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Pomme-Poire : quels moyens restent-ils pour la protection des vergers ?

« Les conditions de production qu’on connaît aujourd’hui et qui sont déjà difficiles vont se détériorer »

Jeudi dernier, lors du lancement de campagne annuel pomme poire à Paris, Xavier Le Clanche, responsable technique au sein de l'ANPP a dressé un bilan des solutions phytosanitaires disponibles et esquissé les perspectives pour le verger. A date, les moyens sont insuffisants pour une protection efficace contre les principaux bioagresseurs. Une situation qui a conduit le collectif à se tourner vers la recherche et l'expérimentation pour des solutions à court terme.

« Une épée de Damoclès chaque année en production »
Les conditions de production qu'on connaît aujourd'hui et qui sont déjà difficiles vont se détériorer », prévient le responsable technique. « Car produire suppose aujourd'hui un grand nombre de dérogations, en bio comme en conventionnel. Ces autorisations ponctuelles permettent de maintenir un minimum de protection mais ça ne suffit pas ». Les inquiétudes sont particulièrement vives sur le puceron cendré : la disparition annoncée de la lambda-cyhalothrine (Karate K) en 2026 réduira drastiquement les marges de manœuvre. « On se retrouve à perspective 2026 avec des possibilités d'intervention très limitées pour lutter contre le puceron cendré : «2 solutions efficaces (deltamethrine et tau fluvalinate) quand nos concurrents européens en ont jusqu'à 8 ». Des inquiétudes qui concernent également l'évolution des conditions d'usage du Coragen, utilisé dans la lutte contre le Carpocapse. « C'est une épée de Damoclès chaque année en production ! ».

© ANPP
Puceron cendré

« On sait que le Captane sera autorisé mais on ne sait pas s'il sera utilisable »
La situation est tout aussi incertaine concernant le Captane, molécule socle de la lutte contre la tavelure et qui a vu son approbation européenne* renouvelée l'an dernier, mais sous conditions. Problème ? « Les conditions d'emploi imposées n'ont pas encore été définies ». [Parmi les conditions strictes d'emploi sur l'usage plein air l'utilisation peut se faire hors période de floraison, et uniquement s'il n'y a pas de mauvaises herbes en fleurs entre les rangs et via un matériel de pulvérisation de précision (sprays à capotages, à écrans, à capteurs, etc.) capable de réduire l'exposition par hectare d'au moins 61 %, et la perte au sol d'au moins 20 %, par rapport à un équipement conventionnel]. « Nous sommes toujours dans un flou réglementaire notamment sur le matériel auquel fait référence le règlement européen, dont on ne sait pas s'il correspond à des équipements existants que ce soit dans les vergers ou même dans les cartons de nos fournisseurs. Donc sait que le Captane sera autorisé mais on ne sait pas s'il sera utilisable ».

* règlement européen du 3 septembre 2024 / source : eur-lex.europa.eu

© Vergers écoresponsables
Carpocapse

Acétamipride : l'espoir d'un nouveau texte
Le troisième point noir reste l'Acétamipride, utilisé notamment dans la lutte contre le puceron cendré. Cet insecticide néonicotinoïde, autorisé dans l'Union européenne jusqu'en 2033, est largement utilisé par les producteurs concurrents (Italie, Espagne, Belgique, Pologne). Et le différentiel est lourd puisque sur 9 millions de tonnes de pommes et 1,65 million de tonnes de poires produites en Europe avec la molécule donc, près de 200 000 tonnes arrivent sur le marché français chaque année. La proposition de loi portée par le sénateur Laurent Duplomb, qui visait à réintroduire son usage sous conditions en France, suscitait beaucoup d'espoir mais sa censure par le Conseil constitutionnel en août dernier a fait couler beaucoup d'encre. « C'est un véritable camouflet ! Mais il y encore de l'espoir », s'exclame Gilles Baraize. directeur de la FNPFruits. Le sénateur de Haute-Loire avait en effet déclaré quelques jours après la censure, qu'il n'excluait pas le dépôt d'un nouveau texte, en prenant en compte cette fois les critères imposés par les sages. « Si la réécriture se fait intelligemment il y a une chance que ça puisse aboutir », a t-il ajouté avant de conclure « Il faudra montrer davantage les dents sur ce dossier et ça passera par la voie juridique et contentieuse ».

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