En plein cœur de la saison estivale, la framboise française connait ses plus grosses semaines de production. « La saison a démarré début mai pour atteindre un pic de production en été et qui se prolongera jusqu'à fin août. Puis les volumes devraient diminuer jusqu'à la semaine 48 pour les bassins les plus tardifs, qui marquera la fin de la saison française de la framboise », rapporte Hugo Chevalon, Responsable Technique au sein de l'AOPn fraises et framboises de France. Pour rappel, l'AOPn représente 35 à 40 % de la production de framboises nationale avec des producteurs répartis dans la majorité des bassins de production.
Une qualité mise à l'épreuve dans certains bassins de production cette semaine
Côté qualité, à l'image d'un certain nombre de fruits estivaux, la canicule n'a pas été favorable à la framboise. « Nous avons eu quelques complications lors des coups de chauds début juillet et certaines productions souffrent de nouveau actuellement avec les fortes chaleurs Face à ces pics de chaleurs, les producteurs savent s'adapter afin de garantir la qualité des framboises. Hormis ces quelques jours de baisse de qualité par-ci par-là sur certains bassins, la qualité est plutôt satisfaisante. Les soucis relevés sont davantage liés au manque de solution vis-à-vis de certains ravageurs comme l'Eriophyes, la drosophilia suzukii ou le puceron ».
Des volumes en légère hausse mais encore loin de ce qui fut jadis produit
En termes de volumes, ils sont équivalents voire en légère augmentation par rapport à l'année précédente. De manière générale, la production est en légère hausse depuis quelques années : « Il y a 20 ans, la France produisait beaucoup plus de framboises qu'aujourd'hui. Peu à peu les producteurs ont laissé la framboise de côté au profit d'autres cultures plus rentables. Aujourd'hui, au sein de l'AOPn, les surfaces augmentent peu à peu dans un contexte de marché où la production française ne satisfait que 15 % de la demande nationale ».
Miser sur des variétés hautement gustatives
Mais le défi reste de taille, face à une concurrence portugaise, espagnole et marocaine très présente toute l'année. « Sachant que la main d'œuvre représente 55 % du coût de production total de la framboise, la France peine à concurrencer les autres origines où la main d'œuvre est bien moins onéreuse. Nous savons pertinemment que nous ne pouvons pas nous battre sur les mêmes variétés. Notre objectif au sein de l'AOPn est donc d'identifier et de développer des variétés de framboise hautement gustatives, tel que nous l'avons fait pour la fraise avec des variétés comme la Gariguette, la Mara des Bois ou la Charlotte parmi d'autres. Mais c'est un travail de longue haleine que nous avons engagé il y a une quizaine d'année en fraise. Sachant qu'il faut une dizaine d'années pour créer une variété de framboise, le chemin à parcourir est encore long pour faire de la framboise française un fruit qui se démarque très nettement de la concurrence en termes de qualité ».
Pour plus d'informations :
Hugo Chevalon
AOPn Fraises et Framboises de France
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