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Annemie Van Eepoel, de Lizzy's Nieuwe Oogst :

« C’est aujourd'hui une question de survie, être créatif et innover n’a plus lieu d'être »

Les temps sont durs dans le secteur de la vente au détail. Les annonces de faillite se suivent et les factures d'énergie semblent de plus en plus élevées. « Nous nous trouvons à un tournant crucial », c'est ainsi qu'Annemie Van Eepoel, de Lizzy's Nieuwe Oogst (nouvelle récolte), décrit la situation. « Nous ne pouvons tout simplement plus innover. C'est de la survie, et la créativité n'existe plus. Je n'exerce plus vraiment mon métier avec passion, à la place, j'ai des maux de tête, hélas. »

Lizzy's Nieuwe Oogst, qui existe depuis 35 ans, est à l'origine un magasin de fruits et légumes, qui propose aujourd'hui des légumes découpés, des salades de crudités, des plats froids, des soupes, des desserts, des salades de fruits, des repas, des produits laitiers tendances, des bols de poké, des tapas, des chocolats artisanaux et des friandises. Annemie est constamment à la recherche de nouveaux produits, dont la plupart sont fraîchement préparés dans son propre atelier. « C'est toute ma vie », poursuit l'entrepreneur. « Seulement maintenant, les chiffres sont préoccupants et prennent le pas sur tout ce que j'aime. Les coûts d'énergie et de personnel montent en flèche. Nous parlons d'un coût supplémentaire de près de 10 000 euros par mois. Il faut bien que cela vienne de quelque part, mais les consommateurs sont eux de plus en plus sur la retenue. »

Tout a commencé, explique Annemie, au début de l'année dernière. « Nous sommes sortis du Coronavirus, qui était en fait une très bonne période pour nous. Il y avait beaucoup de monde et les gens étaient de plus en plus attentifs à leur santé. Après cela, cependant, le commerce s'est effondré. Avec le début de la guerre, les gens en Belgique ont eu très tôt peur des conséquences. Cela a eu un impact extrêmement fort sur le comportement d'achat. Nous avons quand même bien vendu pendant les dernières vacances. Les gens connaissaient alors Lizzy's comme l'endroit où acheter de la qualité, à  un euro justifié de plus. »

« Mais avant et après les fêtes, par contre, c'est beaucoup plus calme. Je remarque que les gens voudraient, mais ne peuvent tout simplement pas. Nous nous situons bien sûr dans le segment supérieur, car la qualité coûte un peu plus cher. C'est toujours l'une des premières choses que les gens laissent tomber. Ils se tournent alors vers des légumes 'ordinaires' au lieu de plats préparés, par exemple. Cela fait évidemment une différence dans notre chiffre d'affaires. Ajoutez à cela nos coûts et vous voyez que beaucoup d'entrepreneurs en Belgique sont en grande difficulté. »

Il faut pouvoir dire ce qui doit être dit
« Je n'exerce plus mon métier avec passion », poursuit Annemie avec émotion. « C'est très douloureux à dire, mais c'est comme ça. C'est un bateau dans lequel beaucoup d'entre nous se trouvent et dont beaucoup ont également honte. Cependant, on devrait quand même pouvoir le dire ! Ce n'est plus amusant comme ça. La créativité est en baisse. Je me prends tellement la tête à propos de la façon dont nous allons tout faire pour nous en sortir, et au bout du tunnel, il n'y a pas vraiment de lumière. En Belgique, nous avons eu une adaptation des salaires indexés de 10 % en janvier, rendant le personnel presque impossible à payer. Alors les gens disent : « C'est pour que les gens puissent vivre mieux. » Plus de la moitié de cette augmentation va à l'État. J'ai l'impression que nous remboursons le coût de la corona du pays. »

En conséquence, la femme d'affaires a dû licencier du personnel pour la première fois. « Bien sûr, tout le monde a une réserve, mais il n'est pas fait pour ça. Nous ne pouvons pas faire d'économies car tout doit continuer à fonctionner. La seule dépense qui est réductible est le personnel. C'est une chose terrible à faire, mais il n'y a pas d'autre moyen. La motivation et l'ambition... tout ce pour quoi vous êtes entrepreneur... n'est en fait plus là. Aujourd'hui, ça se résume à regarder les chiffres et à transpirer de peur la nuit venue. »

Survivre au lieu de vivre
Lorsqu'on lui demande si Annemie a déjà pensé à arrêter, elle n'en reste pas moins résolue : « Bien sûr, j'ai aussi eu des moments où j'ai pensé à tout plaquer. C'est un travail de fourmi jour et nuit, mais c'est ma vie et je veux me battre pour elle. Les 35 dernières années n'ont pas toujours été faciles non plus, mais je suis par nature une personne positive et une fonceuse. Lizzy's Nieuwe Oogst, c'est ma maison. Si je dois partir, cela aura un impact énorme. Alors je continue à me battre jusqu'au dernier moment. Ce sont des années de survie et non de vie. L'année prochaine sera à nouveau très difficile, mais je crois fermement qu'après la pluie vient le beau temps. Il faut faire des sacrifices et pour certaines personnes, le seul choix est de renoncer. Je peux tout à fait comprendre cela. »

« Je crois, malgré tout, que nous avons une réelle raison d'être dans le futur », conclut une Annemie combative. « Ceux qui sont prêts à sacrifier de l'argent maintenant pour continuer à exister prospéreront à nouveau après les difficultés. Le caractère local et durable est de plus en plus important. Les consommateurs sont de plus en plus conscients et dès qu'ils peuvent se le permettre, ils reviennent. C'est aussi la raison pour laquelle je n'augmente pas les prix. Il ne faut pas rebuter les gens, mais ils doivent savoir qu'ils peuvent toujours venir ici pour obtenir la même qualité à un bon prix. Seulement, la question demeure toujours : combien de temps cela va-t-il durer ? Je garde le moral et espère un bel été, quand tout le monde reviendra chercher des fruits d'été et des salades. C'est ma vie et je veux me battre pour elle. »

Pour plus d'informations :
Lizzy's Nieuwe Oogst
Tél : +32 (0)14 54 53 44
[email protected] 
www.lizzysnieuweoogst.be 

Date de publication: