Depuis la semaine dernière, la demande sur le marché des champignons est repartie à la hausse. « L'été a comme toujours été calme », explique Michel Lesage de Lesage Champignons. « Les consommateurs sont en vacances et, n'en déplaise à certains, les champignons sont encore souvent considérés comme un produit d'hiver, ce qui fait que les ventes baissent. Heureusement, nous sommes à la veille d'un automne bien rempli ! »
Selon le producteur et négociant, cette tendance saisonnière ne fait que se renforcer. « Il y a davantage de pics et de creux tout au long de l'année. La période estivale est de plus en plus tranquille et les hivers de plus en plus chargés. » Quelles sont les raisons de cette évolution ? « Difficile à dire, mais il semble que les achats se font de façon plus impulsive. Lorsqu'il fait beau, les consommateurs font des barbecues, vont au restaurant ou partent en vacances. Les habitudes alimentaires sont beaucoup moins figées qu'autrefois. À l'époque, le menu était fixé d'avance : le lundi, c'est raviolis et ainsi de suite. Aujourd'hui, les repas et les achats sont beaucoup plus improvisé et le champignon ne vient à l'esprit que lorsque les jours raccourcissent ou s'assombrissent. »

André Champignons
« Les ventes ne mentent pas : les consommateurs associent encore les champignons à l'hiver. En outre, personne n'aime rester dans une cuisine lorsqu'il fait 25 °C. A nous de nous adapter et de répondre à ce changement de comportement de consommation. » L'entreprise de Harelbeke, en Flandre, y parvient notamment grâce à sa marque André Champignons. « Par le biais de différents canaux, nous incitons les consommateurs à consommer ce produit incroyable. En partageant des recettes de salades ou de tapas à base de champignons ou en expliquant comment les faire cuire au barbecue. C'est un produit particulièrement polyvalent, qui peut accompagner la viande ou le poisson, froid ou chaud, cru ou frit. Trop souvent, les consommateurs restent sur l'image classique des champignons dans une sauce à la crème avec un steak. »
« Nous recevons beaucoup de réactions positives. Nous communiquons sur Instagram, Facebook, notre site web, entre autres. Nous essayons toujours également de donner un aperçu de la culture, afin que les intéressés prennent conscience de l'origine de leurs aliments. Nous tâchons ainsi d'atteindre les jeunes consommateurs et les familles soucieuses de l'alimentation, de la santé et de la réduction de la consommation de viande. Les champignons s'intègrent parfaitement à ces objectifs et surprennent toujours par leurs 1001 possibilités d'utilisation ! »
© Lesage Champignons
Lesage constate que leur communication porte ses fruits. « Certaines vidéos atteignent des centaines de milliers de vues. L'autre jour, une vidéo a été visionnée environ 400 000 fois en Flandre et une autre autant en Wallonie. Tout à coup, il est possible de toucher près d'un million de personnes avec un seul message. Ce serait peine perdue avec des flyers ou des brochures. » Ce phénomène se répercute-t-il sur les ventes ? « C'est bien sûr difficile à mesurer, mais nos clients sont très fidèles. Nous travaillons actuellement sur une gamme encore plus large afin d'accroître notre visibilité dans les rayons et prévoyons de mener des campagnes encore plus ciblées. »
Période de pointe
La fin de l'été et l'augmentation des jours de pluie signifient l'arrivée imminente des mois les plus actifs pour Lesage Champignons. « Octobre, novembre et décembre sont traditionnellement les mois les plus chargés de l'année. D'autres types de champignons, comme les shiitakes et les pleurotes, que nous commercialisons mais que nous ne cultivons pas nous-mêmes, voient également leurs ventes augmenter à ce moment-là. Leur demande est d'ailleurs encore plus soumise aux aléas climatiques. En été, elle chute fortement, plus que celles des champignons blancs ou blonds. Et en hiver, elle est très forte, surtout dans le secteur de la restauration, car ces produits spéciaux apparaissent alors sur les menus pour accompagner le gibier et les plats d'automne. »
© Lesage Champignons
La Belgique reste pour l'instant le principal marché de Lesage, mais l'intérêt des marchés environnants est de plus en plus important. « Nous recevons de plus en plus de demandes de l'étranger, surtout de nos pays voisins, comme la France et le Luxembourg. Nous allons donc mettre l'accent sur ce point, dans la mesure du possible car la logistique reste un énorme casse-tête. Les champignons frais ont une durée de conservation limitée. Nous ne nous concentrons donc que sur les marchés que nous pouvons approvisionner dans les 24 h, afin de garantir une qualité optimale. »
Automatisation
L'entreprise de production fait face à de nombreux défis. « Comme partout ailleurs, nous avons du mal à trouver du personnel compétent. C'est aussi la raison pour laquelle nous misons beaucoup à l'automatisation. Ce faisant, nous avons déjà fait de grands progrès dans le processus d'emballage, le transport interne, etc. Il n'y a que pour la récolte que c'est une autre histoire. Les champignons sont un produit fragile. C'est le seul légume qui n'a pas de peau ou de couche protectrice et qui est donc sujet à des endommagements certains lors d'une récolte automatisée. Cela réduit leur durée de conservation. En outre, les conditions de culture rendent la tâche très délicate : il faut parfois éliminer les petits pour faire pousser les gros. Cela nécessite encore des yeux humains et des capacités motrices fines. La technologie ne permet pas encore cette délicatesse, c'est pourquoi nous ne prenons pas non plus de risques dans ce domaine. Nous voulons continuer à garantir la qualité, car nous livrons directement aux consommateurs. Notre marque figure sur l'emballage et nous prenons cette responsabilité au sérieux. Tant que la technologie ne répondra pas à nos normes de qualité, notre récolte restera artisanale. »
Pour plus d'informations :
Michel Lesage
LesageChampigons 
Tél. : +32 56712288
[email protected]
www.lesagechampignons.be