Abonnez-vous à notre lettre d'information quotidienne pour vous tenir informé(e) des dernières actualités!

S'abonner Je me suis déjà inscrit(e)

Comme nous donnons la possibilité de consulter nos articles gratuitement, nous comptons sur les revenus de nos bannières publicitaires. Merci donc de désactiver votre bloqueur de publicités et de réactualiser la page pour pouvoir poursuivre votre visite sur ce site.

Cliquez ici pour savoir comment désactiver votre bloqueur de publicité.

Sign up for our daily Newsletter and stay up to date with all the latest news!

S'abonner I am already a subscriber
Patrick Cluchier, Ets Tonfoni :

« Aucun melon de plein champ ne devrait partir conditionné à moins d’1,20 € le kilo »

C’est une année particulière pour le melon français. Alors que le négoce demande aux producteurs depuis des années de retarder les plannings de plantations afin d’arriver plus tard pour ne pas rentrer en compétition directe avec le Maroc et l’Espagne, cette année, le faible apport de ces deux origines a abouti à un manque d’approvisionnement sur le marché : « Progressivement, nous avons décaler les plantations pour échapper aux gros volumes d’import. Malheureusement cette année, il y a eu beaucoup d’intempéries au Maroc et en Espagne et en plus de résulter sur une diminution des volumes, les melons ont beaucoup souffert niveau qualité. On s’est donc retrouvé avec un mois de mai quasiment vide d’import, avec un melon français pas encore suffisamment disponible, ce qui a naturellement abouti à des prix très élevés », rapporte Patrick Cluchier, Président Directeur Général des Établissements Tonfoni.


Le melon Tranche de Miel

Une diminution à contre-temps des prix du melon en magasin
Mais la situation s’est soudainement inversée vers la fin mai, avec une météo favorable à la production de melons français, principalement dans le Sud-Est : « Nous savions que de gros volumes arriveraient à partir de ce moment-là. Nous sommes alors rentrés dans une spirale des prix à la baisse, passant de 4-5 euros le kilo à 1-1,5 euro voir même moins de 1 euro suivant les offres d’achats de certains distributeurs. Nos clients ont été prévenus de la montée en puissance de nos productions, allié à une météo favorisant la précocité. Malgré cela, nous déplorons encore une fois ce décalage temporel entre les prix sortis de nos stations et ceux affichés au détail ».

« Nous, professionnels, demandons une plus grande réactivité de nos partenaires distributeurs, détaillants, afin que les prix au détail affiché soient instantanément en corrélation avec les prix payés. Il y aurait un double effet bénéfique : volumes supérieurs écoulés immédiatement évitant un engorgement des frigos et des ventes sans prix fixes sur les marchés de gros, ainsi qu’une meilleure qualité en rayon de fruits n’ayant pas séjournés en frigo. C’est le consommateur qui en serait le grand bénéficiaire. Par ce mécanisme, les cours se stabiliseraient à des niveaux plus acceptables et viables pour notre filière ».


Tonfoni La Signature

Une très belle qualité et des volumes intéressants pour cette campagne 2022
Une situation qui ne devrait pas tarder à arriver, puisque pour accompagner les beaux jours, des promotions sont prévues : « Ces actions devraient venir éponger les pics de production. A côté de cela, nous sommes plutôt positifs pour la saison. Nous avons une très belle qualité cette année avec des volumes intéressants. Nous avons planté dans de très bonnes conditions climatiques et les melonnières ont bien été mises en place. Par ailleurs, le beau temps est toujours bénéfique à la consommation de melons. Nous sommes donc plutôt sereins quant à l’évolution de la campagne cette année ».

Le melon : fruit d’appel et image prix des enseignes en été
Mais encore une fois, il faut trouver le juste équilibre au niveau des prix pratiqués : « Avec l’augmentation drastique des coûts de production de l’ordre de 30 %, il faut admettre que les prix de revient sont ce qu’ils sont. Il n’y aura bientôt plus de produits phytosanitaires efficaces pour gérer la pression des ravageurs, des maladies, couplé au changement climatique bien réel et toujours plus pesant chaque année (pluies en Espagne 2022, centre Ouest 2021, manque d’eau etc.), ce qui va nécessairement impacter les volumes et continuer d’accroître nos prix de revient. Bien que cette problématique soit commune à la filière des fruits et légumes, nous avons l’impression que le melon est devenu le produit d’appel du rayon fruits et légumes de la grande distribution en été. Peu à peu, il est associé à un produit qui doit être bon marché tout l’été alors que produire de la qualité gustative et sécuritaire (Audits à répétition, Analyses phytosanitaires, Global Gap, HVE…) est devenu un luxe ! »

« A certains moments, il revient moins cher d’acheter un melon qu’une pomme de terre, produit noble, mais particulièrement mécanisable et automatisé dans son conditionnement. Or, le risque de pratiquer des prix aussi bas en rémunérant si peu les producteurs est de les voir disparaître au fur et à mesure. Nous avons deux exemples récents d’opérateurs majeurs disparus, et, ce qui m’inquiète le plus ce sont tous ces petits producteurs qui sont à deux doigts d’arrêter à cause de prix non rémunérateurs. C’est l’âme du melon qui disparaitra avec eux ! ».


Melon de Cavaillon

Une plus juste rémunération au producteur nécessaire
Pour éviter l’érosion de la production française, une plus juste valorisation du melon au producteur dans ce contexte inflationniste est indispensable, mais il faudrait également réussir à valoriser l’ensemble de la production : « Commercialiser des petits calibres tout l’été (15) ou des gros (9) à un prix ramené au kg qui ne soit pas dérisoire. Le melon ne murit pas qu’en calibre 12 ! Une anecdote : il y a 30 ans les distributeurs ne voulaient que du 15, nous avions toutes les peines du monde à écouler les 12. Preuve qu’en valeur constante, les prix sont beaucoup plus bas aujourd’hui. D’une façon générale, aucun melon ne devrait partir conditionné à moins d’un euro le kilo en plein champ et 1.50 euro/kg en serre. La filière doit aussi être plus solidaire entre elle, jouer la transparence et écouter la voix des « petits producteurs ».

Afin d’élever le niveau de valorisation des melons de ses producteurs, les Établissements Tonfoni travaillent avec des exploitations à taille humaine et privilégient la qualité. « Les surfaces de production sont toutes comprises entre 2 et 15 hectares. C’est par un travail de sélection rigoureux et cette recherche de melons haut de gamme que nous arrivons à reverser un peu plus à nos producteurs, nos partenaires avec qui nous avons tissés des liens humains très forts ». 

Pour plus d’informations :
Patrick Cluchier
Ets Tonfoni
Tél. : +33 4 90 73 11 63
cluchier@tonfoni.com 
www.tonfoni.com