Dès la première semaine de mai, les salades iceberg et les choux-raves ont pu être récoltés à plein régime dans le Bas-Rhin. « Cette année, nous avons été confrontés au problème d'une fin de campagne espagnole particulièrement tardive, alors que notre propre récolte a commencé assez tôt. Il en a résulté un chevauchement complet des deux saisons. Lors de la première semaine de juillet, on trouvait encore, dans certains rayons de la grande distribution, des légumes espagnols issus de plein champ », explique Heinz Stoffers, producteur à Krefeld et membre de Landfrisch AG.
© Hugo Huijbers | FreshPlaza.fr
Avec son fils Matthias, Heinz Stoffers cultive plus de 200 hectares de légumes de plein champ, principalement de la salade iceberg (environ 75 %) et du chou-rave. La récolte de la salade s'achève en général fin octobre, tandis que les choux-raves sont commercialisés jusqu'à la mi-novembre
Jusqu'à présent, les rendements et la qualité des cultures ont été tout à fait satisfaisants. « En revanche, sur le plan commercial, nous observons une certaine frilosité de la demande. Par rapport à la moyenne pluriannuelle, nos ventes accusent une baisse allant jusqu'à 20 %. L'année dernière, nous avions connu un excellent démarrage de saison, car l'Espagne avait quitté le marché, ce qui nous avait ouvert un débouché extrêmement favorable. Cette année encore, nous avons écoulé l'intégralité de nos salades iceberg et de nos choux-raves, mais la pression sur le marché est particulièrement forte, ce qui se reflète dans les prix à la production », souligne Stoffers. Selon lui, les prix actuels ne couvrent pas les coûts, en particulier pour la salade iceberg.
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Vue sur le hall de tri et de stockage mis en service en 2021, équipé notamment d'un système de refroidissement à l'ammoniac et de panneaux photovoltaïques. Du fait du refroidissement sous vide, les besoins en électricité sont élevés, mais ils sont couverts à hauteur de 50 % par l'énergie solaire, précise Stoffers
Une lutte contre les parasites de plus en plus complexe
D'après Stoffers, la protection phytosanitaire constitue l'un des défis constants de la production légumière. « Nous manquons déjà de nombreuses substances actives, et l'an prochain, des produits comme Movento et Mospilan vont également disparaître. C'est surtout la lutte contre les pucerons qui m'inquiète particulièrement à l'avenir. Les autorisations de produits en usage d'urgence n'apportent qu'une aide partielle. Dans la culture de la salade, il devient de plus en plus complexe de maintenir les cultures indemnes de parasites. Après l'orage de ces dernières semaines, nous avons reçu quelques réclamations à cause de la présence de pucerons ailés ; ce qui aurait été toléré il y a 20 ou 30 ans, et qui reste parfaitement inoffensif pour le consommateur. La véritable question est de savoir si nous devons anéantir toute une culture pour quelques pucerons ou si nous acceptons que cela fasse simplement partie du vivant. À mon sens, l'approche actuelle dépasse amplement le but. »
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Outre les deux cultures principales, l'exploitation produit également des concombres longs et des laitues romaines. Les concombres sont récoltés dans une serre non chauffée de 0,6 hectare, de fin mai à mi-août
Vers une automatisation de la récolte de la salade
Depuis peu, l'exploitation utilise une machine de récolte intégrant un système d'emballage et d'étiquetage (visible en bas de la photo), explique le producteur. « Cet équipement permet d'accélérer considérablement la récolte tout en réduisant les besoins en main-d'œuvre et les coûts qui en découlent. Mais il ne faut pas omettre que nous avons aussi besoin de collaborateurs capables d'assumer la responsabilité de ces machines sur le terrain ; des personnes qui doivent donc être rémunérées bien au-dessus du salaire minimum. C'est justement cet aspect qui est souvent négligé dans le débat sur la hausse du salaire minimum : cette spirale de coûts se poursuit, car les salaires des contremaîtres sont eux aussi tirés vers le haut. »
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Pour plus d'informations :
Heinz Stoffers
Stoffers Gemüsebau
Flünnertzdyk 215
D-47802 Krefeld
Tél. : (+49) 2151 561097
[email protected]
www.stoffers-gemuesebau.de