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Marc Peyres, directeur commercial export, Blue Whale :

« L’Allemagne est un marché important pour nous »

Groupement de fruiticulteurs constitué en 1950, Blue Whale compte aujourd’hui près de 300 producteurs dans le Sud, Est et Ouest, le Val de Loire, ainsi que dans les Alpes. Acteur majeur de la pomme sur le marché national et international, avec des exportations dans 70 pays, Blue Whale commercialise également prunes, poires, raisins et kiwis. 

Après les gelées de 2021, Blue Whale s’est inquiétée d’une éventuelle baisse de production. Finalement la saison a été plutôt satisfaisante, les quelques incidents observés ayant été compensés par une récolte conséquente. « Nos plus grosses productions se situent dans le Sud-Ouest et sont protégées, donc pour la majorité de nos producteurs, 2021 a été une grosse saison en termes de récolte », explique Marc Peyres, directeur commercial export chez Blue Whale. Néanmoins, le printemps froid a eu une incidence sur la qualité des fruits. « Les volumes ont donc été plutôt satisfaisants, mais c’est surtout au niveau de la qualité que la récolte a été impactée. Nous avons commencé la saison avec un nombre important de petits calibres et des défauts d’épidermes. »

Côté consommation, la campagne a également été mitigée : « Il ne faut pas oublier que nous sortions de deux années Covid, qui ont eu un impact très bénéfique sur la consommation de pommes. De manière générale, les gens chez eux ont consommé davantage de fruits et légumes frais. Aujourd’hui, on rencontre des difficultés à leur faire consommer des fruits frais hors foyer. Ce qui est probablement un point sur lequel nous devrons travailler dans le futur ». Cette diminution de la demande, amplifiée par des calibres de pomme plus petits n’est pas sans conséquence pour cette fin de campagne : « Depuis le début de la saison, nous traînons des stocks européens et on se retrouve au 1er mars avec des stocks importants de variétés de niche franco-françaises. »

Si les producteurs aimeraient volontiers oublier la campagne 2021 pour se concentrer sur la saison à venir, le froid annoncé cette semaine fait craindre de revivre la même situation que celle de l’an passé.

L’exportation : une histoire de longue date chez Blue Whale
« Nous avons toujours beaucoup exporté et le fait d’avoir pu le faire en première partie de saison nous permet d’accéder à un équilibre avant d’attaquer la dernière ligne droite. Nous avons quelques variétés avec des stocks plus importants sur lesquels il va falloir allonger la saison, mais globalement nous sommes dans une fin de saison qui n’a rien à voir avec celle de l’année dernière. » Une saison qui s’annonce finalement plus compliquée mais qui devrait se clôturer de manière plutôt « correcte ».

« La dernière saison nous avons quand même manqué de marchés à l’export notamment l’Europe du nord qui avait une grosse récolte, l’Allemagne en particulier, et l’Europe du sud avec l’Espagne et le Portugal, qui sont des marchés d’exportation importants pour nous ». Des difficultés d’exportation qui s’expliquent notamment par une inflation plus forte que dans l’Hexagone, une baisse de la consommation, une augmentation de la production locale mais également des calibres plus petits.

L’Allemagne : un marché concurrentiel
Si pendant longtemps l’Allemagne ne fût pas un marché prioritaire en export pour Blue Whale, aujourd’hui il représente près de 10 % de ses exportations. « Nous avons pratiquement doublé nos volumes sur l’Allemagne en 5 ans, avec bien sûr des variétés adaptées car pour pouvoir s’imposer sur un marché européen en dehors de son pays il faut avoir un produit différenciant. C’est ce que nous avons aujourd’hui avec quatre variétés principales : en début de campagne avec la Gala précoce, suivie par la Pink Lady toute la saison, et les Granny et Joya en fin d’année. » Des variétés qui permettent à Blue Whale de se démarquer de la pomme locale et d’avoir des régularités avec plusieurs distributeurs allemands. « Chaque marché a son importance par rapport à un produit et une période donnés dans l’équilibre de nos ventes annuelles. L’Allemagne est aujourd’hui un pays important pour nous puisque c’est notre 4e pays d’exportation. »

Un marché certes important mais qui demande néanmoins quelques ajustements. « Aujourd’hui sur le marché allemand il y a une distribution qui est très organisée et très centralisée donc pour pouvoir toucher la distribution il faut avoir des volumes à proposer. Ensuite la présence d’une production locale importante nécessite une diversification à la fois des variétés et des produits. » Une exigence également justifiée par la présence d’autres pays sur le marché outre-Rhin. « C’est un marché très concurrentiel, particulièrement avec l’Italie du nord qui est une grande région productrice de pommes. Mais ce n’est pas parce qu’un marché est concurrentiel qu’il n’y a pas des champs de valeur à exploiter et c’est ce que nous essayons de faire aujourd’hui d’abord avec des variétés adaptées mais aussi avec le développement du bio sur un marché qui est très demandeur. » Car si l’Allemagne dispose de son propre bio local, Blue Whale continue de se démarquer avec des variétés à haute valeur gustative comme la Pixie et la Candine. « Ce sont des variétés qui je pense, rencontreront un grand succès comme ce fut le cas en Scandinavie. »

Absorber la hausse des coûts de production
Après la loi Agec et la hausse des généralisée des intrants qui sévit depuis plusieurs mois, la filière tente tant bien que mal de s’adapter. « L’obligation de passer au tout carton avait déjà engendré des coûts supplémentaires. La reprise économique juste après le Covid et avec, le manque de matériaux a de nouveau entraîné une flambée. Vu le contexte géopolitique actuel, les coûts risquent encore de grimper, or, si nous voulons absorber ces coûts de production il faudrait que nous augmentions nos prix de 10 à 15 % ». Une situation qui impacte tous les professionnels, tous secteurs confondus. « Tout le monde finira par augmenter ses prix, nous n’aurons pas vraiment le choix. » Une inquiétude également du côté du pouvoir d’achat qui pourrait amener les différents distributeurs européens à se lancer dans une guerre des prix.

Pour Marc Peyres le conflit ukrainien risque aussi de redistribuer les cartes. « L’hémisphère sud va démarrer sa saison et plusieurs pays de cette zone expédiaient auparavant de gros volumes à destination de l’Est. Donc le risque aujourd’hui c’est que cette marchandise bloquée, soit réexpédiée vers nos marchés européens et vendue à des prix très bas. »

Valoriser la production auprès du consommateur
Evolution du verger, innovation variétale mais surtout introduction des variétés nouvelles auprès des consommateurs… Autant de défis que devra relever Blue Whale en 2022. « Il y a eu beaucoup d’innovations ces dernières années donc il y a beaucoup de nouvelles variétés qui arrivent sur les marchés, que ce soit chez nous ou ailleurs. Un des plus gros défis pour 2022 et les années qui suivront sera d’imposer ces nouveautés aux consommateurs via nos distributeurs. » Autre défi, le développement du marché bio. « C’est quelque chose demandé par la société finalement, quand on regarde l’évolution de la réglementation et les attentes des consommateurs. Donc il faut là aussi réussir à développer la consommation pour absorber les productions que nous avons développées en bio. »  

Blue Whale poursuit également un objectif de réduction de son impact grâce à ses nouvelles pratiques en vergers, comme la démarche HVE, initiée en 2019. « Nous sommes aujourd’hui 100 % HVE dans nos vergers, nous travaillons sur le bio et sur le Zéro Résidu de Pesticides, donc nous allons continuer sur cette voie-là. » Mais pour réussir à valoriser sa démarche et ses produits, la société va continuer d’investir dans les campagnes de communication, et ce durant les cinq prochaines années. « Nous devons porter notre offre bio et nouvelles variétés et pour les imposer nous devons revoir notre lancement de variétés. »  

Sur des perspectives à plus long terme, Blue Whale va continuer de développer de nouvelles variétés résistantes à la tavelure et à haut potentiel gustatif, sans oublier les efforts réalisés dans les nouvelles pratiques de culture plus vertueuses qui devront être valorisées par le marché. « Ce qui nécessite évidemment des investissements et des prises de risques avec lesquels nous allons devoir composer dans les prochaines années. »

Pour plus d’informations :
Marc Peyres, directeur commercial export
Blue Whale
blue-whale.com