Un bref contretemps a perturbé la mise en œuvre de l'interdiction de trois mois sur les exportations d'oignons, annoncée par le gouvernement égyptien le 20 septembre avec effet immédiat. Agissant sur la décision du ministre égyptien du commerce, les douanes égyptiennes ont publié leur circulaire n°116 interdisant les exportations d'oignons, pour ensuite publier la circulaire n°118 annulant l'interdiction le jour suivant. Selon des sources professionnelles et les médias égyptiens, il s'agit d'une période de grâce jusqu'au 1er octobre avant que l'interdiction ne soit effectivement mise en œuvre.
Mina Eissa, PDG de RejoicePro et exportatrice égyptienne d'oignons, explique : « L'interdiction a surpris les exportateurs d'oignons. Des cargaisons d'oignons étaient en douane ou en route vers les ports, et il a fallu leur accorder un délai de grâce pour que les exportateurs puissent honorer leurs engagements. Nous sommes satisfaits de la réaction rapide des autorités, et cela appelle à une plus grande coordination avant que de telles mesures ne soient mises en œuvre. »
La précipitation avec laquelle l'interdiction est introduite peut être justifiée par un contexte local pressant, ajoute l'exportateur. « Les oignons sont un produit essentiel pour les ménages égyptiens et sont utilisés pour tout. Et il est vrai que les exportations affectent les prix locaux, les faisant grimper. En septembre, la hausse des prix a atteint un point qui ne pouvait plus être ignoré et qui a poussé le gouvernement à prendre des mesures immédiates. »
La hausse des prix est due à la réduction des surfaces cultivées en oignons cette saison, dans un contexte de pénurie mondiale et de demande accrue d'oignons égyptiens. Sur le marché local, « le prix des oignons a grimpé à 35 EGP /kg, contre 27 le mois dernier et 12 il y a un an », rapporte le journal Al Ahram. Les prix à l'exportation sont passés de 400 USD EXW par tonne au début de la saison à 600, selon des sources professionnelles.
Eissa commente ces chiffres : « La baisse des surfaces en Egypte est due aux pertes subies par les producteurs l'année dernière, dans un contexte de production excessive et de demande relativement faible et de prix bas. Or, cette année, il y a eu une pénurie d'oignons au niveau mondial en raison de mauvaises conditions climatiques dans les principaux pays d'origine des oignons, comme les inondations qui ont frappé l'Inde ou la sécheresse en Europe. Dans ce contexte, malgré la baisse des surfaces cultivées, les exportations égyptiennes sont passées de 300 000 tonnes l'année dernière à 600.000 cette année. Cela a affecté le marché local, et il était nécessaire de protéger les citoyens égyptiens et d'éviter de nouveaux défis. »
Par ricochet, la superficie consacrée aux oignons devrait augmenter la saison prochaine en Égypte. Eissa ajoute : « L'interdiction des exportations peut se reproduire pour les oignons ou d'autres produits. Le gouvernement traite chaque situation au cas par cas, mais en général, ni le gouvernement ni les exportateurs ne veulent de cette mesure de dernier recours. »
« Au contraire, l'Égypte soutient et encourage le développement agricole et les exportations. On s'attend donc à ce que la superficie augmente bientôt pour satisfaire la demande étrangère tout en protégeant le marché local », ajoute Eissa.
L'exportateur conclut : « Quelle que soit la superficie, les efforts des producteurs, des exportateurs et du gouvernement doivent converger pour faire en sorte que les interdictions d'exportation restent rares et constituent une solution d'exception, et cette coordination doit avoir lieu avant la saison, dès février/mars. »
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