C'est une période difficile pour certains légumes de serres, qui subissent de plein fouet les conséquences des coups de chaleurs des premières semaines de juillet. « Nous sommes cette semaine à -50 % de volumes en concombre par rapport au prévisionnel, -20 % pour l'aubergine, quant au poivron, nous risquons de ne pas en avoir pour les 15 prochains jours », rapporte Alexandre Picault, Directeur Général de Kultive. « D'un point de vue agronomique, la canicule a sévi au pire moment pour la plante, à savoir lorsque les jours étaient les plus longs. Beaucoup de fleurs ont coulé quel que soit le produit et de nombreuses plantes se sont mises en état de dormance végétative, phénomène amplifié lorsque la culture est sous serre ».
Un marché qui s'est rééquilibré cette semaine grâce au mauvais temps
Conséquence de ces longues semaines de chaleur, une production complètement en berne face à une consommation qui a tendance à augmenter d'année en année : « La veille du 15 août est toujours un temps fort pour le concombre. La consommation était très dynamique la première quinzaine de juillet lors des fortes chaleurs, et elle augmente structurellement d'après les chiffres Kantar de 25 % cette année. Avec ce creux de près d'un mois dans la production, nous allons malheureusement devoir restreindre nos clients jusqu'au 15 août ». Point positif cependant, la météo maussade qui a tendance à freiner la consommation de concombre, rééquilibrant ainsi le marché.
© Kultive
Des replantations en cours pour satisfaire la demande
Une situation qui devrait néanmoins s'améliorer dès mi-août, si la météo reste favorable : « Ce coup de chaleur a obligé certains producteurs à revoir leur planning de plantations. Les cultures qui ont été les plus touchées sont arrachées et replantées pour faire du concombre en troisième culture, ce que certains producteurs n'avaient pas prévu de faire et qui engendre donc des coûts supplémentaires. Si la météo reste acceptable pour les plantes, les volumes qui devaient arriver entre le 14 juillet et le 15 août arriveront entre le 15 août et le 15 septembre. Bien que nous replantions pour palier au plus vite ce manque de production, nous ne pourrons jamais rattraper ce que nous aurons perdu sur la période estivale et ce, même si le début de saison s'est bien déroulé ».
Une situation commune à beaucoup de zones de production
Une conjoncture délicate mais à relativiser dans le contexte où beaucoup de producteurs sont impactés de la même façon : « La situation est la même dans le Sud de la France, eux aussi manquent de concombre. Quant à la production hollandaise et belge, les cours, très similaires aux nôtres, nous indiquent qu'eux aussi ont été touchés par les fortes chaleurs et ne croulent pas sous la production. Ce qui a permis de maintenir les prix certes mais pour autant, ils ne se sont pas envolés. Bien qu'elle soit relative face au manque de production, une certaine pression au niveau des prix se fait toujours ressentir. Nous espérons maintenant que le marché sera prêt à avaler les volumes qui arriveront mi-août et que les prix resteront corrects pour que le producteur puisse s'y retrouver ».
« Nous constatons également quelques soucis sur notre gamme de légumes de plein champ quel que soient les bassins de production : carottes comme betteraves. Avec des parcelles dont la végétation a pu se bloquer et qui seront certainement moins productives que prévues en quantité et/ou en calibre/longueur… »
