

Les variétés club, plus impactées que les autres
Les prévisions de récoltes pour les variétés internationales en France comme en Europe (Golden, Gala, Granny etc.) sont en légère augmentation (+4 %) par rapport à l’an passé, mais restent déficitaires si l’on se réfère à la moyenne. C’est aussi le cas pour les variétés terroir, presque exclusivement produites en France. En revanche, les variétés club ont été davantage touchées par le gel, avec une récolte attendue de -6 % en France par rapport à la campagne précédente. La variété Pink Lady, entre autres, ayant été particulièrement impactée. D’un point de vue général, on observe une croissance de production tendancielle des variétés club mais moins dynamique sur ces deux dernières années. La Gala connaît une croissance régulière alors que la Granny subit une érosion régulière de son potentiel de production.

Poire : une campagne française terriblement impactée
Côté poire, la campagne française 2020 avait été plus honorable que celle de la pomme, avec des volumes légèrement supérieurs (133 000 tonnes) à la campagne précédente et à la moyenne sur les 5 dernières années (129 000 tonnes). A l’image de la pomme, la consommation avait été très bonne, malgré des prix de détails élevés. Malheureusement cette année, le gel a frappé de plein fouet les vergers de poires faisant ainsi chuter les quantités attendues à 57 000 tonnes. Les variétés Guyot et William étant les plus touchées avec -71 % de tonnage en moins par rapport à l’an passé, pour une moyenne de -57 % toutes variétés confondues. On sait donc d’ores et déjà que les prix élevés du peu de poires qui se retrouveront sur le marché ne compenseront pas les pertes subies. Certains horticulteurs ayant perdu 90 à 95 % de leur récolte de poires, les rares fruits ne pouvant se retrouver que sur le marché de l’industrie.

Des disparités de volumes de poires importantes au sein de l’UE
A l’échelle de l’UE des 15, on s’attend à une récolte de 1,488 millions de tonnes, soit des volumes 30 % inférieurs à ceux de l’an passé (2,127 millions de tonnes), avec de grandes disparités en fonction des pays. L’Italie accuse une diminution de -65 % de sa récolte (213 000 tonnes) par rapport à 2020 (611 000 tonnes), alors que le Portugal bénéficie d’une augmentation de 36 % avec 189 000 tonnes. Les Pays-Bas, plus gros producteur de poires européen présentera cette année une production de 325 000 tonnes, en diminution de 19 % par rapport à l’année passée. En ce qui concerne les pays de l’Est de l’Europe en revanche, les volumes attendus sont en légère augmentation de 7 % avec 119 000 tonnes prévues pour cette année.

Si l’ensemble des variétés de poires est impacté plus ou moins fortement, la poire Rocha est la seule à présenter une augmentation de 38 % par rapport à la campagne 2020.

Hors UE, les prévisions de récoltes sont en légère augmentation par rapport à l’année passée avec un volume total de 19,873 millions de tonnes.

Une offre biologique structurée autour de variétés nouvelles
En ce qui concerne la production biologique, bien qu’il soit difficile de faire des estimations face à un manque de données, on sait qu’elle a autant souffert du gel que les vergers conventionnels, si ce n’est davantage. La récolte de pommes biologiques attendue cette année s’élève à 65 000 tonnes et 3 100 tonnes en poires pour les adhérents de l'ANPP. Il est par ailleurs à noter que l’offre biologique qui se prépare sur ces prochaines années est principalement composée de variétés nouvelles, spécifiques et qualitatives.

Synthèse
Pour la pomme comme pour la poire, une récolte européenne moyenne est attendue, proche du seuil d’équilibre de marché en pommes et sensiblement déficitaire en poires. On note par ailleurs un potentiel européen pour le marché frais équivalent à l’an passé notamment avec le fait que la Pologne a annoncé une qualité souvent défaillante de sa récolte avec 60 % des volumes destinés à la transformation.

En France comme à l’échelle européenne, on observe d’un point de vue général un retard dans la récolte d’une à deux semaines sur l’an passé, soit un retour à la normale. Les  volumes des variétés internationales sont à peine supérieurs à l’année dernière avec un retour de la Golden, de la Gala et de la Jonagold. La progression des variétés club est plutôt stable, et les autres variétés, majoritairement polonaises sont en augmentation, mais influent peu sur le marché européen puisqu’elles sont principalement destinées au marché intérieur.

Les stocks des anciennes récoltes ou de l’hémisphère sud sont résorbés en Europe. Quant à l’offre de pommes françaises, elle est limitée mais reste suffisante cette année encore pour le marché intérieur. Un déficit marqué est en revanche attendu en poires. On note par ailleurs en pommes une bonne aptitude à la conservation avec des calibres légèrement inférieurs à la normale, comme pour la Gala. Quelques défauts visuels liés au gel sur certaines variétés certes, mais une belle coloration grâce à des températures fraîches pour d’autres, comme la Gala. L’offre industrie sera quant à elle meilleure que l’an passé, avec un faible stock de concentré européen et donc une grosse demande anticipée.

Reste à surveiller tout de même, la hausse du potentiel européen de Gala, qui cette année présente beaucoup de petits calibres. La mauvaise qualité de la Pologne devrait générer des flux importants vers l’industrie notamment en Allemagne qui ne pourra pas s’approvisionner sur leurs vergers extensifs. Concernant l’offre biologique, on se demande actuellement si la progression de la demande est aussi rapide que celle de l'offre. On note par ailleurs une hausse importante (+15 %) des coûts des emballages, ce qui représente +3 à 5 centimes par kilo.

Des incertitudes liées à des éléments exogènes planent encore sur la campagne, comme la disponibilité de la main-d’œuvre, le comportement du consommateur post-Covid (pouvoir d’achat, réponse de la distribution, préférence locale, % préemballé etc.), les conséquences du Brexit et le fonctionnement des ports, des containers ainsi que le coût du fret maritime.

Pour plus d’informations :
Vincent Guérin
Association Nationale Pommes Poires
7 rue Biscornet - 75012 PARIS
Tél. : +33 (0) 1 53 10 27 80
Fax : +33 (0)1 53 10 27 88
v.guerin@pommespoires.fr    
contact@lapomme.org  
www.lapomme.org