L'année dernière, pendant plusieurs semaines, les supermarchés européens n'ont pas trouvé d'épinards. Les pluies abondantes dans plusieurs régions de culture avaient ruiné la récolte. Ceux qui avaient vraiment besoin de cette plante feuillue auraient pu frapper à la porte du Centre de recherche sur la production végétale de Sint-Katelijne-Waver, car Hortiplan y effectue depuis quelques années des recherches sur la culture d'épinards sur son système de gouttières mobiles. L'entreprise a réussi à cultiver l'épinard en intérieur.
Une culture difficile
« L'épinard n'est pas une plante facile », explique Kurt Cornelissen d'Hortiplan. « Ni en plein air, ni en pleine terre, ni même en hors-sol dans la serre. C'est une plante sensible qui réagit rapidement aux conditions défavorables. Une erreur de culture dans la laitue se manifeste modérément, ce qui permet de rectifier. En revanche, l'épinard réagit de manière très excessive lorsqu'il est stressé et ça ne pardonne pas. Le jaunissement n'est pas détetable à l'avance et lorsqu'il survient, il n'est souvent pas possible d'y remédier. »
C'est exactement là où se situent les opportunités pour la culture couverte des épinards. Le climat et l'arrosage sont difficilement contrôlables en plein champ, et en raison des conditions climatiques changeantes dans les régions de culture, les périodes de précipitations ou de sécheresse y sont de plus en plus longues. « Les épinards sont généralement cultivés sur des sols légers. Lorsqu'il pleut beaucoup, une croûte se forme sur la couche supérieure du sol, ce qui le rend imperméable et empêche l'oxygène de pénétrer dans l'environnement des racines. Il en va de même lorsque l'eau reste sur le sol. C'est alors que les épinards jaunissent et que la récolte est perdue. Si l'on ajoute à cela la diminution rapide des ressources en matière de protection des cultures, l'urgence devient évidente. »
Même en milieu couvert, ce n'est pas une plante facile. Néanmoins, ces deux dernières années, Hortiplan a réussi à cultiver des épinards sur le Mobile Gully System, son système NFT de culture pour les légumes-feuilles en gouttières mobiles. Cette méthode permet de cultiver des épinards tout au long de l'année sur une surface beaucoup plus petite et avec une utilisation de l'eau beaucoup plus faible qu'en plein champ. La solution nutritive a été l'objet d'un travail soutenu. « Nous nous attendions à ce qu'il y ait une relation plus claire entre les acides gras qui jouent un rôle dans la croissance, mais finalement c'est surtout le climat et l'arrosage qui doivent être optimaux. »
Cela signifie-t-il que les épinards sont la prochaine culture à être introduite à l'intérieur ? « Pas si simple. Même les épinards cultivés sous serre restent une culture sensible, et un risque pour le producteur. De plus, ce produit doit être vendu à un prix élevé. Le potentiel de marché semble énorme, et il y a sans aucun doute des acteurs qui aimeraient voir arriver les épinards de serre. Mais la question est de savoir quel prix de vente peut être réalisé, un vrai défi dans de nombreux pays. Dans un premier temps, bien sûr, la question reste de savoir s'il est possible de cultiver ces épinards. Ensuite viendra inévitablement la question du prix au kilo. »
Industrie de la transfromation
Le système développé pour les épinards est une évolution que l'entreprise a développées pour les jeunes pousses, qui sont parfois elles aussi découpées après la récolte. Bien que les gouttières pour les têtes de laitue constituent toujours le segment le plus important d'Hortiplan, ce segment de marché est le plus porteur pour l'entreprise.
« Le marché de la laitue est beaucoup plus important, mais nous voulons aussi nous préparer aux marchés que nous devrons envisager à l'avenir. Lorsque la demande se fera sentir, nous serons prêts à y répondre en proposant des solutions techniques. »
Cultures d'avenirLe basilic et le radis sont entre autres à l'étude. « Pour le basilic, le potentiel est tout à fait clair. Pour le radis, l'analyse de rentabilité devrait également être réalisable. La culture en intérieur est légèrement plus coûteuse qu'en extérieur, mais cette culture montre également que le plein champ devient de plus en plus difficile. » Cependant, la filière radis n'est pas habituée à faire des investissements aussi importants. « Aujourd'hui, les producteurs travaillent souvent dans des serres froides pendant les mois d'été ou dans un tunnel. Pour la culture hivernale, ils travaillent avec une serre simple qui offre beaucoup de flexibilité pour cultiver une autre plante. La situation est différente si vous optez pour un système hydraulique : vous devez faire un gros investissement et vous renoncez à votre flexibilité, car le système que vous achetez est conçu pour une application particulière". » Le choix n'est donc pas évident pour de nombreux producteurs de radis, qui n'ont pas la même mentalité. « Il pourrait être plus facile pour un producteur de laitue sur des gouttières d'ajouter un département de radis ou une autre culture. Ils sont déjà familiarisés avec le niveau d'investissement et le choix d'une culture spécifique. »
Hortiplan sera présent à GreenTech 2025 au stand 05.425.
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