Ce lundi matin de début d'été, le temps n'est pas à la fraise. Le soleil qui a brillé presque sans interruption depuis le début du printemps a cédé la place à de fortes averses de pluie le 7 juillet. « Hier et aujourd'hui, 40 litres d'eau sont déjà tombés », déclare Sien Vermeulen.
© Aardbeien Cardoen
Sien Vermeulen dans une des serres de Passendale en Flandre-Occidentale
Les vacances ont commencé et les enfants jouent dans la cour d'Aardbeien Cardoen entre deux averses. Pour leur mère pourtant, il n'est pas question de congés. Depuis le décès de son mari Ruben Cardoen, Vermeulen dirige l'entreprise, ses beaux-parents l'aidant en cas de besoin.
© Thijmen Tiersma | FreshPlaza.fr
Visites guidées, tours du marché au cadran et distributeurs automatiques
Vermeulen nous fait faire un tour de l'exploitation, en commençant par la serre. La première a été construite en 2012. Ruben Cardoen avait repris l'exploitation parentale en 2011, passant d'une exploitation mixte comprenant des porcs à une production de fraises. L'entreprise s'est développée régulièrement, même s'il était déjà clair que Cardoen était atteint d'une maladie incurable. Il est décédé en octobre 2020.
© Thijmen Tiersma | FreshPlaza.fr« Entre les gouttières, l'auvent permet au personnel de récolte de rester au sec
Vermeulen a décidé de poursuivre l'activité et de quitter son emploi à l'extérieur. Elle est ergothérapeute de formation. C'est ce qui l'a amenée à organiser des visites guidées de l'exploitation ces dernières années. A la tête d'une entreprise horticole à la campagne, le contact humain lui manque parfois. C'est pour cette même raison qu'elle aime conduire elle-même sa marchandise vers le marché REO de Roulers. La majeure partie de la production d'Aarbeien Cardoen y est vendue. Le reste est proposé aux passants dans des distributeurs automatiques : un premier à Moorslede et, depuis le début du mois de mai, un second à Langemark. « J'aime les distributeurs automatiques parce qu'ils permettent de mesurer l'appréciation du produit, tout comme lors des visites que je fais. Il est si facile autrement de perdre la perception que le consommateur a de votre produit. »
© Aardbeien Cardoen
Unique avec Elsanta
La serre abrite actuellement une culture de la variété Elsanta. Alors que de nombreux producteurs ont cessé de cultiver cette variété traditionnelle, Vermeulen a choisi de continuer à cultiver Elsanta. « Je ne vois pas encore d'alternative valable. » La productrice trouve ces fraises très savoureuses et constate en outre qu'avec la diminution de la superficie consacrée à Elsanta, son produit devient de plus en plus unique. « Les prix n'étaient pas très bons à la vente au cadran aujourd'hui, mais Elsanta a par exemple été plus rémunératrice que Karima. »
Vermeulen cultive également cette dernière variété remontante, en plus de Sonsation et Falco, qui produisent en juin. La production plus lisse de la Karima est appréciable, mais demande au producteur de s'habituer au modèle de production, selon elle. « Je ne sais pas encore très bien quand nous devons compter sur plus ou moins de fraises. Cela complique parfois le planning, surtout pour remplir les distributeurs automatiques. »
© Thijmen Tiersma | FreshPlaza.fr
Culture d'Elsanta issue de boutures
Diversification avec Mini-Air
Aardbeien Cardoen cultive ses fraises sous serre sur des gouttières et, depuis l'année dernière, également dans une serre Mini-Air de Meteor Systems. « Grâce à cette expansion, nous comblons le vide qui existait auparavant lors de la jonction entre les cultures de pleine terre sous serre et celles sur gouttières. Cette transition se fait désormais en douceur. »
La culture sous serre est divisée en deux blocs, qui produisent au printemps et à l'automne. La serre peut également être chauffée, au charbon. « Ruben a calculé, lorsque nous avons fait construire la serre, que c'était moins cher. Il voulait être sur le marché plus tôt et il pouvait le faire en chauffant. Entre-temps, ce mode de chauffage est également très coûteux. C'est pourquoi nous examinons actuellement si ce coût supplémentaire se retrouve dans le prix que nous pouvons obtenir pour les fraises à ces moments-là. »
© Thijmen Tiersma | FreshPlaza.frEn 2024, les serres filmées Mini-Air sont opérationnelles
Cette saison, la récolte a commencé à la fin du mois de mars. Pour Aardbeien Cardoen, qui n'a pas de culture éclairée, et n'utilise qu'un éclairage en phase de croissance foliaire, c'est tôt. Dans les Mini-Air, la production s'est terminée début juillet. Vermeule y cultive deux cycles par an. Comme c'était le cas avant sur les gouttières. « Nous n'y cultivons plus qu'un seul cycle par an, divisé en six blocs, afin d'étaler la production. » Vermeulen estime que cela a par ailleurs servi la qualité, la culture étant moins intensive. « Nous avons notamment moins de problèmes de maladies. »
La productrice note que les prix des fraises sont inférieurs à ceux de l'année dernière depuis le début de l'année. « Mais ce n'est qu'à la fin de l'année que nous pourrons vraiment faire le point. » Aardbeien Cardoen cultive jusqu'en décembre. « Cette année en tous cas, les productions sont plus importantes. »
© Thijmen Tiersma | FreshPlaza.frLa récolte dans les cultures sur gouttière commencent début juillet.
Main-d'œuvre
L'extension de 0,5 hectare de Mini-Air, en plus de 0,8 hectare et de 2,1 hectares de cultures sur gouttières, est la dernière pour l'instant. La taille actuelle de l'exploitation occupe déjà bien assez Vermeulen. Outre l'aide de ses beaux-parents, des travailleurs migrants viennent également travailler sur l'exploitation, qui leur fournit un logement. Les bâtiments de l'ancienne ferme ont été transformés à cet effet. « Nous pouvons héberger jusqu'à 14 personnes. Cette année, nous travaillons avec 11 personnes, originaires de Roumanie. »
La main-d'œuvre est le plus grand défi de l'entreprise. « Il est difficile de trouver des personnes compétentes. À cet égard, la culture de variétés remontantes s'avère utile, car avec Karima, le planning de travail est plus stable. » Bien que Vermeulen reste une adepte d'Elsanta, elle n'exclut pas de cultiver des variétés remontantes. Elle préfère le faire avec ses propres plantes mères et des boutures, mais elle sait que ce n'est pas possible avec toutes les variétés. Un petit agrandissement de l'espace de multiplication l'année dernière lui a déjà permis de faire de la place. « Nous avions encore un petit bout de terrain de libre, idéal pour cette activité. »
© Thijmen Tiersma | FreshPlaza.fr
Visite de l'exploitation.
Pour plus d'informations :
Aardbeien Cardoen
Page Facebook